Dossier d’œuvre architecture IA85001015 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Porte du canal de Vienne
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Sainte-Radégonde-des-Noyers
  • Lieu-dit Portes de Vienne
  • Adresse route D10A
  • Cadastre 1834 D  ; 2017 OD

La porte a été créée au moment du creusement du canal de Vienne, du moins de sa partie avale, dans les années 1640. Dans un premier temps en effet, le canal de Vienne n'étant pas prolongé jusqu'à l'anse du Brault, ses eaux empruntaient l'ancien achenal du Commandeur, devenu canal de l'Epine. La porte n'a donc été créée que lorsque le canal de Vienne a été achevé. Elle figure, avec le logement de garde, sur la carte des marais du Petit-Poitou par Siette en 1648, puis en 1701 et 1704 sur des cartes de la région par Claude Masse. En 1705, ce dernier établit un Plan de divers ecluses couppes et profils qui sont à la teste des canneaux qui se deschargent dans la rivière de Sèvre niortoise. La porte du canal de Vienne figure parmi les ouvrages représentés (plan A, en bas à gauche du document).

Tout en conservant les mêmes principes de fonctionnement, la porte est ensuite reconstruite, en tout ou partie, au cours des siècles suivants, au fur et à mesure de son entretien et des conséquences d'inondations. Une reconstruction plus importante que les autres a lieu au début du XIXe siècle. Un devis en est établi le 15 septembre 1799 par M. Champion-La Bretonnière, ingénieur des Ponts et chaussées. La pierre de taille de l'ancienne écluse sera réutilisée, ainsi que de la pierre de taille issue des carrières de Saint-Savinien, du moellon du pays, du sable de la sablière de Puyravault pour la chaux, et du bois de chêne pris aussi dans les environs. Les travaux ne sont adjugés que le 12 novembre 1818, devant Me Vinet, notaire à Fontenay-le-Comte, à Pierre Pin, charpentier et entrepreneur d'ouvrages à Bourg-Chapon, commune de Charron. Cette adjudication est toutefois résiliée dès janvier 1819, Pierre Pin étant incapable de réaliser le chantier, qui prend ainsi du retard. A la fin du 19e siècle ou au début du 20e, le portique et la crémaillère en métal qui soutiennent la vanne, remplacent la vis en bois. Les derniers réaménagements sont réalisés en 2011, à la suite de la tempête Xynthia de février 2010.

A l'origine, comme la plupart des portes autour de la baie de l'Aiguillon, la porte était accompagnée d'une habitation servant de logement de fonction au gardien engagé par la société de marais pour entretenir, surveiller et manoeuvrer la porte. Ce logement se trouvait sur la rive droite du canal, dans l'espace entre le canal et la route D10A. Il a été démoli en 1996.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle

La porte se trouve à l'embouchure du canal de Vienne. Les eaux drainées par le canal à partir des marais desséchés situés en arrière, passent à travers la porte pour se déverser dans un chenal qui, 950 mètres plus au sud, va se jeter dans l'anse du Brault, une des dernières boucles de la Sèvre Niortaise avant la baie de l'Aiguillon.

La porte est constituée de la même manière que tous les ouvrages de ce type qui entourent la baie de l'Aiguillon, à l'embouchure de tous les grands canaux de dessèchement du Marais poitevin. La porte est un ouvrage en maçonnerie qui enjambe le canal par une arcade. Ce passage couvert ou pertuis supporte un pont. Les abords de la porte, en amont comme en aval, sont renforcés par des bajoyers en pierre de taille. Côté aval, la porte à flot est équipée de deux vantaux en bois busqués, pointés vers le chenal. Fixés à la maçonnerie par des pièces en métal, ils s'ouvrent à marée basse pour laisser s'écouler l'eau des marais desséchés acheminée par le canal, et se ferment à marée haute, sous la poussée de l'eau de la Sèvre, pour empêcher l'inondation des marais. En position fermée, les poteaux busqués se bloquent l'un contre l'autre de manière à maintenir les vantaux pointés vers l'aval (s'ils étaient alignés, les vantaux seraient plus vulnérables à la pression de l'eau).

En arrière, côté amont, le système est renforcé par une vanne verticale en bois, actionnée par une crémaillère à cric que soutient un portique en métal et béton. Cette vanne permet d'assurer l'étanchéité de la porte à marée haute, en cas de forte inondation ; mais encore à marée basse, même lorsque les vantaux sont ouverts, notamment pour retenir de l'eau dans le canal à la saison sèche. Cette gestion du niveau d'eau est encore affinée par la manoeuvre d'une petite vanne ou "vantelle", aménagée dans la vanne principale et actionnée par sa propre crémaillère.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association, Propriété de la Société des marais du Petit-Poitou.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. 135 J 3. 1647-1735 : registre des délibérations de l'assemblée générale de la Société des marais desséchés du Petit-Poitou.

  • Archives de la Société des marais du Petit-Poitou, Chaillé-les-Marais. Liasse "Canal de Puyravault, adjudication, résiliation, 1818-1819".

  • Archives de la Société des marais du Petit-Poitou, Chaillé-les-Marais. 1854-1911 et 1912-1989 : registres des délibérations de la Société des marais du Petit-Poitou.

Bibliographie

  • DURAND, René, BOURDU, Daniel, BARBOT, Guy. 4 générations de charpentiers de bateaux. Marans et le Marais poitevin : un pays, une ville, un port, un chantier naval aux XIXe et XXe siècles. La Crèche : Geste éditions, 2012. 291 p.

    p. 133-141, 158-172
  • SUIRE, Yannis. Le Bas-Poitou vers 1700 : cartes, plans et mémoires de Claude Masse, ingénieur du roi, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2017, 368 p.

    p. 53, 71, 74, 289, 294-297, 337

Documents figurés

  • 1648 : Plan et description particuliere des maraits desseichés du petit Poictou avecq le partaige sur icelluy faict par le sieur Siette escuier conseiller ingenieur et geografe ordinaire du roy et controleur general des fortiffications de Daulfiné et Bresse, le 6 aoust 1648. (Bibliothèque nationale de France, GE DD 2987)

  • [Vers 1700] : Plan particulier de l'ecluse de Ste Radegonde proche le Braud vers l'embouchure de la Sevre Niortoise, en Bas Poictou, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, Archives du Génie, Fol. 131 h, feuille 84).

  • 1705 : Plan de divers eccluses, couppes et profils qui sont à la teste des canneaux qui se deschargent dans la rivière de Sèvre Niortoise ou de Marans, proche du Brau en Bas Poitou, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, Archives du Génie, Fol. 131 h, feuille 86).

  • 1701 : Carte contenant une partie du Bas Poitou et de l'Aunis où se trouve Marans et l'embouchure de la Seyvre Niortaise, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, J10C 1293, pièce 7).

  • 1704 : Le Brau où tombent les principaux canaux qui font les dessèchements des marais du Bas Poitou et d'Aunis, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, J10C 1293, pièce 15).

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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