Dossier d’œuvre architecture IA49010698 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 32-34, rue Robert-d'Arbrissel, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 32-34 rue Robert-d'Arbrissel
  • Cadastre 1813 D3 1105  ; 2009 D 829 à 830
  • Dénominations
    maison

Datée de 1583, cette maison est l'une des plus anciennes du bourg de Fontevraud-l'Abbaye et ne fut que ponctuellement remaniée par la suite. Elle conserve de nombreux éléments notables (huisseries, ferrures, cheminée et charpente), voire remarquables (escalier), qui datent des XVIIe et XVIIIe siècles.

En façade postérieure, elle est dotée d'une galerie extérieure en bois, caractéristique de la distribution des hôtelleries des XVIe-XVIIIe siècles de la région, à la manière de ce que l'on observe dans la même rue pour les hôtelleries de la Croix-Blanche et de la Corne de Cerf ou, place des Blatiers à la Boule d'Or ; mais ici aucun texte ne semble venir étayer un tel usage.

Le bâtiment sur rue fut construit sur l'une des parcelles, alors simples terres cultivées, qui avaient été alloties et arrentées par l'abbesse Éléonore de Bourbon, entre 1577 et 1579, afin d'y bâtir des habitations.

La date de 1583, portée sur la lucarne centrale de cet édifice, est cohérente avec le style du bâti.

La charpente de ce logis a cependant été reprise, sans doute dans le 3e quart du XVIIe siècle, puisqu'une analyse dendrochronologique donne la date d'abattage des arbres comprise entre 1651 et 1672. Il est possible que ce soit aussi dans cette seconde moitié du XVIIe siècle que la tourelle d'escalier fut réédifiée, en remplacement d'un premier escalier qui devait être plus réduit. Plusieurs éléments furent transformés au XVIIIe siècle (cheminée) et aux XIXe et XXe siècles (baies).

On rapporte que cette maison fut à l'origine un hôtel de voyageurs, ce que pourrait évoquer, en effet, le remaniement de l'escalier et la structure à galerie en façade postérieure qui permet une distribution indépendante des pièces, mais aucun document d'archives ne permet d'attester un tel usage. De même, il est possible que cette maison ait porté le nom de logis de l'Ecu, ou Escu de France, mais aux XVIIe et XVIIIe siècles plusieurs maisons le portèrent également sans qu'il soit toujours facile de trancher entre elles.

Cet édifice est représentatif de la structure de type maison à gouttereau sur rue et arrière-parcelle en lanière bordée de dépendances, type dont relève une grande part du bâti qui forme le côté nord de la rue Robert d'Arbrissel.

La maison principale, sur rue, compte un étage carré et un comble à surcroît. Sa façade est percée de baies qui procèdent de remaniements : à l'origine, il ne devait y avoir que trois travées, à l'aplomb des lucarnes, dont on discerne encore les plates-bandes à trois claveaux. L'ensemble s'ordonnançait autour d'un axe central, qui était souligné par une grande lucarne à baies jumelées. Au rez-de-chaussée, cette travée comporte une porte à deux vantaux, chanfreinée et couverte d'un arc en anse-de-panier à crossettes en escalier, avec arrière-voussure concave et segmentaire. Elle donne accès à un passage traversant qui débouche dans l'arrière-cour, par un arc en anse-de-panier. Ce passage traversant et la porte bâtarde, assez basse et étroite, ne conviennent pas à un passage charretier et limitèrent dès l'origine l'accès aux bâtiments et jardins du fond de parcelle à des piétons, à un animal de bât (de type mule ou âne) voire à des véhicules de petit gabarit.

Couronnant une façade en moyen appareil relativement austère, seules les lucarnes sont animées d'un décor qui, à lui seul, met en valeur la maison. Les baies s'appuient sur un bandeau qui court sur la largeur de la lucarne et un second bandeau règne au niveau de l'imposte. Les arcs sont monolithes, mais présentent une fausse clef saillante et pendante. Ils sont encadrés de volutes et coiffés d'une corniche avec amortissement dont les sculptures sont trop érodées pour être lisibles. Celui de la lucarne centrale porte la date de 1583. A l'est, le devant de la lucarne a disparu et a été remplacé par un pignon triangulaire. Seule la lucarne centrale conserve ce qui devait être leur disposition originelle, en façade et interrompant l'avant-toit.

En façade postérieure, la maison est en moellons, partiellement enduits, avec encadrements en moyen appareil de tuffeau. C'est ici qu'est assurée la distribution verticale, par une tourelle hors-œuvre de section proche du carrée, couverte en pavillon, qui abrite un escalier en charpente à balustres tournés vraisemblablement du XVIIe siècle voire du XVIIIe siècle. Des remaniements au niveau des portes assurant la distribution de l'étage, ainsi que des reprises de maçonnerie au niveau des ancrages des marches et paliers confirment l'existence d'un escalier antérieur. Il semble que la tourelle actuelle, plus haute que le mur gouttereau, n'ait été greffée sur le bâti qu'au XVIIe siècle, amplifiant une tourelle originelle dont on repère des éléments dans l'élévation.

A l'étage, une galerie extérieure en charpente, couverte d'un appentis formé en cet endroit par de plus longs coyaux de la toiture principale, permet un accès indépendant à chaque pièce de l'étage.

Parmi les éléments du décor intérieur, on note, dans la salle est à l'étage-carré, une cheminée du XVIIIe siècle dont la corniche est décorée d'un oiseau (remploi ?) et d'initiales entrelacées.

La charpente est cohérente dans sa partie centrale, mais est notable par sa structure à panne maintenue par un faux-entrait sous le chevron-arbalétrier. Ce type, courant dans l'architecture locale, forme un type intermédiaire conservant des archaïsmes (le chevron-arbalétrier de la charpente à chevron formant ferme) au sein d'éléments déjà classiques (pannes) et adopte des solutions originales (pied de ferme à potelet sur entrait, sans jambe de force). Les fermes des extrémités est et ouest, près des conduits de cheminées sont d'un type plus simple.

La maison conserve, enfin, de nombreuses huisseries et leurs ferrures et serrures, vraisemblablement du XVIIIe siècle ou de peu antérieures.

Depuis la cour, on descend à une cave très réduite qui s'étend sous la partie nord-ouest de la maison et de la galerie ; cette cave semble ne pas avoir existé à l'origine et pourrait n'avoir été aménagée qu'au XIXe siècle.

Cette maison sur rue commande une arrière-parcelle dont la cour se prolonge par des jardins qui aboutissaient au mur du Grand Clos. Cette cour et ces jardins sont encadrés de murs en place depuis au moins le début du XVIIIe siècle. La cour dispose encore de l'ancien puits, qui était sujet à des servitudes d'usage de la part des tenanciers des maisons voisines, à l'est et à l'ouest. Une ancienne porte qui permettait à ces derniers d'y accéder perçait le mur ouest ; elle est encore discernable, mais fut obturée sans doute lors d'un rachat de ces servitudes.

A l'est, la cour est bordée d'une aile en retour d'équerre qui flanque le bâtiment principal, attestée au milieu du XVIIIe siècle ; de cette aile ne demeurent que les parties basses des travées qui se succèdent, dont certaines conservent des éléments de maçonnerie qui pourraient remonter au XVIIe siècle, voire à la fin du XVIe siècle. Les parties hautes des deux premières de ces dépendances ont été profondément remaniées, très probablement au XIXe siècle, pour en faire des habitations. De même, un atelier en appentis a été élevé du côté ouest de la cour en 1860, pour y installer un four à pain utilisé par le boulanger Charles Bonnin qui possédait alors le tiers ouest de la maison. Cet atelier a été accru d'une petite habitation au XXe siècle.

  • Murs
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier, charpente

Bibliographie

  • MANASE, Viviane. Fontevraud : une ville sous influence. 303, arts, recherches, créations, n°67, 4e trimestre 2000.

    p. 136-145
  • HUNOT, Jean-Yves. Rapport d'étude de charpente. 32-34, rue Robert d'Arbrissel, Fontevraud (49140). Service départemental d'Archéologie de Maine-et-Loire, 114 rue de Frémur, 49000 Angers, Angers, 28 janvier 1997. 15 pages.

  • LAMBERT, Georges, LAVIER, Catherine. Etude dendrochronologique de bois provenant de la maison de M. Louis Morel au 32-34 rue Robert d'Arbrissel à Fontevraud (49). Laboratoire de Chrono-Ecologie - Dendrochronologie de l'Unité mixte de recherches 6565 du CNRS, U.F.R. des Sciences et Techniques de l'Université de Franche-Comté, 16 route de Gray, 25030 Besançon, avril 1997. 11 pages.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers