Dossier d’œuvre architecture IA44005243 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
Usine des Batignolles, rue du Ranzay, Nantes
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Voie ferrée Nantes-Châteaubriant - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse rue du Ranzay
  • Dénominations
    usine de matériel ferroviaire, usine d'armes, usine de construction mécanique

La Compagnie générale de construction de locomotives (Batignolles-Châtillon) a été constituée le 26 mai 1917 à la suite d'un accord entre la Société de construction des Batignolles, installée avenue de Clichy à Paris et la Société des forges de Châtillon-Commentry-Neuves-Maisons. Edouard Gouin en fut le premier président. Ernest Gouin, fondateur de l'usine de Clichy en 1846, est le fils d'un industriel du textile et banquier de Nantes. Afin de diversifier son activité, il rechercha d'autres marchés : machines à tisser, construction de ponts en fer, construction navale. Il racheta notamment le chantier naval de Louis Guibert sur l'île gloriette. La construction de l'usine Edouard Gouin acquiert le domaine Saint-Georges au nord-est de Nantes en 1917. Le site est idéal : à la campagne avec des possibilités d'extensions importantes tout en étant à proximité d'une grande ville, en bordure de voie ferrée. Le château Saint-Georges et ses dépendances sont rasés et les maraîchers expropriés. Afin d'étudier de nouvelles méthodes industrielles, les frères Gouin se rendent aux Etats-Unis et importent les principes de fabrication en série des grandes usines du nord-est. L'usine est conçue par le bureau d'études Mercier et Limousin. François Mercier, entrepreneur de l'Allier, s'était spécialisé dans la construction de voies de chemin de fer et avait rencontré l'ingénieur Eugène Freyssinet qui appliquait les techniques naissantes du béton précontraint. L'organisation des bâtiments et la structure même des modules sont novatrices pour l'époque. Une dizaine d'ateliers consacrés à l'usinage des pièces se déploient de chaque côté d'un vaste hall servant à l'assemblage final. Les bâtiments en ossature béton sont percés de grandes verrières. Les ponts roulants présents dans chaque atelier déplacent les pièces de chaudronnerie et les 150 tonnes des locomotives Pacific sur les voies ferrées. La surface couverte est de 16 500 m2 et 7 km de voies ferrées intérieures parcourent le site. L'usine est inaugurée le 16 octobre 1920.

La production de l'usine

L'objet primitif de la société était la construction de locomotives. Une première diversification est introduite en 1928 lors de la fermeture de l'usine de Paris et le transfert de la construction du matériel d'artilleries, projectiles, tubes lance-torpilles, grues et dragues sur Nantes. En 1934, l'entreprise s'intéresse au secteur de la machine-outil en reprenant les fabrications de tours des Établissements Henri Ernault (production délocalisée par la suite à Cholet). Les années d'après-guerre ouvrent de nouveaux débouchés pour la traction ferroviaire avec la remise en marche des chemins de fer français et le programme d'électrification de la SNCF. Mais pour ne pas dépendre uniquement de ce client en position de monopole, la compagnie cherche à exporter (principalement au Maroc et au Brésil) et élargit ses fabrications au moteur Diesel qui remplace progressivement la vapeur là où les lignes ne sont pas électrifiées (rachat de la Société des locomotives et locotracteurs Diesel 1951-1954). Cependant, l'usine de Nantes vit surtout de ses fabrications de matériel pour les raffineries de pétrole et l'industrie du papier (aéroréfrigérants), de matériel d'artillerie, des pompes "Pacific" et des chariots "Armax-Batignolles" dont la marque est déposée en 1951. En 1952, l'entreprise abandonne toute référence à la construction de locomotives et devient la société holding Batignolles-Châtillon, mais elle est dissoute dès 1957. En 1985, GEA acquiert l'usine et crée Batignolles Technologies Thermiques S.A. En 2010, GEA BTT construit sur son site historique de Nantes un nouvel atelier, et inaugure son nouveau siège administratif. En 2011, GEA Batignolles Technologies Thermiques est leader mondial sur le marché de l'aéroréfrigérant avec ses 3 usines : Nantes en France, Changshu en Chine et Doha au Qatar.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1918, daté par source

L'usine occupe plus de 200 000 m2 dont 80 000 m2 couverts. Les ateliers sont disposés autour d'un axe central occupé par le grand hall de montage et le magasin général. Perpendiculairement à cet axe sont disposés les ateliers de grosse mécanique d'une part, de chaudronnerie et de petite mécanique d'autre part. En annexe, une petite fonderie alimente certaines fabrications. Les deux parcs à matière, les ateliers et les magasins sont desservis par un réseau ferré de plus de 7 km et de nombreux chariots élévateurs. Les manutentions à l'intérieur des ateliers sont assurées par 75 ponts roulants. L'atelier de montage est composé d'une nef centrale voutée, éclairée par deux rangées de fenêtres hautes et une verrière axiale, et de deux bas-côtés voutés, munis de verrières zénithales et latérales. Les pignons largement vitrés laissent la lumière inonder l'espace de 128 mètres de long. Les structures de l'ensemble des bâtiments sont réalisées en béton armé.

  • Murs
    • béton
    • parpaing de béton
  • Toits
    zinc en couverture, ciment amiante en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • en béton armé
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit bombé
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Collectif Batignolles. Batignolles, mémoires d'usines, 2002.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général