Dossier d’œuvre architecture IA85002412 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Vanne dite la bonde du Tapecul
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Vix
  • Lieu-dit Tapecuil (le)
  • Cadastre 1836 B et I  ; 2019 ZK et ZN

La création de la vanne ou bonde de Bourdin ou du Tapecul résulte non pas, comme les autres bondes, de la volonté de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais de ponctionner de l'eau, à la saison sèche, dans les marais mouillés voisins, mais de celle des propriétaires des marais mouillés de Doix et Ecoué, au nord, d'utiliser les canaux de la Société de Vix-Maillezais, au sud, pour mieux écouler leurs eaux. En 1733, les régisseurs des seigneuries et marais de Doix et d'Ecoué placent ainsi, sans autorisation, deux bondes dans la digue ou levée d'Ecoué, dont une à la tête du canal du Pont aux chèvres. Une tolérance s'installe alors de la part de la Société de Vix-Maillezais qui installe toutefois en 1737 un cadenas sur les deux bondes, pour en contrôler la manoeuvre, en en confiant les clés à son maître des digues. Mais les inondations de 1747 et 1751, qui dévastent les marais tant mouillés que desséchés, cristallisent l'opposition entre les deux parties autour de la bonde de Bourdin : les marais mouillés accusent les marais desséchés de limiter l'évacuation de leurs eaux en fermant la bonde ; les marais desséchés accusent les marais mouillés d'avoir trop ouvert la bonde, provoquant leur inondation. Un long procès s'engage, s'éternisant jusqu'à la Révolution.

Le litige refait surface à l'occasion de la reconstruction de la bonde en 1828, puis lors de nouvelles inondations dans les années 1830. Le 19 avril 1837, un arrêté préfectoral ordonne l'ouverture de la bonde tant que l'eau stagnera sur les marais de Doix et d'Ecoué, relançant la guerre d'un côté et de l'autre de la digue. Un accord est finalement trouvé le 28 juillet 1839 sur la gestion et l'entretien de la bonde et du canal du Pont aux chèvres. Une Société des marais de Doix-Montreuil-Velluire est constituée dans la foulée. De nouvelles contestations sur la digue de Bourdin s'élèvent dans les années 1840, 1870 et 1910. La convention de 1839 est renouvelée en 1933.

En 1931, la Société de Vix-Maillezais décide de vendre les maisons de garde attachées à ses bondes, dont celle de Bourdin. Apparaissant encore sur une carte postale vers 1910, la maison ou hutte ne sera démolie qu'à la fin du 20e siècle. Dans les années 1960, le remembrement et la mise en drainage des marais de Montreuil et de Doix retirent son utilité à la bonde du Tapecul. Celle-ci est alors supprimée et remplacée par un pont en béton, après accord en 1967 avec l'association foncière de Doix-Montreuil-Velluire qui a succédé en 1965 à la Société des marais du même nom.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 20e siècle

Le site de l'ancienne bonde du Tapecul est situé à la tête amont du canal du Pont aux chèvres, sur la digue ou levée d'Ecoué. De l'ancienne vanne, aménagée dans l'épaisseur de la digue, il ne reste que des éléments de maçonnerie sous un pont en béton qui franchit le canal. Avant d'y parvenir, on franchit un premier pont qui enjambe le canal de ceinture des marais desséchés longeant la levée d'Ecoué. Les abords de ce pont sont maçonnés. Au-delà de l'ancienne vanne, vers l'ouest, quelques pierres sur la digue rappellent qu'il existait là une maison ou hutte, abritant le garde chargé de la surveillance de la digue et de la vanne.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • béton
  • Couvrements
  • État de conservation
    désaffecté, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 14. 1758-1800 : procédure entre la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais et la Société des marais de Doix.

  • Archives départementales de la Vendée. 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 37. Mémoire instructif sur le dessèchement, rédigé par M. Coyaud, directeur de la Société, pour informer son successeur, 8 juillet 1834.

    Archives départementales de la Vendée, La Roche-sur-Yon : 62 J, liasse 37
  • Archives départementales de la Vendée. 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 45. 1823-1883 : contentieux entre la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais et la Société des marais mouillés de Doix-Montreuil-Velluire.

  • Archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais. Registres des délibérations de la Société des marais de Vix-Maillezais après 1914.

Bibliographie

  • SUIRE, Yannis. L'histoire de l'environnement dans le Marais poitevin, seconde moitié du XVIe siècle - début du XXe siècle. Thèse d'Ecole nationale des Chartes, 2002.

    p. 609-611, 972-974

Documents figurés

  • Plan cadastral de Vix, 1836. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 303).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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