Le logis occupe l'emplacement et reprend peut-être les fondations, sinon le gros-oeuvre, du moulin à foulon construit pour Elie Savatier vers 1772 et transformé en filature de coton dans les premières années du XIXe siècle. La chute d'eau et son vannage existent toujours au droit du pignon nord.
La transformation du moulin en logis de maître de style néo-classique abritant les dirigeants de la filature est réalisée pour Louise Jusseaume, veuve d'Adolphe Quantin, entre 1843 (selon la tradition orale) et la fin des années 1840 (démolition et nouvelle construction déclarées au cadastre en 1852). Le corps principal est figuré à peu de choses près dans son état actuel sur la vue de la filature réalisée dans le 3e quart du XIXe siècle. Seuls manquent l'étage de comble et les extensions sud et nord couvertes en terrasse, lesquels sont ajoutés vers 1894-1898 pour Pierre Rolland (déclarations d'augmentations au cadastre).
Le logement et les communs sont ceux du clos de Bonneuil, achetée par Savatier en 1736 et composée alors d'une maison, deux cabinets, étables et cour. La maison forme aujourd'hui un fonds séparé (19, rue Emile Zola, non étudié). Le logement distribué par l'escalier tournant en bois, occupant l'angle de la rue Emile Zola et de la rue Elie Savatier, et le corps de bâtiment formant la moitié droite des communs, avec façade sur cour à trois travées marquées par des arcs plein cintre, peuvent dater du XVIIIe ou de la première moitié du XIXe siècle. L'ensemble figure sur le plan cadastral de 1829 et constitue alors peut-être une annexe de la filature : la construction d'une teinturerie y est déclarée en 1855. La partie sud des communs a été remaniée au XIXe siècle, et le petit édicule faisant la jonction entre le pavillon et les communs est probablement ajouté dans le dernier quart du XIXe siècle. Selon la tradition orale, les communs ont abrité jusque dans la 2e moitié du XXe siècle la nurserie dépendant de l'usine. En sont conservés quelques aménagements intérieurs (vestiaires).
Le parc est aménagé dans la 2e moitié du XIXe siècle : la serre du potager est déclarée au cadastre en 1878. Les aménagements les plus remarquables sont le couvrement du ruisseau au débouché de la chute d'eau, transformée en cascade de style rocaille, pour aménager la cour au-devant de la maison, et la création en dérivation d'un second ruisseau terminée par un petit plan d'eau.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.