Dossier d’œuvre architecture IA85001778 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Commune de Luçon
Jardin public, dit jardin Dumaine, rue de l'Hôtel-de-Ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Luçon (commune) - Luçon
  • Commune Luçon
  • Adresse rue de l' Hôtel-de-Ville
  • Cadastre 1816 N 61-65  ; 1845 G 1012-1028  ; 2005 AO 553, 554, 555, 576, 947, 949, 993
  • Dénominations
    jardin public
  • Appellations
    jardin Dumaine
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    portail, allée régulière, allée irrégulière, belvédère de jardin, bassin, fontaine, pièce d'eau, grotte artificielle, chute d'eau, pont de jardin, orangerie, kiosque, château d'eau, théâtre de verdure, logement

Le jardin public de Luçon - nommé jardin Dumaine en 1875 - correspond géographiquement au jardin de la maison acquise par les époux Dumaine en 1789 et léguée à la Ville par leur fils Pierre-Hyacinthe en 1872, dans le but d'installer l'hôtel de ville dans la maison et d'ouvrir son vaste jardin au public. L'emprise du jardin et sa composition sont définies précisément dans l'acte de 1789 et dans le précédent, passé en 1780. La description est identique dans les deux documents, si ce n'est que dans le second on note la construction récente d'une orangerie par la famille Gazeau de Bessay ; cette orangerie sera détruite et réédifiée à un autre emplacement en 1876. Le cadastre de 1816 fait état d'une nouvelle construction (cette fois par les époux Dumaine) : une fabrique de jardin appelée pavillon chinois, qui sera elle aussi détruite en 1876. Les comptes de Madame Dumaine et de son fils Pierre-Hyacinthe, de 1827 à 1836, se réfèrent à des travaux entrepris au jardin. Il est notamment question d'achat d'arbres, d'un mur entre la vigne et le pré, du mur de la grotte. Le cadastre de 1845 montre un jardin mixte organisé, dans lequel on retrouve certaines composantes du jardin actuel : le bois en étoile, le limaçon, la charmille et le tracé de plusieurs allées régulières du côté est, enfin les contours sinueux de la partie boisée entourant une pelouse, au sud du bois en étoile. On note toujours le pavillon chinois et l'orangerie, mais - outre le limaçon - apparaissent des éléments pittoresques tels qu'un rocher et un pont. Selon le voeu du donateur, le jardin est rapidement ouvert au public ; le 18 mars 1873, un arrêté du maire en définit le règlement et, le mois suivant, un gardien est nommé. En début d'année, le paysagiste nantais J. Provost avait été contacté pour réorganiser le jardin. Il envoya un plan, qui n'a pas été retrouvé, mais la lettre annonçant son envoi laisse entrevoir une nette évolution vers un parc paysager et, par ailleurs, renseigne sur l'état du jardin légué par Pierre-Hyacinthe Dumaine ; ainsi, Provost cite une allée d'ifs et de cyprès, qu'il veut supprimer, un labyrinthe (c'est-à-dire le bois en étoile), un rocher, un fort, une grotte, un pont, une charmille et une tour (sans doute le pavillon chinois) - qu'il veut conserver. Il ne semble pas que le projet Provost ait été suivi d'effet mais, à partir de 1875, d'autres améliorations sont entreprises ; il s'agit de la construction d'une nouvelle orangerie le long de l'allée Saint-François en 1875, de la destruction de l'ancienne et de celle du pavillon chinois en 1876. Deux candidats s'étaient présentés pour l'orangerie, l'architecte fontenaisien Arsène Charier et la maison André et Fleury, de Paris. C'est cette dernière qui fut choisie et réalisa les travaux, en collaboration avec l'architecte municipal Léon Ballereau. Lors de cette même campagne, les allées du bois en étoile furent complétées et un belvédère fut construit, comme on peut le voir sur un plan de 1879. Par la suite - outre l'installation par la Ville, en 1892, d'une grille en fonte rue de l'Hôtel-de-ville - l'évolution du jardin vers son état actuel est essentiellement due à la générosité d'un Luçonnais, Julien David, qui finança l'installation d'un kiosque en 1891 et permit la réalisation d'un service d'eau alimenté par une pompe à gaz en 1906-1907. Le kiosque fut réalisé en 1891 par la maison Jouffray d'Orléans, sous le contrôle de l'architecte municipal Emile Bordelais ; il porte la date 1891 et le monogramme JD du donateur. Quant au service d'eau, il comprenait un bassin octogonal face au kiosque, avec une fontaine en fonte (la fontaine des Naïades) fournie par le fondeur parisien Durenne, une pièce d'eau de 900 mètres carrés et - oeuvre du rocailleur angevin Defays - une grotte avec cascade en granit se déversant dans la pièce d'eau. L'ensemble fut inauguré le 29 septembre 1907, peu avant le décès de Julien David, en 1908. Les derniers aménagements sont le théâtre de verdure en 1936, la réfection en ciment armé du pont à l'ouest de la pièce d'eau, en 1938, enfin les massifs topiaires de la grande pelouse, représentant les Fables de La Fontaine, dans les années 1960.

L'entrée principale du jardin Dumaine se situe rue de l'Hôtel-de-ville. L'entrée secondaire est allée Saint-François, près du logement du gardien. Le parc se compose de divers éléments. Tout d'abord, un jardin régulier du côté est, dans l'axe de l'hôtel de ville et du monument à Pierre-Hyacinthe Dumaine ; il comporte une allée d'ifs taillés en topiaire, un théâtre de verdure, des quinconces et une charmille. Ensuite, un jardin irrégulier au sud-ouest, avec un bassin octogonal et une fontaine, un kiosque à musique et un belvédère donnant sur le jardin paysager ; l'ancien pigeonnier de la maison Dumaine s'élève au sud-est de ce jardin. Au nord du jardin irrégulier se trouve un jardin paysager avec allées sinueuses, pièce d'eau, pont rustique, grotte artificielle avec chute d'eau, limaçon et château d'eau. Au nord du jardin paysager, se trouve un bois en étoile. Enfin, au nord du bois, se trouve une grande pelouse avec des massifs topiaires représentant les fables de la Fontaine et, le long de l'allée Saint-François, une orangerie.

  • Plans
    jardin mixte
  • Jardins
    quinconce, topiaire, parterre, pelouse, bois de jardin
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 49/36 (étude Royer). Vente de la maison de la Paumerie par Pierre Daniel Rorthais de Monbail à Paul Henri François Gazeau de Bessay, le 7 avril 1780. La vente comprend notamment un pré renfermé de murs, avec luzerne, bois et jardin au bout.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 49/117 (étude Clément). Acte de vente de la maison vulgairement appelée de la Paumerie, rue des Capucins, par Jean-François Prévost de la Boutetière et Adélaïde de la Fare, à Marie-Thérèse Céleste Baranger, pour elle-même et son époux, Jean Bernard Dumaine, le 8 août 1789. La maison appartenait à Paul Henri François Gazeau de Bessay, oncle de la dame de la Boutetière. La vente comprend notamment un pré renfermé de murs, un petit bois au bout avec un jardin dans lequel on a construit une orangerie avec grenier.

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 22 (fonds Dumaine) :

    - Carnet des recettes et dépenses tenu par Pierre-Hyacinthe Dumaine pour l'ensemble des propriétés familiales, du 18 juin 1827 au 10 septembre 1829.

  • Archives départementales de la Vendée ; 34 J 12 (fonds Dumaine). Reçus concernant des travaux exécutés en 1831 pour Mme Dumaine et de 1831 à 1836 pour Pierre-Hyacinthe Dumaine, pour l'ensemble de leurs propriétés.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 398.

    - Documents concernant le legs Dumaine à la Ville de Luçon (1871-1875). Cette liasse contient notamment la copie conforme du testament de Pierre-Hyacinthe Dumaine, daté du 22 août 1871, et le procès-verbal d'expertise des propriétés léguées par lui à la Ville, le 4 avril 1872.

    - Documents de 1875 concernant l'emprunt pour la construction de l'orangerie et l'achat de la maison destinée à loger le gardien du jardin public.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 397. Expertise de la maison à l'angle de la rue Neuve-des-Capucins et de l'allée Saint-François, appartenant aux héritiers Dumaine, par Emile Bordelais, agent-voyer cantonal, le 1er septembre 1875 ; l'expertise est faite en vue de l'achat de la maison par la Ville, pour loger le gardien du jardin public.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. 1 M 23. Documents concernant la maison du gardien du jardin public, allée Saint-François : - Délibération du Conseil municipal, le 1er février 1876, relative à son acquisition.

    - Acte de vente à la Ville par les héritiers Dumaine, le 10 février 1876 (étude Deshayes, Luçon).

    - Autorisation du préfet, le 26 février 1876, de vendre la partie est donnant rue Neuve-des-Capucins.

    - Aménagement de la partie ouest (touchant au jardin) en logement du gardien, par l'entrepreneur Hibert et l'architecte municipal Smolski, en 1877-1878.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. 1 M 24. Documents sur le kiosque de musique, offert par Julien David en 1891 :

    - Délibérations du Conseil municipal le 28 mars 1891 (nomination d'une commission), le 9 mai 1891 (rapport de la commission nommée le 28 mai, concernant l'emplacement du kiosque, les diverses propositions de modèle, la visite faite à Julien David et son choix du modèle Jouffray, à Orléans).

    - Acte passé entre le maire et Julien David, le 31 mai 1891 : Julien David offre le kiosque et choisit le projet de la maison Jouffray à Orléans ; le kiosque sera placé sur la grande pelouse, près de l'entrée ; tout ce que paiera le donateur est détaillé ; il traitera directement avec les ouvriers et entrepreneurs, la Ville n'intervenant que pour la réception des travaux ; les travaux seront surveillés par l'architecte municipal Bordelais ; le kiosque appartiendra à la Ville, qui l'entretiendra ; la date 1891, le nom de Julien David ou ses initiales seront portés sur le kiosque ; en échange, la Ville versera à David une rente annuelle et viagère de 550 francs.

    - Décompte des travaux par Bordelais, le 15 mai 1892 ; les entrepreneurs sont Jouffray pour la serrurerie, le plafond et la couverture, Bouard pour les fouilles et la maçonnerie, Loebnitz pour la faïence ; le total s'élève à 14765 francs.

    - Procès-verbal de réception et remise à la Ville, le 1er septembre 1892, signé Bordelais, David et deux conseillers municipaux.

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. Série 1 D : Délibération du Conseil municipal le 12 janvier 1873 concernant le contact avec le paysagiste Provost ; délibérations des 21 février et 13 juin 1874, 11 février, 16 mai et 4 juin 1875, 22 février 1876 au sujet de la construction d'une nouvelle orangerie et de la destruction de l'ancienne ; délibération du 23 décembre 1876 au sujet de la démolition du pavillon situé près des quinconces et de la charmille ; délibérations des 3 novembre 1891, 10 février et 19 novembre 1892 sur le remplacement du portail en bois, rue de l'Hôtel-de-ville, par une grille en serrurerie par Blémus et Prieur ; délibérations des 29 août et 17 octobre 1906, 29 juin et 12 septembre 1907 sur le service d'eau offert par Julien David ; délibération du 7 décembre 1936 sur le théâtre de verdure.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1416. Matrices des propriétés bâties (1882-1911) du cadastre de 1845, en particulier le Registre présentant les augmentations et diminutions survenues dans la contenance et les revenus portés sur les matrices cadastrales.

    - En 1885 pour la parcelle G 1014 : mention de démolition de bâtiment [il s'agit du pavillon chinois] faite en 1878.

  • Ville de Luçon, Service des Espaces verts ; Boîte 1.

    - Affiche annonçant l'adjudication des travaux de maçonnerie, pierre de taille, peinture et vitrerie de l'orangerie le 8 août 1875, selon le devis de 6661 francs.

    - Lettre de Julien David à Emile Bordelais, le 18 mai 1907, se plaignant très vivement de la lenteur des travaux concernant le service d'eau.

  • Ville de Luçon, Service des Espaces verts ; Boîte 2 :

    - Affiche informant du règlement du jardin, d'après l'arrêté du maire du 18 mars 1873. - Lettre du Ministère de l'Instruction publique au maire, le 3 juillet 1897, l'informant du dépôt de 4 vases en faîence à fond bleu, provenant de la manufacture de Sèvres. - Dossier important sur la création du service d'eau en 1906-1907 : traité passé le 19 octobre 1906 entre Julien David et le maire, détaillant le projet accepté par le Conseil municipal le 17 octobre (une pièce d'eau de 900 mètres carrés, un rocher de granit avec cascade et pont rustique, un bassin octogonal face au kiosque avec une fontaine en fonte, un système fonctionnant au gaz pour l'alimentation en eau) et précisant les conditions de sa réalisation (le donateur paiera tous les travaux contre le versement d'une rente annuelle et viagère de 1900 francs et traitera directement avec les entrepreneurs, la Ville n'intervenant que pour la réception des travaux) ; documents sur les travaux de terrassement et de maçonnerie par Emile Bordelais, sur la fontaine des naîades par les établissements métallurgiques A. Durenne de Paris, sur les différents moteurs et pompes proposés, les rocailles par l'angevin Defays. - Documents concernant, notamment, le théâtre de verdure en 1936, le remplacement du pont de bois à l'ouest de la pièce d'eau par un pont en béton armé en 1938.

  • Ville de Luçon, Service des Espaces verts ; Boîte 3. Plans concernant la gestion des coupes de bois (1879-1890).

  • Ville de Luçon, Service des Espaces verts ; Boîte 4 :

    - Lettres au maire de l'horticulteur et paysagiste nantais J. Provost, les 27 et 30 janvier 1873 concernant le projet d'aménagement du jardin : la première annonce l'envoi prochain du plan, la seconde informe de son envoi par chemin de fer et commente le projet (suppression de l'allée d'ifs et de cyprès, conservation du rocher, du fort, de la grotte, du labyrinthe, du pont, de la charmille, de la petite tour etc.).

Bibliographie

  • DURET, André. Luçon, ville épiscopale et capitale maraîchine. [s. l.] : L'Etrave, 1995.

    p. 28, 30
  • LA FORGE, Gaëtane de. Le jardin Dumaine de Luçon (85). Analyse historique et paysagère. Mémoire de DESS Jardins Historiques, patrimoine et paysages : Ecole d'Architecture de Versailles : 2003-2004.

  • LA FORGE, Gaëtane de. Le jardin Dumaine de Luçon. Du jardin privé au jardin public, évolution de la composition du XVIIIe siècle à nos jours. In Vendée côté jardin. Promenade au coeur d'un patrimoine. Paris : Somogy éditions d'art ; Conseil général de la Vendée, 2006

    p. 164-173
  • MOREAU, Grégoire. Propriété immobilière à Luçon (1770-1830). Mémoire de maîtrise d'Histoire : I.C.E.S., La Roche-sur-Yon : 2000

    p. 142, 144
  • WILLIAUME, Raymond. Le jardin qui bouleverse la ville. In Vendée côté jardin. Promenade au coeur d'un patrimoine. Paris : Somogy éditions d'art ; Conseil général de la Vendée, 2006

    p. 160-163

Documents figurés

  • Jardin Dumaine. Plan imprimé, au 1:200e, dressé par le cabinet Siaudeau-Bourgoin, géomètres, le 17 août 2002. (Ville de Luçon, Service des Espaces verts).

  • Dessin aquarellé, plan cadastral de 1845. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 128).

  • Plan de la maison acquise par la Ville des héritiers Dumaine, dressé par Emile Bordelais, agent-voyer cantonal, en 1876. (Archives départementales de la Vendée ; 1 OO 397:4).

  • Le bassin octogonal et la fontaine des naïades. Carte postale Ramuntcho, par Raymond Bergevin, photographe, 2e quart du XXe siècle. (Historial de la Vendée ; Ph. Berg. 00566).

  • Le Kiosque. Carte postale Ramuntcho, par Raymond Bergevin, photographe, 2e quart du XXe siècle. (Historial de la Vendée ; Ph. Berg. 00589).

  • La pièce d'eau. Carte postale Ramuntcho, par Raymond Bergevin, photographe, 2e quart du XXe siècle. (Historial de la Vendée ; Ph. Berg. 00554).

  • La pièce d'eau. Carte postale Ramuntcho, par Raymond Bergevin, photographe, 2e quart du XXe siècle. (Historial de la Vendée ; Ph. Berg. 00557).

  • Dessin : vase provenant de la fontaine place des Acacias. (Historial de la Vendée).

Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général