Dossier d’œuvre architecture IA44004252 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 6 place du Vieux-Marché
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Adresse 6 place du Vieux-Marché
  • Cadastre 1819 Z 29  ; 1989 AK 51

En 1905, une enquête diocésaine qualifie le presbytère de "maison de maître" construite en 1626.

Au XVIIIe siècle, Pierre de la Bouëxière (1676-1759), sénéchal de Guérande de 1706 à 1759 habite la moitié sud de cette maison. Selon le tableau du fief des réguaires de 1778, elle faisait partie d'un vaste ensemble initialement constitué de plusieurs maisons et jardins situés entre la porte Saint-Michel et la place Sainte-Anne.

Le 21 mai 1819, mademoiselle Marie Gabrielle Buard, lègue à la Cure de l'église paroissiale de Saint-Aubin de Guérande cette maison afin de servir de presbytère, à charge pour le curé de "célébrer deux messes par mois à perpétuité à la mémoire de la donatrice et pour le repos de l'âme de ses parents". Jean Augustin Fortuneau, curé de Guérande à cette époque, accepte la donation.

En 1826, des travaux sont effectués. Le cahier des charges précise que le curé n'habite pas encore le bâtiment et qu'il attend la fin des travaux pour s'installer. Le document indique qu'un locataire occupe une partie de la maison. Le devis estimatif décrit la nature des travaux à effectuer : réfection des enduits, démolition d'une lucarne, destruction des cheminées "du salon de compagnie" et de la chambre au dessus, blanchir les chambres, le plafond et les escaliers, reconstruction de la lucarne "de la grande mansarde", remplacement du carrelage des chambres au-dessus du "salon de compagnie" par un parquet, doubler les marches de l'escalier en pierre avec des planches. De nouvelles restaurations sont effectuées en 1852 et 1888. En 1888, la couverture est refaite avec de l'ardoise d'Angers dites "carrées fortes" sur lattis jointif en bois du Nord. Les souches de cheminées sont refaites.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1626, porte la date

La propriété est constituée d'une habitation associée à des dépendances. Le plan masse du corps de logis n'a pas évolué depuis le cadastre de 1819. Le logis constitué de deux maisons accolées et réunies par le percement du mur mitoyen adopte un plan en L avec une tour d'escalier quadrangulaire hors œuvre, contre la façade postérieure. L'ensemble construit en moellon de granite sous couverture d'ardoise individualisant chaque maison, comporte quatre niveaux (cave, rez-de-chaussée, étage carré, étage de comble).

Le bâtiment nord présente une façade à travées ordonnées avec fenêtres rectangulaires sans feuillure. Le comble est éclairé d'une lucarne surmontée d'un fronton à volutes. Elle porte une date en partie lisible : (166 ?). Au Nord, le pignon découvert reçoit une souche de cheminée. Au rez-de-chaussée, une porte en arc en plein cintre mise en valeur par un perron est surmontée d'un jour rectangulaire. Elle est flanquée d'une fenêtre qui remplace une porte rectangulaire figurée sur un dessin sans date conservé aux archives municipales de Guérande. Ce même document ne figure pas le perron et précise que les portes sont percées à 70 cm au-dessus de la rue.

Le bâtiment sud présente un traitement différent avec une mise en œuvre en moellons de granite allongés et bien équarris. Deux travées de fenêtres à feuillure surmontées d'arcs de décharge percent la façade sur rue. Elles sont surmontées de lucarnes à fronton segmentaire. Le mur sud est perturbé par la suppression de fenêtres et d'une lucarne.

Les deux bâtiments sont liés par une porte percée dans le mur mitoyen au rez-de-chaussée et au premier étage. À l'est, la tour d'escalier quadrangulaire assure la distribution de la cave au comble. L'escalier en vis en pierre est doublé par des planches de bois. Les pièces de vie ont été entièrement reprises au XIXe siècle avec la pose de boiseries et le remplacement des sols et des cheminées. Dans la cave, au Sud, deux soubassements en encorbellement sur les murs sud et est, attestent l'emplacement de cheminées anciennes chauffant autrefois deux salles séparées par une cloison.

La maison est dotée de dépendances : une au Sud bordant la rue du Vieux Marché, un hangar surmonté d'un séchoir et une petite dépendance à l'est. La petite dépendance sud à été construite en 1852 par l'entrepreneur local Louis Michée. Elle accueillait bucherie, remise et latrines. Le bâtiment est actuellement en cour de réhabilitation. Le hangar avec séchoir adopte un plan rectangulaire. Le rez-de-chaussée consiste en un lieu de stockage tandis que la partie supérieure fermée par un bardage de bois est destinée au séchage. À l'est on observe une dépendance à deux niveaux en moellon de granite monté à la terre. Une couverture d'ardoise sur pignons découverts couvre le bâtiment. Le rez-de-chaussée et le premier étage étaient aménagés de cheminées. L'acte de donation de 1819 désigne ce bâtiment comme une maison avec un pressoir au rez-de-chaussée surmonté d'une chambre et d'un grenier. On observe au rez-de-chaussée une porte murée qui communiquait avec une dépendance de la propriété voisine.

Dans la cour, un gros puits circulaire maçonné est surmonté d'arceaux portant un treuil.

Le logis présente deux campagnes de construction dans le courant du XVIIe siècle. Dans un premier état, la partie nord est construite selon un plan rectangulaire avec une tour d'escalier dans l'angle. Peu après, une deuxième maison est accolée au Sud, contre le pignon. Il est possible que la réunion des deux bâtiments date de cette période. Au XIXe siècle, de profondes restaurations sont engagées.

Le séchoir est une dépendance postérieure à 1819 (non figurée sur le cadastre napoléonien). La petite maison avec pressoir (disparu) semble dater du XVIIe siècle.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • pignon découvert
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Le bâtiment présente les caractéres de l'habitat cossu du XVIIe siècle.

Documents d'archives

  • Archives communales de Guérande. 2 M 29. Presbytère de Guérande. Donation Buard. Maison Curiale de Guérande. Donation entre vifs par Mle Buard d'une maison devant servir de presbytère. Acte de donation, ordonnance du roi. 1816-1819.

  • Archives communales de Guérande. 2 M 31. Presbytère de Guérande. Construction d'un hangar. Presbytère de Guérande. Travaux de construction d'un hangar. Devis, facture, 1890.

  • Archives communales de Guérande. 2 M 32. Presbytère de Guérande. Travaux de réfection. Notes, détail estimatif. Devis, plan.

  • Archives communales de Guérande. 2 M 33. Presbytère de Guérande. Réfection de la couverture du presbytère. Plan, devis, cahier des charges, notes, correspondance, 1886-1888.

  • DRAC des Pays de la Loire. Conservation régionale des monuments historiques. Presbytère de Guérande, réparations. Devis estimatif et cahier des charges, 1823 (reproduction).

  • Archives historiques du diocèse de Nantes. 4 L. Enquête diocésaine de 1905, Canton de Guérande, Paroisse de St Aubin de Guérande.

Bibliographie

  • AUCLAIR, Georges. Les presbytères successifs de Guérande. Les cahiers des Amis de Guérande, n° 25, 1979.

    p. 22-23.
  • LANCIEN, Josick. Le presbytère de Guérande. Notes dactylographiées, février 2007.

Annexes

  • Acte de donation passé devant Me Camille Marie Duboys, notaire royal à Guérande et mademoiselle Marie Gabrielle Buard. Le 21 mai 1819.
  • Devis estimatif des réparations à faire à la maison Buard, destinée à servir de presbytère, 1823 (Direction régionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire. Conservation régionale des Monuments historiques).
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande