Dossier d’œuvre architecture IA72058933 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Place du Général-Leclerc
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Tuffé Val de la Chéronne
  • Adresse place du Général-Leclerc
  • Cadastre 1836 D2 Non cadastré. ; 2019 AC Non cadastré.
  • Dénominations
    place
  • Appellations
    place du Général-Leclerc
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine, monument aux morts

La place est le cœur historique de Tuffé, la naissance du carrefour dont les axes structurent l’agglomération, le lieu où prennent place l’église paroissiale, le prieuré et le cimetière, le centre du commerce local. Son histoire est donc intimement liée aux origines du bourg de Tuffé et remonte sans doute au milieu du Moyen Age. C’était avant tout l’emplacement des foires et marchés, qui se tenaient de manière très épisodique (voir annexe). L’espace était d’ailleurs restreint puisque, d’après le plan terrier de la baronnie levé entre 1757 et 1759, les deux tiers de la place étaient occupés par le cimetière paroissial Saint-Pierre ou "grand cimetière de Tuffé". Une halle en bois dont on sait peu de choses se trouvait sur la portion restante, elle fut démolie à la fin du XVIIIe siècle bien que dite réparée à neuf en 1754 : elle ne figure d’ailleurs pas sur la liste des biens nationaux de la commune dressée à la Révolution. La place voit également l'exécution de la justice de la baronnie avec la présence d'un poteau pour le carcan des humiliations publiques. Au début du XIXe siècle, le cimetière qui n’est déjà plus utilisé depuis plusieurs décennies est supprimé afin d’agrandir la place.

Dans son dictionnaire des communes de la Sarthe, Pesche décrit le bourg de Tuffé en commençant par sa « vaste place, passablement régulière, formée, en partie, au dépend de l’ancien cimetière, sur laquelle se trouve l’église paroissiale et quelques maisons d’assez belle apparence, dont plusieurs auberges ». En effet, les hôtels et auberges sont alors nombreux à Tuffé et particulièrement sur la place et la Grande rue. On trouve ainsi sur la place, au XVIIIe siècle, en plus du bâtiment des hôtes du prieuré, les enseignes du Coq Hardi, de l’Écu, du Pot d’Étain et un peu plus loin du Chêne Doré. Au cours du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, un hôtel-restaurant, le seul aujourd’hui en activité, prend place dans la porterie de l’ancien prieuré, sous l’enseigne l’Oiseau Couronné (actuellement auberge de l’Abbaye). La place concentre toujours l’essentiel des commerces de Tuffé, boulangeries, épicerie, cafés, restaurants, graineterie, comme c’était déjà le cas sur les nombreuses cartes postales du début du XXe siècle.

Les maisons qui bordent la place sont pour la plupart anciennes, comme en témoignent encore certains éléments à l'arrière ou à l'intérieur. Mais les façades antérieures sont toutes reconstruites ou remaniées au cours des XIXe et XXe siècles. La place, nivelée en 1843, ne fait pas l’objet d’un plan d’alignement d’ensemble : les dispositions des façades, le long du chemin de grande communication n°7 (Grande rue et rue de la gare) et du chemin d’intérêt commun n° 59 (rue de l’Étang) sont arrêtées respectivement en 1841 et 1904. La précocité du premier plan d’alignement par rapport au second explique sans doute l’homogénéité du côté ouest de la place par rapport au côté sud : en effet, les maisons y sont très semblables dans la forme et la régularité des ouvertures, de même hauteur et ornées de corniches continues, ce qui souligne une volonté évidente d’harmonisation, dans un laps de temps assez resserré au milieu du XIXe siècle. Par exemple, en 1857, l’administration autorise l’avancement simultané des façades des maisons n°2 rue Fresnet et n°6 de la place, ainsi placées dans la continuité du n°5. Une telle rigueur n’a pas prévalu du côté sud de la place dont les maisons ont conservé leurs volumes anciens et disparates.

En 1870, la place fait l'objet d'un nouveau nivellement et d'un empierrement. Elle dispose d'un éclairage public au gaz hydrocarburé à partir de 1899, puis électrique en 1913. En 1922, le monument aux morts y est édifié : le piédestal en granite d’Alençon est élevé par l’entrepreneur Maurice Montreuil, qui y scelle la statue du Poilu en fonte bronzée commandée sur catalogue et fournie par les établissements Jacomet à Villedieu (Vaucluse). L’édicule, d'abord central, sera déplacé à deux reprises. En 1948, la place alors dite de l’église prend le nom de place du Général Leclerc. Suite à la suppression de la bascule publique, une réfection de la place est réalisée en 1962, conduite par M. Galbrun métreur. Le dernier réaménagement a lieu en 2007 et la place, plantée de quelques arbres, est pourvue d’une fontaine représentant la Velue, monstre légendaire de la vallée de l’Huisne, bronze de la fonderie d’art Philippe Macheret aujourd'hui à Montfort-le-Gesnois, sculpté par Philippe Ménard assisté de Régis Dudé.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, milieu 19e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle, 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 2007, daté par source

Au centre du bourg de Tuffé et au croisement des principales rues, la place du Général Leclerc présente une forme approximativement rectangulaire. Toutefois, cette perception est rompue par les maisons de l’angle sud-ouest, entre la Grande rue et la rue Fresnet, qui s’avancent fortement par rapport aux autres. La place, plantée de quelques arbres et ornée du monument aux morts et d’une fontaine, est bordée à l’est par l’église et au nord par les anciens bâtiments du prieuré (porterie, bâtiment des hôtes). Le long des côtés sud et ouest s’alignent des maisons à un étage, avec devanture commerciale au rez-de-chaussée. Celles du côté sud présentent des volumes et des dispositions hétérogènes. A l’inverse, les maisons du côté ouest, de part et d’autre de la rue Fresnet, sont groupées sous une même toiture et une même corniche filante, avec des ouvertures de taille identique disposées en travées régulières. On y trouve néanmoins quelques fantaisies, comme une lucarne en pierre de taille ouvragée ou un garde-corps en ferronnerie représentant deux lyres de part et d’autre d’une rose.

  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; non classé. 1793-1915 : délibérations du conseil municipal de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; B 5678. 1724, 23 août : procès-verbal pour l’étalon du boisseau à utiliser sur le marché de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 6 F 39. Collection Esnault, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 28. Papiers Menjot d'Elbenne, prieuré de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 13 F 1115. Collection Calendini, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 201. 1636-1764 : livre de raison du prieuré de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 206. 1624-1742 : domaines du prieuré de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 M 119. 1797-1926 : foires et marchés de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 372/9. 1922-1923 : monument aux morts de Tuffé. 1897-1923 : bascule publique de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 111. 1838-1925 : chemin de grande communication de Vouvray-sur-Huisne à Alençon, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1660. 1828-1923 : voirie urbaine, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 370. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne, 1 M 25. 1922-1925 : monument aux morts.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 1 D 1 à 11. 1915-2003 : délibérations du conseil municipal de Tuffé.

Bibliographie

  • CHARLES, R. Abbé, MENJOT D'ELBENNE, Samuel. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans (ordre de saint Benoît), publié et annoté. Mamers : imprimerie Fleury, 1886-1913.

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 1, 1829. Réédition Paris : Lorisse, 1999.

    t. 6, p. 395, 397, 401-402

Documents figurés

  • 1922 : plan de la place de Tuffé dressé en vue de l'érection du monument aux morts. (Archives départementales de la Sarthe ; 1 FP 722).

  • 1757-1759 : plan terrier du prieuré de Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 Mi 139).

  • 1857 : plan dressé en vue de la mise à l'alignement de maisons sur la place de Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1660).

  • 1831 : plan cadastral napoléonien de Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\370).

  • Plan du piédestal et photographie de la statue du monument aux morts, s.d. [1922 ?]. (Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 1 M 25).

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Tuffé Val de la Chéronne. (Collection particulière).

Annexes

  • Les anciens cimetières de Tuffé.
  • Histoire des foires et marchés de Tuffé.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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