Dossier d’œuvre architecture IA72058954 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Auberge du Pot d'Étain, puis café, graineterie, 12 place du Général-Leclerc
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Tuffé Val de la Chéronne
  • Adresse 12 place du Général-Leclerc
  • Cadastre 1831 D2 273, 274, 293, 295  ; 2019 AC 55
  • Dénominations
    auberge, café, magasin de commerce
  • Précision dénomination
    graineterie
  • Appellations
    le Pot d'Étain
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, passage couvert, dépendance, boutique

Le terrier du prieuré de Tuffé, dressé entre 1757 et 1759, fait référence à l’auberge du Pot d’Étain, alors propriété d’un certain Sébastien Pilpré et de son épouse, y demeurant. L’ensemble, dont le plan est globalement conservé, comprenait une maison sur la rue flanquée d’un passage couvert, et côté cour d'une galerie en bois. Cette dernière, aujourd’hui intégrée au bâtiment, existe toujours ainsi que l’escalier qui la dessert. Les dépendances étaient disposées en L en fond de cour, au-delà s’étendait, vers l’est et jusqu’à la Chéronne, un vaste jardin aujourd’hui divisé. La propriété incluait également un pressoir situé à l’entrée nord de la Grande rue. L’ensemble est ainsi décrit dans une déclaration de 1757 : "une maison où pend pour enseigne le Pot d’Étain scituée au bourg de Tuffé composée d’une chambre à cheminée, chambre froide au bout, un portail au bout de laditte chambre, un évier au costé desdittes maisons et chambres dans lequel est un escalier, cave sous lesdittes chambres, deux chambres hautes sur laditte chambre et portail, deux cabinets, une gallerie, greniers sur le tout ; une cour derrière lesdits bâtiments, dans laquelle est un puits commun […] un bûcher au bout duquel il y a une petite chambre, une écurie, un fournil ou boulengerie, au bout un toit à porcs".

L’habitation a conservé de nombreux témoignages anciens, à commencer par une cheminée à l’étage dont le linteau daté de 1617 est posé sur des piédroits du XVe ou du XVIe siècle. Un certain nombre d’ouvertures chanfreinées, à l’intérieur, appartiennent à la même période. La porte d’entrée de la cave pourrait être plus ancienne encore. Quelques modifications sont ensuite à signaler au XVIIIe siècle, comme la construction (ou reconstruction) de l’escalier et de la galerie aux balustres caractéristiques, ainsi qu’une cheminée d’une petite chambre. Seul un agrandissement des dépendances peut être noté sur le plan cadastral de 1831, période à laquelle l’ensemble est propriété de l’aubergiste Jean Ledru. Elles sont de nouveau transformées dans la 2e moitié du XIXe siècle, tandis que la façade arrière de la maison est avancée pour englober la galerie, ce qui occasionne également un remaniement de la toiture. La façade sur la rue, bien connue par plusieurs cartes postales du début du XXe siècle, comprenait alors trois ouvertures proches les unes des autres au rez-de-chaussée ainsi que le passage couvert en arc segmentaire, tandis que l’étage conservait deux anciennes fenêtres chanfreinées ainsi que l’enseigne en métal représentant une cruche. Un bandeau peint portait l’inscription « Hôtel du Pot d’Étain tenu par Bellanger ».

La propriété est achetée vers 1914-1916 par la famille Chevreau et transformée en café et graineterie (deux marchands grainetiers sont signalés à Tuffé en 1925, un troisième existe à Saint-Hilaire-le-Lierru). Les dépendances sont reconverties et en partie surélevées pour l’usage de la graineterie. On y installe un moulin pour produire de la farine pour les animaux, dont il reste quelques vestiges. La farine est stockée sur place (jusqu’à 4000 quintaux) dans des sacs en toile, en partie conservés. Vers 1936, la famille Blain devient propriétaire des bâtiments et du commerce, puis la famille Jeanne qui rachète le fonds en 1965. Les bâtiments sont peu à peu transformés : en 1954, la façade reçoit un nouveau décor de bossages plaqué, une baie de forme horizontale est percée à l’étage et l’arc segmentaire du passage couvert est supprimé pour permettre le passage des camions. L’enseigne rappelle que le commerce propose à la vente semences, engrais, charbon, en plus des aliments pour animaux. Puis, vers 1965, une grande vitrine est aménagée au rez-de-chaussée. Néanmoins, une partition du commerce subsiste avec café à droite, graineterie à gauche. L’espace de stockage étant devenu insuffisant, un terrain est loué à la commune près de la gare pour y stocker le surplus dans des silos construits à la fin des années 1960 (aujourd’hui détruits). A partir de la fin des années 1970, l’enseigne vend également des bouteilles de gaz. Aujourd’hui, le café-graineterie-fleuriste participe toujours à l’animation de la place du Général Leclerc. Si l’on n’y fabrique plus de farines, les produits vendus ont poursuivi leur diversification (articles de pêche…).

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle, 1er quart 17e siècle, 18e siècle, 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle, 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1617, porte la date

Le bâtiment principal, aligné sur la place du Général Leclerc, est orienté au nord-ouest. La façade actuelle est percée d’une large vitrine et couverte d’un décor de bossages, soulignant les ouvertures dont les agrafes sont taillées en pointe de diamant. Elle est surmontée d’une corniche en tuiles, tandis que la toiture est percée d’une lucarne en bois. Un passage couvert permet d’accéder à la cour et à la façade arrière, dont les ouvertures sont en arc segmentaire et encadrées de briques. L’intérieur conserve plusieurs portes chanfreinées et deux cheminées anciennes dont l’une, imposante, présente un linteau à motifs de plis de serviette, une corniche moulurée, des consoles à volutes reposant sur des piédroits également moulurés. La galerie et l’escalier en bois, à garde-corps à balustres, autrefois extérieurs, desservent les pièces de l’étage. L’escalier se prolonge dans la cave plafonnée.

Les dépendances, disposées en L dans la cour, présentent des encadrements d’ouvertures en briques. Primitivement écuries et remises, transformées en moulin pour la graineterie, elles conservent une partie des éléments qui témoignent de cette activité : trémies, mécanismes, courroies, trappes et mêmes sacs de toile autrefois utilisés pour la farine.

  • Murs
    • pierre moellon enduit (incertitude)
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 607. Collection Paul Cordonnier, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 209. 1757-1759 : domaines du prieuré de Tuffé, rénovation du terrier de la baronnie.

Documents figurés

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Tuffé Val de la Chéronne. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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