Dossier d’œuvre architecture IA72000366 | Réalisé par ;
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
  • inventaire préliminaire, documentation préalable
usine textile puis usine de confection dite Filature Quantin, puis Vétillart, puis Filature et Tissage de Bessé, actuellement maison et centre de loisirs, 12, 21 rue Elie-Savatier
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Perche sarthois
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Saint-Calais
  • Hydrographies le Bonneuil
  • Commune Bessé-sur-Braye
  • Adresse 1, 21 rue Elie-Savatier
  • Cadastre 1829 E 54 à 58  ; 2020 AM 36 41 42 45 239
  • Dénominations
    usine textile, usine de confection
  • Précision dénomination
    filature et tissage de coton
  • Appellations
    Savatier, puis Quantin, puis Quantin, Vetillart et Cie, puis A. Vétillart et Cie, puis Filature et Tissage de Bessé (FTB)
  • Destinations
    centre de loisirs, maison
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, magasin industriel, chaufferie, salle des machines, cheminée d'usine, tissage, atelier de réparation, entrepôt industriel, bâtiment administratif d'entreprise

Les différentes activités d'apprêts de textile mentionnées sur le site acquis par Elie Savatier à partir de 1736 ont été établies par phases successives, en remontant le cours du Bonneuil depuis la rue jusqu'au coteau. Le point décisif intervient vers 1772, avec la canalisation du ruisseau et la construction du moulin à foulon et de la blanchisserie. Ces deux bâtiments ont servi de base à la filature et tissage établie dans les premières décennies du XIXe siècle et n'ont perdu leur fonction industrielle qu'au milieu du XIXe siècle. Leur implantation, sinon leurs fondation, est conservé (A et D du plan de situation). Le site actuel est sans doute partiellement occupé dès les années 1840 par les bâtiments de la filature mécanique situés près de la tête de l'étang de retenue (mention de la gratteuse de futaine et de sa roue hydraulique en 1868, réutilisation de l'ancienne blanchisserie ). La nouvelle usine y est installée à partir de 1860, après comblement de retenue. Elle est connue par la description de 1868 et une gravure à peu près contemporaine. Il en subsiste une partie de la ceinture de magasins et de bureaux, formée de bâtiments bas en moellons chaînés de briques, (bâtiments D à F, à noter la souche de cheminée en métal hourdé de briques de l'ancienne blanchisserie) et surtout la salle des machines (bâtiment G) placée au centre de l'usine, remarquable par ses grandes baies couvertes d'arc en briques et sa cheminée. L'augmentation de celle-ci par l'ajout d'une nouvelle travée illustre l'accroissement du nombre de machine à vapeur (jusqu'à 3 machines en 1901). Les bâtiments du front nord, où était située la teinturerie, ont disparus dans la 2e moitié du XXe siècle.

En fond de parcelle, l'atelier aujourd'hui ruiné (bâtiment H), couvert de sheds portés par des colonnes de fonte, est probablement l'atelier de tissage créé vers 1906 : les colonnes proviennent de la fonderie MASSE de Bolbec (76) et les chenaux en fonte de l'usine Bigot-Renaux de Saint-Joire (55). L'escalier métallique en équerre sur le flanc sud, donnant aujourd'hui accès aux grands ateliers, date probablement de cette campagne de construction. Les hangars en charpente de bois et de métal K et J, situés le long du cours d'eau, fortement remaniés, sont difficilement datables (1ère moitié du XXe siècle ?).

La réorganisation de l'usine après 1945 est illustrée par la la fenêtre à armatures en ciment du pignon ouest de l'atelier de réparation et surtout par la construction en lieu et place du bâtiment du tissage et du filage, des nouveaux ateliers de confection en béton armé (bâtiment I) : les 5 travées orientales ont été édifiées peu avant 1950 (et partiellement surélevé après coup), les 8 autres peu après cette date, lors d'une seconde campagne qui a également simplifié le projet initial (remplacement des tourelles sur l'angle de la façade ouest par les deux escaliers extérieur en vis).

Les premières activités textiles

Entre 1736 et 1772, Elie Savatier , qualifié successivement de fabricant de toiles et serges, maître teinturier, fabricant de cotonnades et siamoises et marchand fabricant calandreur et apprêteur, acquiert en plusieurs fois l’ensemble des terrains traversés par le ruisseau du Bonneuil, depuis le gué de Courchet jusqu’à la rue, où préexistent deux maisons avec dépendances (le clos de Bonneuil et la Croix Verte), une blanchisserie et des prés servant à étendre les toiles.

Il y installe progressivement les bâtiments nécessaires à la teinture et à l’apprêt de sa manufacture de toiles siamoises de lin et de coton, qu’il fait tisser à façon. Sont mentionnés une blanchisserie, deux teintureries, une calandre mue par un manège à chevaux, un bâtiment pour le ratinage, des magasins et bureaux, une bougrannerie et une soufrerie, et enfin, après canalisation du ruisseau, la création vers 1772 d’un moulin à foulon et d’une seconde blanchisserie.

Dans le même temps, Savatier créée en bordure du site une chaussumerie et tuilerie (cf. dossier IA72059145) et acquiert les moulins à papier et à foulon de Paillard à Poncé-sur-le-Loir (Cf. dossier IA72000409). En 1805, la fabrique fait battre 400 métiers et produit 4000 à 5000 pièces par an.

La filature et tissage mécaniques

Converti une première fois en moulin à blé sous le nom de Moulin de la Ville, puis en moulin à trèfles, l'ancien moulin à foulon, avec la bougrannerie, sont à nouveau convertis vers 1829 en filature de coton, probablement pour Adolphe Quantin, héritier et successeur de Savatier. L'établissement comprend alors quatre bâtiments dont le moulin, établi sur la rive droite du Bonneuil et alimenté par un étang de retenue. Adolphe Quantin en mécanise la production vers 1840 (une encolleuse anglaise à vapeur, datant de 1843 au plus tard, est encore en activité en 1932). Le moulin est désaffecté à la fin des années 1840.

En 1859, la filature et tissage consiste en une maison de maître, des ateliers de tissage, 8 ateliers de teinture dans des bâtiments séparés, des magasins à marchandises, un séchoir attenant à la maison et divers hangars, elle renferme 68 métiers à bras et une dizaine de métiers mécaniques mus par une roue hydraulique d’une puissance de 3 chevaux, ainsi que 60 cuves et des broyeurs et fait également travailler des ouvriers à façon à l'extérieur. L'établissement concentre également les matières premières utilisées par deux fabriques annexes, installées au Moulin de l'Etang et au Moulin Guillaume dans la commune voisine de La Chapelle Huon. Le premier est un tissage, équipé en 1858 d'une machine à vapeur locomobile de 4 chevaux, le second est une filature de coton mue par une roue hydraulique, comptant 1728 broches et 16 cardes.

La nouvelle usine

Peu après 1857, Louis Joseph Armand Vétillart, gendre d'Adolphe Quantin, issu d'une importante famille mancelle de négociants et d'industriels du textile, prend la direction de l'établissement. En 1860, une nouvelle usine est construite, comptant 1800 broches et une vingtaine de métiers mécaniques. L'énergie est d'abord fournie par la roue hydraulique et par la machine à vapeur transportée depuis l'annexe du Moulin de l'Etang, puis à partir de 1867 par une machine à vapeur fixe.

Décrite en 1868, l'usine, de construction neuve en pierres et briques, comprend alors six corps de bâtiments dans une même cour. Le principal compte un étage et abrite le tissage au rez-de-chaussée et le filage à l'étage, les autres bâtiments sont dévolus au cardage et laminage, teinturerie, cardeuse de futaine, bureaux et magasins de stockage et de vente. Le moteur principal est la machine à vapeur fixe de 6 atmosphères et de 16 chevaux, installée dans un bâtiment spécifique, la roue hydraulique n'actionnant plus que la gratteuse de futaine. Le matériel, en service depuis plus de 20 ans, comprend 6 métiers à filer rassemblant 1690 broches ,12 cardes, 3 frotteurs, 3 laminoirs, 100 cuves de teinturerie et une cinquantaine de métier à tisser, auquel il faut ajouter 30 à 40 métiers à bras encore employé à façon et l’usine annexe du Moulin Guillaume.

L'usine est dirigée à partir de 1869 par Louis Vétillart et son associé Albert Rolland, ingénieur des Arts et Manufactures, puis à partir de 1874 par ce dernier, associé à son frère Pierre, et enfin après 1896 par Adolphe Vétillart, fils de Louis et ingénieur civil des Mines. Elle est augmentée et modernisée à plusieurs reprises, la roue hydraulique supprimée en 1872 et deux nouvelles chaudières à vapeur installées.

En 1900, l'usine transforme journellement 400 à 500 kg de coton brut arrivés de New-York et Bombay, en 2000 m de tissus de cotonnades bleues, à trame de lin ou de coton, pour vêtements de travail et tabliers. Elle emploie 170 ouvriers et comprend une filature de 300 broches, un tissage de 100 métiers, des ateliers d'apprêts et de teinture. Le tissage est encore modernisé vers 1906 (construction d'un nouvel atelier).

La création de FTB (Filature et Tissage de Bessé)

En 1917, les industriels René et Léon Salmon achètent à Bessé l'usine Vétillard et les anciens tissage Leroux Laroche, pour y relocaliser la production ainsi qu'une partie du matériel et du personnel de leurs usines détruites d'Armentières (59). La nouvelle société, dénommée Filature et Tissage de Bessé (Société A. Salmon, Steimer et Hamelin, puis après 1929 A. Salmon et Bailleul) s'oriente vers la confection de draps et de vêtements de travail, vendue à partir des années 1930 sous les marques Solida (bleus de travail) et Solidra (draps), et travaille également pour l'armée. Elle emploie 300 personnes en 1934.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'architecture de l'usine est totalement modifiée avec le remplacement en 1950 de l'ancien atelier de confection par un bâtiment moderne en béton armé, dont la construction est étudiée par le bureau technique de Rouen des Bétons Armés Hennebique et les plans et devis signés d'André Yvon, métreur-vérificateur à Saint-Calais.

Une partie de l'usine est détruite vers 1970 par un incendie. Partiellement délocalisée en 1987, la production est arrêtée en 2002 et les bâtiments utilisés comme base logistique et bureau de création, employant encore une cinquantaine de personnes. L'usine ferme en 2011.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : milieu 20e siècle
  • Auteur(s)

Le fonds de l'ancienne usine est aujourd'hui divisé en deux fonds distincts, d'une part celui de la maison de maître, qui fait l'objet d'un sous-dossier, et d'autre part celui de l'usine proprement dite.

Celle-ci occupe une vaste parcelle en pente douce située immédiatement à l'arrière de la maison de maître. Elle est bordée à l’est et de magasins, bureaux et logement de gardien, élevé d’un étage de comble et construits en maçonnerie de moellons chaînée de briques et couverts de longs pans, et à l’ouest, d’une série de bâtiments sur poteaux de bois, essentés de métal ou clos de maçonneries de moellons et remaniés en parpaings de ciment, dont à l’extrémité ouest l’atelier de réparation qui conserve l’essentiel de ses machines (étude refusée).

Au centre de l'usine, se trouve la chaufferie et la salle des machine. La chaufferie, en rez-de-chaussée surélevé sur étage de soubassement et étage de comble, est construite en maçonnerie enduite chaînée de briques et compte trois travées en façade, celle de droite ajoutée après coup et prolongée par un transformateur électrique en béton. Les deux travées de gauche sont couvertes de long pans, celle de droite d'une terrasse. L'intérieur est distribué par un escalier droit en métal et un réseau de passerelle métallique et contient encore une chaudière en fonte construite par la Société Industrielle de Creil, portant plusieurs timbres de la seconde moitié du XXe siècle. La salle des machine, pour partie construite en maçonnerie de moellons, percée de baies à chambranles de pierre de taille, et couverte de croupes, n'a pas été vue en raison de l'état de délabrement du bâtiment. L’intérieur était orné de boiserie décorative encore visible en 2005.

A l'arrière de la salle des machine, s'étend une vaste halle métallique largement ruinée, construite en rez-de-chaussée surélevé sur un sous-sol couvert de voûtains de briques portés par des poutres métalliques et accessible par une rampe. Elle compte huit travées séparées par des colonnes de fontes portant la mention MASSE BOLBEC, chaque travée était couverte d'un shed couvert d'ardoise et de tuiles mécaniques et éclairée par un oculus dans chaque pignon. Les chainaux subsistants sont en fonte et porte la marque BIGOT-RENAUX 334.

Flanquant au sud la halle métallique et la salle des machines, le bâtiment des ateliers, construit et couvert en béton armé, est composé vers l'est d'un premier corps élevé d'un étage (et partiellement surélevé d'un second après coup) et 5 travées de baies, et d'un second corps vers l'ouest, élevé de deux étages et comptant 8 travées. Ce bâtiment est distribué sur l'avant par deux escalier en vis métalliques, portant la marque AUX ARTISANS REUNIS BESSE-SUR-BRAY, à l'arrière par un escalier tournant métallique, couvert en verre, et à l'intérieur par un escalier droit en béton et par un monte-charge. Un système de volets roulants et de pare soleil en toile, fabriqué par BATAILLE ET SOLET 31 rue au Buisson Saint-Louis à Paris, permettait d'occulter les grandes baies.

L'ensemble des bâtiments est aujourd'hui désaffecté, une partie des installations techniques est en cours de démontage en vue d'une réaffectation en centre de loisirs.

  • Murs
    • brique
    • calcaire enduit
    • béton béton armé
    • moellon
    • bois essentage de tôle
  • Toits
    ardoise, béton en couverture, tuile mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, en rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • shed
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en équerre en charpente métallique
    • escalier de distribution extérieur : escalier en vis en charpente métallique
    • escalier dans-œuvre : escalier droit en charpente métallique
    • escalier dans-œuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    monte-charge, rampe d'accès
  • Énergies
    • énergie thermique
    • produite sur place
  • État de conservation
    mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    salle des machines
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 P 1582. 1859-1881 : carnets de patente des établissements industriels, Bessé-sur-Braye.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 36. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Bessé-sur-Braye.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 S 40 à 62. Déclaration d'implantation des machines à vapeur au Mans, 19e siècle.

  • Archives municipales de Bessé-sur-Braye. 1807 à nos jours : délibérations du conseil municipal de Bessé-sur-Braye.

  • Archives municipales de Bessé-sur-Braye. 1946 à nos jours : permis de construire de Bessé-sur-Braye.

Bibliographie

  • PARLANGE, Michel, BOISSIERE, Pierre de la. Filature et Tissage de Bessé-sur-Braye, dans L'Opinion économique et financière. Edition illustrée. Ve Région économique. Les Pays de Loire. III Le Maine et l'Anjou, Paris, 1952.

    p. 23
  • TOUBLET, Emmanuel, Abbé. Un industriel au XVIIIe siècle, Élie Savatier, fondateur des établissements industriels de Bessé et de Poncé. Le Mans : A. de Saint-Denis, 1900.

Documents figurés

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Bessé-sur-Braye. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2020
(c) Conseil général de la Sarthe
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.