En 1155, l'abbé de Saint-Denis en France donnait au prêtre Ranulfe la maison, terre et verger joignant l'église de Malestable.
En 1747, le fonds était délimité au sud par l'église et son cimetière, à l'ouest la route royale, au nord par la rue des Leards et à l'est par un mur de clôture. Il était divisé en une cour close de murs, renfermant le logis, reconstruit entre 1720 et 1762 pour le curé Menjot, et trois autres bâtiments, et de vastes jardins. Entre 1762 et 1776, le curé Rocquiny de Bulonde fit fermer le portail d'une grille en fer forgé.
A la limite des XVIIIe et XIXe siècles, la cour, close de murs, était accessible à l'ouest par un portail fermé par la grille en fer et à l'est par un portail à deux battants. Elle renfermait le logis, placé entre la cour et le jardin, un bâtiment distribué en écurie (puis logement) et remise, puis des latrines et toits à porcs, avec poulailler et pigeonnier au-dessus, deux étables ou écuries sous même faîte et deux granges située de part et d'autre du portail est, dont celle aux dîmes à droite, ainsi qu'un puits. Un pavillon ou cabinet de plaisance existait également dans l'un des jardins. Le logis, construit en murs et couvert de croupes, était distribué en cave au sous-sol, au rez-de-chaussée en laverie, garde-manger, office, cuisine, vestibule, salon, salle à manger, antichambre, appartement à feu et salon de compagnie, et à l'étage en quatre chambres à feu et quatre cabinets distribué par un corridor. Le comble était divisé en trois greniers. L'escalier, suspendu, montait du rez-de-chaussée jusqu'au comble. Les autres bâtiments étaient pour partie en pan-de-bois (pavillon) et couverts de bardeaux.
Le presbytère et son jardin furent vendus comme bien national en 1797. Le jardin fut ensuite divisé et une large bande longeant la rue des Leards en fut distraite pour être lotie. Le restant, dont une partie fut louée par l'Etat et affectée à la gendarmerie entre l'an XI et 1814, fut acquis en plusieurs fois, entre 1813 et 1822, par la commune (solidairement avec celle de Briosne pour le logis). Entre 1827 et 1832, la petite grange fut détruite pour permettre l'agrandissement de l'église. En 1858, le logis fut augmenté de deux travées à gauche, pour créer une nouvelle salle à manger au rez-de-chaussée et un appartement supplémentaire à l'étage, par l'architecte d'arrondissement Nourry-Blotin, le maître-maçon François Guibert et le maître-charpentier René Melun. Les chambranles de baies et les cheminées furent réalisés en pierre de Villaines, et la couverture en tuiles. Entre 1874 et 1890, le curé Louis Saintpère fit ajouter au logis un pavillon-parloir au logis. Le logis fut réparé en 1897 (mention d'une bibliothèque, de la chambre de l'archiprêtre avec deux cabinets, de la corniche du salon et de réfection de lambris. Fourniture de poutrelles de fer double T larges ailes et d'une rosace). En 1911, le logis fut couvert d'ardoises et de tuiles et les autres bâtiments de tuiles. En 1930, la grange dimière, en moellons, fut vendue puis détruite.
Synthèse
De l'important édifice décrit à la limite des XVIIIe et XIXe siècle subsistent une partie de la cour, le logis et les écuries, réaffectées en salle communale. Le fonds, divisé et loti entre 1810 et 1835 le long de l'actuelle rue Foch, fut de nouveau amputé dans le dernier quart du XIXe siècle avec la construction de la mairie, du parking situé derrière et de la rue qui le dessert à travers l'ancienne cour (cf fig. 1).
L'écurie date d'avant 1745 et fut très remaniée ensuite. Le logis a été reconstruit, peut-être sur une base ancienne (sous-sol partiel), pour le curé Menjot entre 1720 et 1747 (si le bâtiment est bien celui qui figure sur le plan de la ville à cette date) ou 1762 au plus tard (date de décès du curé). Les deux travées de gauche ont été ajoutées par l'architecte Nourry-Blotin entre 1858 et 1862 (date portée sur la travée centrale reprise dans la même campagne sans doute pour rééquilibrer la façade sur cour). Le pavillon-parloir ajouté dans le dernier quart du XIXe siècle est sans doute le corps en appentis accoté au pignon gauche. L'intérieur n'a pas été vu. La fermeture en fer forgée du portail ouest de la cour est celle installée entre 1762 et 1776 au bas de l'ancienne allée (n° 1 de la fig. 1). La salle paroissiale date du 3e quart du XXe siècle.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.