Dossier d’œuvre architecture IA49010685 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 28-30, rue Robert-d'Arbrissel, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 28, 30 rue Robert-d'Arbrissel
  • Cadastre 1813 D 1111 à 1116 ; 2009 D 818, 819, 821, 826 à 828, 1043, 1044, 1263
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, communs, logement

Cette maison présentait une façade et des décors intérieurs du XVIIIe siècle qui en faisaient alors l'une des bâtisses les plus remarquables du bourg ; on peut déplorer la disparition depuis le début du XXe siècle de plusieurs de ces éléments et ornements (portail, lucarnes et plus récemment une partie du décor intérieur).

Probablement reconstruite dans la première moitié du XVIIIe siècle, cette maison succède à l'un des bâtiments dont l'édification sous l'impulsion d'Éléonore de Bourbon, à partir du dernier quart du XVIe siècle, contribua à former face à l'ancien cimetière un front bâti en continu reliant l'écart des Ormeaux au petit noyau aggloméré auprès de l'abbaye pour constituer, à terme, la rue centrale de l'actuel bourg (rue Robert d'Arbrissel).

Elle est ainsi caractéristique des édifices du tronçon central de la partie nord de la rue Robert d'Arbrissel. En effet, on retrouve ici un logis principal sur rue et passage perpendiculaire (ici voie latérale) permettant l'accès aux bâtiments annexes rejetés en arrière-parcelle. Là, une cour et des jardins, chargés le plus souvent de servitudes communes (droit de passage, voire accès à un puits) sont bordés d'un habitat secondaire, de dépendances agricoles ou d'ateliers alignés en direction du Grand clos qui marquait la limite septentrionale de ces parcelles en lanière.

Le bâtiment sur rue fut construit sur l'une des parcelles, alors simples terres cultivées, qui avaient été alloties et arrentées par l'abbesse Éléonore de Bourbon, entre 1577 et 1579, afin d'y bâtir des habitations.

Largement transformé dans la première moitié du XVIIIe siècle, notamment en façade principale sur rue, ce logis est ainsi fondé sur un bâti plus ancien (fin XVIe ou XVIIe siècle), dont certains éléments semblent compris dans l'élévation postérieure.

Disposés de part et d'autre de l'arrière-cour de ce bâtiment principal, lui sont associés des habitations secondaires, des dépendances agricoles ou des ateliers, dont plusieurs sont antérieurs au milieu du XVIIIe siècle, d'autres construits aux XIXe et XXe siècles ; la plupart ont connu des remaniements, dont certains datés sur œuvre (1764, 1769, 1911).

Le logis sur rue a connu d'importants travaux dans le deuxième quart du XXe siècle et au début du XXIe siècle.

Il est à noter que la documentation photographique jointe à cette étude date en partie d'une campagne réalisée en 1996 : certains éléments ci-dessous décrits (notamment les intérieurs) ont donc aujourd'hui disparu ou ont été remaniés.

Malgré des reprises de maçonnerie d'une maison dont des éléments semblent remonter au XVIIe, voire à la fin du XVIe siècle, le logis sur rue présente un ensemble de la première moitié du XVIIIe siècle homogène, tant du point de vue du bâti que des aménagements intérieurs.

Ce corps de bâtiment est construit en tuffeau, avec moyen appareil en façade antérieure, mais moellons en façade latérale. L'élévation compte un étage-carré, mais était coiffée d'un étage de comble à surcroît, démembré dans le 2e quart du XXe siècle : les quatre travées se prolongeaient ainsi par des lucarnes à fronton-pignon (disparues). Le toit, à longs pans et à pignon découvert, est couvert d'ardoises.

L'ancien jeu de plinthe et de bandeau d'appui qui animait le bas de la façade sur rue et constituait un solin de pierre dure a été dissimulé sous un enduit de ciment. Un bandeau d'appui est toujours visible sous les baies de l'étage ; plus haut, ultime élément de scansion horizontale, cette façade est couronnée d'une corniche. La rythmique verticale de cette façade sur rue est plus présente encore : les quatre travées de baies sont toutes encadrées d'un chambranle en ressaut qui, du bandeau d'appui du rez-de-chaussée se poursuit jusqu'à l'encadrement cintré de l'étage, intégrant le plein de travée, à l'exception de celle qui comprend la porte, à l'est, où les baies sont encadrées séparément. Cette verticalité était accentuée à l'origine par la présence des lucarnes qui amortissaient chaque travée. Ces travées sont, deux par deux, encadrées par les chaînes d'angle et une jambe, traitées à joints refendus pour figurer un bossage en table et dont le ressaut se poursuit jusqu'à la corniche. Le positionnement de la jambe correspond à celui du mur de refend qui porte les cheminées.

Les fenêtres sont couvertes de plates-bandes en arc segmentaire, à l'exception de la deuxième en partant de la droite au rez-de-chaussée dont le couvrement a été remanié et est formé d'un linteau de bois. La porte d'entrée, à droite, est coiffée d'une corniche segmentaire.

La partie basse de la chaîne orientale formait le piédroit d'un imposant portail à deux vantaux, disparu dans la première moitié du XXe siècle, qui commandait l'accès latéral aux communs et à la cour situés en fond de parcelle de cette maison sur rue. Les pilastres à chapiteaux toscans qui ornaient les piédroits portaient un entablement à frise en table et le portail, couvert d'un arc plein-cintre à longs claveaux à crossettes et bossages en table continus, était couronné d'une corniche cintrée.

Le traitement de cette façade faisait sans doute de cette maison l'une des plus belles demeures de la première moitié du XVIIIe du bourg de Fontevraud.

En façade postérieure, une tourelle d'escalier assure la distribution verticale ; initialement en retour d'équerre hors-œuvre (aujourd'hui intégrée dans la profondeur du bâtiment par remaniement des communs accotés au logis) elle abrite un escalier tournant sans jour en maçonnerie (marches refaites au XXe siècle) ; son actuelle couverture en appentis à pignons découverts résulte d'un remaniement de sa partie haute (à l'origine, il pourrait y avoir eu un toit en pavillon).

À partir des éléments qui étaient encore en place à la fin du XXe siècle, on peut restituer un état des aménagements intérieurs du XVIIIe siècle. Au rez-de-chaussée, la porte d'entrée ouvre sur un couloir pavé qui longe le pignon est, depuis la rue jusqu'à la cage d'escalier ; une baie donne le jour à ce couloir, à l'ouest, et plus avant se trouvait une porte percée dans le pignon qui permettait un accès latéral à ce couloir depuis la cour (murée récemment). Ce couloir donnait sur un corridor de dégagement, le long du gouttereau postérieur, qui permettait de distribuer les pièces du rez-de-chaussée, d'une part, et la pièce du rez-de-chaussée d'un flanquement en appentis, au nord. Les deux salles à cheminée du rez-de-chaussée du logis communiquaient aussi entre elles par une porte placée du côté de la façade antérieure.

Le décor intérieur de la grande salle ouest était constitué de lambris de hauteur du XVIIIe siècle, à partition de panneaux quadrangulaires, avec placards muraux. Si la cheminée a été remaniée au XIXe siècle, l'habillage de la hotte est contemporain des lambris et reproduit la composition qui animait le portail disparu (mais dont demeure un piédroit), avec pilastre toscan et entablement à frise en table et corniche. Une alcôve, en partie nord-ouest de la salle, était précédée d'un encadrement de boiseries, qui reprend les grands traits de ces lambris, mais semble être un peu plus tardif ; l'aménagement de l'alcôve pourrait ainsi n'avoir été réalisé dans un second temps (2e moitié du XVIIIe siècle ?). L'étage-carré semble avoir accueilli à l'origine deux chambres à cheminée, avec un décor de boiseries plus limité.

La maison comprend ainsi des espaces sans doute de réception au rez-de-chaussée et des chambres à l'étage, avec corridors et tourelle d'escalier permettant d'individualiser la distribution.

Flanquant immédiatement ce logis, en retour d'équerre au nord-ouest, un corps de bâtiment annexe, qui conserve vraisemblablement des maçonneries d'un état plus ancien, accueillait vraisemblablement des espaces annexes (communs ?) dans cet état XVIIIe siècle : la salle basse (cuisine ?) communiquait par une porte avec le corridor du rez-de-chaussée du logis et l'étage-carré devait être une chambre à part (logement de domestique) qui devait être été accessible que par un escalier droit depuis la salle basse.

D'autres bâtiments mitoyens, couverts en appentis et comptant rez-de-chaussée et étage-carré, s'alignent à la suite de ce premier flanquement le long de l'arrière-cour : des logements secondaires et des dépendances. Cette aile de bâtiments, attestés dans la première moitié du XVIIIe siècle, furent repris, au moins en partie, en un ensemble dont les façades en moyen appareil de tuffeau semblent homogènes alors que celle située au sud est datée sur œuvre de 1764 (clef de la baie en arc segmentaire) et la suivante, plus au nord, est datée sur œuvre de 1769. Un dernier bâtiment en moellons de tuffeau (probablement remise devenue logement) a été ajouté, plus au nord, entre le dernier quart du XVIIIe et le début du XIXe siècle.

À l'est de l'arrière-cour, en face de cette aile, se trouvent un autre alignement de bâtiments, là encore mitoyens, en appentis et à étage-carré : au sud, sur rue et enduit de ciment, le bâtiment le plus récent (fin du XIXe ou début du XXe siècle) ; un peu plus au nord, une grange en moellons de la seconde moitié XVIIIe ou du début du XIXe siècle avec notamment une large porte couverte d'un arc segmentaire (en partie obturée) ; puis au centre le plus ancien bâtiment de cette aile, attesté au milieu du XVIIIe siècle (autrefois logement, devenu dépendances) ; enfin, un logement de la seconde moitié XVIIIe ou du début du XIXe siècle, très remanié au XXe siècle et couvert d'un enduit de ciment, avec hangar attenant.

  • Murs
    • bossage
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers