Dossier d’œuvre architecture IA44007077 | Réalisé par
Huon Julien (Contributeur)
Huon Julien

Chercheur, Service patrimoine, Région Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, rives de Loire
Village de La Martinière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rives de Loire
  • Commune Le Pellerin
  • Lieu-dit La Martinière

Largement bordé par la Loire, le village de La Martinière semble être au cœur d'un trafic fluvial local actif dès le Moyen Âge. Le village s'ouvrait alors à l'ouest sur de vastes prairies réputées pour leurs excellents pâturages et permettant le commerce du fourrage. Les habitants exploitaient également plusieurs îles de Loire situées au nord-ouest de la petite agglomération (Les Masses, Sardine, Belle-Ile ou encore le Grand-Pineau), dont certaines étaient encore en formation par voie d'atterrissement au XVIIIe siècle. Comme les prairies, ces îles étaient adaptées au pâturage et au fauchage, ainsi qu'à la récolte des roseaux. Durant toute l'Epoque moderne, ces échanges doublèrent le village d'une véritable fonction portuaire au cœur du système estuarien.

En 1841, le village compte 219 habitants exerçant pour la plupart un métier agricole (journalier, laboureur, cultivateur). A la même époque, une partie de ces habitant se plaint auprès des Ponts et Chaussées que les terrains situés vis-à-vis des maisons sont fréquemment dégradés par les vagues et les marées. Afin de contenir l'érosion des rives du village de La Martinière, il est proposé d'établir un cordon de pierres élevé à 0,50 m au-dessus du niveau des hautes-mers ordinaires. L'administration se réserve néanmoins le droit de verser le produit des dragages entre la digue et le rivage, jusqu'à ce que l'intervalle soit comblé.

En janvier 1852, M. de Marsac, propriétaire de la demeure de la Chauffetière, située en bord de Loire, obtient l'autorisation de construire un embarcadère en face de sa propriété. Le village de La Martinière ne dispose encore, à cette époque, d'aucun endroit commodément accessible en rive pour les navires. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées proposent également de remblayer totalement l'espace compris entre la rive et la digue pour faciliter le chargement et le déchargement des bateaux. En quelques années et au moyen des produits de dragages, l'administration a créé un terre-plein considérable au droit du village, sur lequel les habitants effectuent les dépôts de foins.

Durant toute la seconde moitié du XIXe siècle, le village de la Martinière accueille une population de pêcheurs, de marins, de mariniers ou encore de gabardiers. Les recensements de population font également état de la présence de nombreux douaniers au village. Ces derniers luttent contre la fraude des marchandises tout autant que les délestages illégaux en Loire. Afin de faciliter les échanges avec le fleuve, un projet de construction d'une cale pavée avec chemin d'accès depuis le village est établi en 1886. Les dispositions de ce projet reprennent celles formulées en 1877 dans un précédent projet non réalisé. La construction de cet ouvrage apparaît justifiée en raison de l'absence de chemin d'accès entre la Loire et le village de la Martinière. Aussi, les herbagers du village sont souvent forcés d'aller débarquer leurs foins sur les quais du bourg du Pellerin situés plus en amont. Or ces derniers sont très encombrés par les foins et les roseaux, et quelquefois insuffisants, du mois de juin au mois d'octobre. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées sont favorables à ce projet car il est considéré comme un travail d'entretien consistant à l'amélioration et à l'aménagement de la digue, ainsi que du terrain formé par les dépôts de dragages de la Loire.

Avec la construction, entre 1882 et 1892, du canal maritime de la Basse-Loire et de son site d'écluse à une centaine de mètres du village, ce dernier connaît une nette augmentation de sa population. Le nombre d'habitants passe de 136 à 246 entre 1891 et 1896, notamment par l'arrivée de nombreux ouvriers, terrassiers, mécaniciens et de nouveaux commerçants (aubergistes, restaurateurs, débitants de boissons).

Durant le premier quart du XXe siècle, le village et son site d'écluse deviennent rapidement un lieu de rendez-vous dominical pour les populations locales, mais aussi pour des promeneurs venant de Nantes par le ferry-boat, qui fait un arrêt au Pellerin.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle

Le village de la Martinière est établi en rive gauche de la Loire, à deux kilomètres en aval du bourg du Pellerin. La petite agglomération se développe à flanc de coteau et s'étire le long de la rue du Canal et de la rue de la Tour. Le village présente une architecture variée le long de l'axe principal permettant de relier le site d'écluse au chemin de la Martinière. Les plus anciennes maisons datent du XVIIe siècle. Celle située au 41, rue du Canal porte la date de 1666. Certaines sont construites un peu en retrait des voies sur des parcelles larges. Le village se caractérise aussi par son habitat du XIXe siècle avec des maisons composées d'un rez-de-chaussée surmonté d'un étage de comble ou d'un étage carré. Les maisons situées au bas du coteau disposent d'un rez-de-chaussée surélevé.

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise, tuile
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 509 S 58. Ports : travaux neufs et d'entretien, travaux de défense. Le Pellerin, 1826-1868.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 509 S 59. Ports : travaux neufs et d'entretien, travaux de défense. Le Pellerin, 1870-1923.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 6 M 461. Recensements de population. Le Pellerin, 1836-1881.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 6 M 462. Recensements de population. Le Pellerin, 1886-1936.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Huon Julien
Huon Julien

Chercheur, Service patrimoine, Région Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers