Dossier d’œuvre architecture IA85002306 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Pont dit le pont aux Chèvres
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Vix
  • Lieu-dit Pont aux chèvres (le)
  • Adresse rue du Pont-aux-chèvres

L'origine du pont est difficile à établir. La tradition orale veut qu'il tienne son nom des premiers êtres vivants qui l'aient franchi après sa construction. Si le canal qu'il enjambe n'a été creusé qu'à la fin du 17e siècle, il semble qu'il existait là un trou ou fosse, selon le témoignage de Françoise Moinet épouse Audineau, habitante de Vix, en 1760. Cette fosse devait être franchie par un pont comme semble l'indiquer un acte notarié du 28 juin 1652 portant partages de biens de René Revillaud, époux de Marie Fonteniou : parmi ces biens se trouvent une motte et bois au lieu "du pont aux chèvres".

Le pont est toutefois reconstruit au moment du creusement du canal, en 1696. Le 26 juin, devant l'assemblée générale de la Société des marais de Vix-Maillezais, le directeur indique qu'on a commencé à travailler au canal et qu'il faudra "faire faire le pont à neuf (...), et pour faire lequel pont ledit sieur directeur, en présence du caissier et commis, étant au bourg de Vix, le douze de ce mois, a fait marché avec Charles Dupuy, Pierre Bernard et Pierre Paillé, maçons et tailleurs de pierres (...). Ledit pont aura neuf pieds d'ouverture, les murailles de quatre pieds d'épaisseur et la voûte élevée de neuf pieds, et sera de douze pieds de longueur et douze pieds de largeur, avec un bon pavé au-dessus de la voûte, et des garde-fous aux deux côtés". A l'assemblée suivante, le 13 octobre 1696, on indique que le pont est achevé.

Bien plus tard, le pont apparaît sur le plan cadastral de 1836. En 1865, la réfection et l'allongement vers Maillé de la route D25 entraînent un accroissement de la circulation sur le pont. Le conseil municipal du 26 juillet 1871 constate que le pont est dans un état déplorable. Sa reconstruction, urgente, est dès lors nécessaire. Elle n'est pourtant réalisée qu'à la fin du printemps 1874 : les 28 et 29 avril, les commissaires de la Société des marais de Vix-Maillezais indiquent dans leur rapport annuel que ces travaux vont avoir lieu "d'ici peu de jours". La Société a obtenu à cette occasion un élargissement de 50 centimètres du débouché du pont, pour faciliter l'écoulement de l'eau. Cette largeur (4,5 mètres au total) sera la même que celle du barrage établi en 1871 en aval du pont pour, si nécessaire, retenir l'eau en amont à la saison sèche. Dans le même temps, l'abreuvoir en amont du pont est lui aussi reconstruit, suivant décision du conseil municipal du 6 janvier 1874.

En septembre 1953, le conseil municipal décide d'installer une pompe électrique à proximité du pont, pour que chacun puisse puiser de l'eau dans le canal, l'ancien puits qui se trouve en aval n'étant plus suffisant. A noter que les parapets du pont ont été surélevés d'une assise de pierre en 2018, avant le passage du Tour de France cycliste.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , (incertitude)
  • Dates
    • 1874, daté par source

Le pont se situe à l'intersection entre la route départementale D25, rue du Pont aux chèvres, et le canal qui porte aussi son nom et qu'il permet de franchir. Le pont, probablement en moellons revêtus de pierre de taille, possède une seule arche. Un bandeau marque le niveau du tablier, sous un parapet en pierre de taille. Ce parapet est ponctué de graffiti sans doute réalisés par des riverains. On reconnaît un char d'assaut avec son canon et différents personnages. L'un d'eux, une femme coiffée de la coiffe traditionnelle des marais de Vix (la "cabanière"), le menton proéminent, tient un verre qu'elle porte à la bouche.

En aval du pont, sur la rive gauche du canal, se trouve un ancien lavoir. Deux glissières en pierre de taille étaient destinées à recevoir un batardeau, en cas de besoin. Un peu plus loin, rive droite, se trouve un ancien puits commun, couvert d'un édicule en pierre de taille (18e siècle ?). L'entrée de cet édicule est en plein cintre, avec jambages chanfreinés et clé de linteau.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété du département, Le pont appartient au Département de la Vendée.
    propriété d'un établissement public, Les abords du pont et du canal appartiennent au Syndicat des marais desséchés de Vix-Maillezais.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 37 E (vue 178/182 du site internet des Archives). 1652, 28 juin : acte de partage des biens de René Revillaud, époux de Marie Fonteniou.

  • Archives départementales de la Vendée ; 62 J 5 à 14. 1663-1816 : registres des délibérations de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais.

    assemblées des 26 juin et 13 octobre 1696
  • Archives départementales de la Vendée, 62 J, archives de la Société des marais de Vix-Maillezais, liasse 10, dossier 3, pièce 1. 1760, 22 septembre : enquête publique sur l'état des digues de la Société des marais de Vix-Maillezais.

  • Archives départementales de la Vendée, 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 29. 1871, 30 mai : extrait du registre des délibérations de l'assemblée générale de la Société des marais de Vix-Maillezais.

  • Archives départementales de la Vendée, 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 89. 1874, 28 et 29 avril : rapport annuel du directeur de la Société des marais de Vix-Maillezais.

  • Archives municipales de Vix. Registres des délibérations du conseil municipal.

Documents figurés

  • Archives départementales des Deux-Sèvres, fonds Queille, 5 FI 1222. Vers 1880-1890 : photographie sur plaque de verre du pont aux chèvres, à Vix.

  • Plan cadastral de Vix, 1836. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 303).

Annexes

  • Témoigne de Françoise Moinet, épouse Audineau, 78 ans, au sujet du pont aux chèvres dans une enquête publique du 22 septembre 1760 (Arch. dép. Vendée, 62 J, liasse 10, dossier 3, pièce 1).
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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