Dossier d’œuvre architecture IA85002160 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Marché couvert
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Vix
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse place Charles-De-Gaulle
  • Cadastre 1836 C 729, 730, 731  ; 2019 AK 230

Dès 1849, la municipalité émet le souhait de construire des halles pour accompagner le développement de l'activité commerciale à Vix : "On y fera ses marchés, on y attendra l'heure des offices, à l'abri de l'intempérie des saisons", explique alors le conseil municipal. Il projette pour cela d'acheter des bâtisses qui occupent alors la partie ouest de la place de l'église pour y établir les halles mais aussi une nouvelle mairie. Ce projet suscite de vives oppositions, les uns accusant le maire de malversations, les autres dénonçant le risque d'attirer des marchands étrangers à la commune, concurrents potentiels pour les commerçants vizerons. Le projet est alors abandonné (seule la mairie s'établit sur le côté ouest de la place), et les foires et marchés continuent à se dérouler sur la place (partiellement occupée par des bâtiments), à tous les vents. En 1869, la municipalité confie à l'architecte Victor Clair le projet de reconstruire l'église mais aussi d'établir une nouvelle mairie sur un emplacement acquis sur le côté est de la place de l'église. La guerre de 1870 et les querelles politico-religieuses annulent le projet, mais la commune reste propriétaire de cet emplacement sur lequel d'anciennes bâtisses sont déclarées en ruines en 1882.

L'idée de s'équiper d'un marché couvert revient sur le devant de la scène au début des années 1890, alors que les foires et marchés de Vix sont en plein essor et que la place manque sur le champ de foire devant l'église (la place est encore occupée par des constructions, notamment la mairie sur son côté ouest). Le 12 mai 1890, l'architecte Abel Filuzeau, de Fontenay-le-Comte (qui a déjà œuvré à Vix pour construire l'école publique des filles), remet à la municipalité le projet qu'elle lui a commandé. Il prévoit un bâtiment de plan en L, avec une façade alignée sur la place mais, à l'arrière, une construction dont le plan formera un parallélogramme, de manière à épouser la forme de la parcelle. A l'avant, un premier volume comprendra six rangées de bancs doubles et une simple, le tout réservé à la vente des œufs, du beurre et des volailles ; à l'arrière, l'aile sud-est abritera deux tables pour les charcutiers et les poissonniers, et ouvrira au nord-est sur une cour commune. La façade sur la place sera rythmée par des piles en pierre qui supporteront les fermes de charpente. Le mémoire explicatif et descriptif précise : "Les larges ouvertures comprises entre ces piles assurent une circulation facile. Ces ouvertures sont divisées dans la hauteur par un linteau de fer qui permet d'établir des vitrages mobiles dans la partie supérieure et de fermer la partie basse par des portes pleines dont les battants se replient dans l'épaisseur du mur." Le mur nord de la halle principale sera percé d'une grande baie en plein cintre. Les matériaux utilisés seront les suivants : chaux hydraulique et sable de L'Île-d'Elle, pierre de taille de la Gageonnière (Mervent), moellons du pays, charpente majoritairement en sapin, tuiles "façon Montchanin". La dépense prévue est de 11 000 francs. Les travaux de construction du marché couvert sont adjugés le 3 août 1890 à Jean Boidé, entrepreneur à Fontenay-le-Comte.

Très vite pourtant, un agrandissement du bâtiment doit être envisagée. La cour commune au nord-est s'avère inutile et l'on décide de la couvrir. Les plans de cette extension sont présentés le 15 mai 1894 par Abel Filuzeau, et les travaux sont adjugés le 9 juin 1895 (en même temps que l'aménagement de la nouvelle mairie) à Célestin Largeteau, entrepreneur de travaux publics à Fontenay-le-Comte. La porte qui, depuis l'aile sud-est, ouvrait sur cette cour est dès lors murée. Par la suite, d'importantes réparations sont effectuées sur le marché couvert en 1903-1905, sous la conduite de l'architecte fontenaisien Louis Brochet. L'objectif est de remédier à des problèmes de stabilité de la charpente et des piles de la façade, en recourant au béton armé, et aussi de surélever le toit de l'extension de 1895, jusqu'à présent plus basse que le reste du bâtiment. L'opération est confiée à Octave Michaud, entrepreneur rue des Loges à Fontenay-le-Comte, représentant de la maison Guillemet Lathièze, de Nantes, spécialisée dans le béton armé. Les travaux sont réceptionnés le 14 novembre 1905.

Désaffecté, le marché couvert est remanié en 1967 pour être transformé en partie en caserne de pompiers.

L'ancien marché couvert se trouve sur le côté sud-est de la place de l'Eglise. Couvert d'un haut toit en tuiles (que surmontait à l'origine un lanterneau), son plan épouse le contour de la place. Il est en fait constitué de trois corps de bâtiments imbriqués : l'un de plan rectangulaire, parallèle à la place, deux autres accolés à l'arrière, avec toit à une croupe pour l'un, en pavillon pour l'autre (extension nord-est de 1895). Le corps de bâtiment parallèle à la place était couvert à l'origine d'un toit à lanterneau.

La façade sur la place était scandée à l'origine par quatre travées (les deux travées de droite ont été réunies en une seule) comprenant chacune au rez-de-chaussée une double porte en bois et, à l'étage, des baies jumelées, le tout avec des linteaux en métal ornés de fleurettes. Les travées sont séparées par des pilastres à décor de tables, surmontés d'amortissements ornés de fleurs sculptées. Au centre, un cartouche portant l'inscription "Marché" est surmonté d'un fronton sur lequel un disque est encadré de cornes d'abondance. Le mur pignon nord du bâtiment, qui donne sur une étroite ruelle, est percé d'une baie en plein cintre.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit en pavillon
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • fleur, fruit, corne d'abondance
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée, 1 O 812. 1833-1897 : édifices religieux et publics de Vix (église, presbytère, mairie, cimetière, écoles), aménagements et travaux.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 3392 à 3401, 3725 (complétés par les registres conservés en mairie). 1837-1971 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Vix.

  • Archives municipales de Vix. 5 M 1 à 4. 1849-1906 : projets de construction de halles puis d'un marche couvert, travaux d'agrandissement et de réparations.

  • Archives municipales, Vix. 12 M 1 à 4. 1830-1950 : reconstruction de l'église de Vix en 1830, projet de reconstruction de l'église et de la mairie en 1869, travaux de consolidation et d'entretien de l'église.

  • Archives municipales de Vix. Registres des délibérations du conseil municipal.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Vix, 1836. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 303).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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