Dossier d’œuvre architecture IA49010707 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 93, rue des Potiers, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit la Haute-Ânerie
  • Adresse 93 rue des Potiers
  • Cadastre 1813 E 715  ; 2009 F 373
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin d'agrément

Cette maison est caractéristique des habitations en appentis qui forment l'essentiel des demeures érigées aux XVIIIe et XIXe siècles dans l'écart de la Haute-Ânerie ou Haute-rue. Contrairement à ses voisines, celle-ci présente un dévers est-ouest, ce qui s'explique par un surhaussement au XIXe siècle, structure qui relève d'un des possibles modes d'extension de la maison en appentis.

Elle est par ailleurs notable en ce qu'elle présente un élément sculpté en remploi dans la façade sur rue, relief figurant une tête de lion provenant très certainement du décor de la Porte d'En-Bas de l'abbaye de Fontevraud, d'où elle fut arrachée lors des pillages révolutionnaires.

Absente du plan de Trudaine (1747), mais présente sur le cadastre napoléonien (1813), cette maison a été construite entre le milieu du XVIIIe siècle et le tout début du XIXe siècle.

À moins qu'il ne s'agisse d'une incrustation plus tardive, une pierre sculptée figurant une tête de lion (datée des années 1504-1506) provenant du saccage de l'abbaye de Fontevraud, en remploi dans la façade, permet vraisemblablement de recentrer cette période de construction aux années 1792-1813.

Plus tard au cours du XIXe siècle, la maison fut agrandie d'un logement supplémentaire par rehaussement d'un étage carré et d'un haut niveau de comble.

À la fin du XXe siècle, l'escalier extérieur a été couvert et inclus dans une extension maçonnée, à l'est, qui en a fait un escalier intérieur hors œuvre ; de même, un décor de bandeau et encadrements harpés à été plaqué contre la façade sud où fut aussi ajouté un auvent.

La maison est un bâtiment en appentis, avec toit en ardoise dont le dévers est sur rue. La maçonnerie est en tuffeau, mis en œuvre en moellons équarris et en moyen appareil.

L'accès se fait sur cour, en façade sud, qui compte une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée et une fenêtre à l'étage. La façade ouest, sur rue, est couronnée d'une corniche et n'est percée que d'une baie, à l'étage. Engagée dans la maçonnerie de cette même façade, une pierre sculptée en remploi figure une tête de lion. Le mur nord est aveugle. À l'est, un escalier droit en maçonnerie flanque la maison et assure l'accès à l'étage-carré : jusqu'à une date récente (où il fut inclus dans une extension, couvert et intégré à l'espace intérieur de l'habitation), cet escalier était hors-œuvre.

Au rez-de-chaussée, au centre du mur ouest, l'élégante cheminée datable du dernier quart du XVIIIe siècle est remarquable par son décor mouluré ; elle est vraisemblablement en remploi dans cette habitation relativement modeste et pourrait, elle aussi, provenir d'un des bâtiments de l'abbaye.

L'analyse du bâtiment montre qu'à l'origine, la maison ne comptait qu'un rez-de-chaussée couvert d'un comble et était déjà en appentis, avec toiture en pente nord-sud et gouttereau sud formant façade principale sur cour. Cette première habitation, qui forme la partie basse de la demeure actuelle, est élevée en moellons de tuffeau équarris et enduits à pierre vue. Elle ne comptait qu'une pièce unique ouverte au sud par une porte et une fenêtre, avec cheminée sur le pignon ouest. Le grenier était accessible par l'escalier extérieur qui flanquait le mur oriental de la maison et menait à une porte haute.

Le surhaussement de la maison, réalisé en moyen appareil de tuffeau, s'accompagne d'un changement d'orientation de la toiture en appentis avec dévers est-ouest. L'étage reste desservi par l'escalier extérieur et le comble à surcroît ouvre au sud par une porte haute accessible par une échelle. À l'ouest, le conduit de cheminée est prolongé jusqu'au haut de ce qui devient le nouveau gouttereau, sur rue. Aucune distribution verticale autre que l'escalier extérieur ne fut cependant établie et l'édifice abrita un temps deux ménages indépendants ne disposant chacun que d'un logement d'une seule pièce.

L'extension en béton réalisée à la fin du XXe siècle, à l'est, qui intègre l'escalier hors œuvre aux espaces d'habitation, a permis de relier les deux anciens logements par une distribution verticale désormais intérieure et, outre la couverture de l'escalier, d'augmenter ponctuellement l'espace habitable.

  • Murs
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • appentis
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • lion
  • Précision représentations

    Ce relief de tuffeau sculpté, en remploi, est fragmentaire. Il s'agit d'une tête de lion qui tourne sa gueule semi-ouverte et menaçante vers le spectateur. Sa crinière est constituée d'épaisses boucles et sa patte avant droite, lacunaire, est repliée vers son corps. Il s'agit du buste d'un lion en haut relief qui devait être le pendant d'un autre dont une partie du corps est visible sur le piédroit sud (ou droit pour le spectateur) de la Porte d'En-Bas. Les traces d'arrachement de ce lion sculpté, sur le piédroit nord (à gauche pour le spectateur) ont été restaurées et remplacées par des pierres de taille saillantes (pas même épannelées). Cette porte monumentale fermait la Grande clôture de l'abbaye de Fontevraud, enceinte massive, de 6 mètres de haut et 1 mètre d'épaisseur sur 1,3 km de longueur, érigée à partir de 1504 par l'abbesse Renée de Bourbon. La présence de ces deux lions figurés dans une telle attitude de part et d'autre de cette porte renvoie à l'iconographie apotropaïque de ces félins, censés ici maintenir symboliquement à distance tout intrus afin de préserver la vie recluse des religieuses que Renée de Bourbon isolait par ce grand mur, transcription matérielle de sa réforme spirituelle du monachisme fontevriste. Cette sculpture date des années 1504-1506. Ce fragment souffre d'érosion et d'encrassement ; on observe également des altérations biologiques de la pierre (lichens, algues).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers