Cet îlot faisait, à l'origine, partie d'un îlot plus vaste compris entre la rue Pasteur, la rue Pierre-Jubau, la rue de l'Hôpital et la rue du Faisan, ce dernier scindé en deux parties dans la deuxième décennie du XIXe siècle par l'ouverture de la place du Marché au nord sur la rue du Faisan. Distrait d'un ensemble dépendant de la métairie du Bois Gautier dite la pièce des Embrasures, il a été divisé et arrenté en 1691 par la duchesse de Lesdiguières, à trois futurs bâtisseurs, depuis le milieu de la place actuelle jusqu'à la rue de l'Hôpital, le quatrième se portant acquéreur en 1702 du dernier lot bordant la rue de l'Hôpital. Les nouveaux terrains à bâtir prolongeaient, au-delà d'une toute nouvelle rue (l'actuelle rue du Faisan), les lots situés au nord attribués à partir de 1684. Des maisons basses d'une seule pièce ont été élevées dans un premier temps au sud de la rue du Faisan, le nord de la rue Pierre-Jubau restant libre de construction. De nouvelles implantation s'étirent peu à peu vers le sud de chaque lot, de part et d'autre des cours (ou des allées) ; pour l'exemple, le registre de la contribution foncière de 1791 mentionne treize pièces basses et huit pièces hautes à l'emplacement de la maison adressée n° 27 rue du Faisan. Sur le dernier lot situé à l'ouest alternent pour la même période des maisons d'un étage carré et des entrepôts ou des ateliers dits magasins sur la rue de l'Hôpital (aujourd'hui reconvertis en logement). Deux maisons d'un étage carré et d'un comble à surcroît ponctuent les angles ouest de l'îlot : la maison n° 74 rue Pierre-Jubau, construite dans le dernier quart du XVIIIe siècle, s'inscrit dans la continuité du lotissement Grou au sud de la rue Pierre-Jubau ; à l'angle opposé, la maison n° 39 présente dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, surélevée ultérieurement, pourrait avoir servi d'auberge, sous le nom du Faisan. On observe sur la rue du Faisan la légère saillie de la maison n° 35 reconstruite à la limite du XVIIIe et du XIXe siècle. Elle anticipait l'alignement souhaité de la rue tel qu'il figure sur le plan d'alignement présenté en 1810 parallèlement au projet d'une nouvelle place à l'emplacement de l'actuelle place du Marché. Les seules reconstructions à l'alignement se feront au XIXe siècle à la hauteur des maisons n° 27 et 29. Les halles implantées à l'origine dans le troisième quart du XVIIIe siècle à l'est de l'actuelle rue Eugène Durand, ont été déplacées au milieu du XIXe siècle à l'ouest d'une place rectangulaire plantée représentée en plan masse sur un plan de la ville dressé en 1837 actualisé dans le quatrième quart du XIXe siècle. Elles seront reconstruites à l'emplacement de maisons détruites au moment de l'extension de la place vers l'ouest dans la seconde moitié du XXe siècle.