Dossier collectif IA44003735 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Fours à pain et fournils de Guérande
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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    four à pain, fournil
  • Aires d'études
    Guérande
  • Adresse
    • Commune : Guérande

87 fours à pain ou fournils ont été repérés sur l'ensemble de la commune de Guérande, parmi lesquels 25, détruits, sont simplement signalés sur le cadastre de 1819. Sur les 62 fours à pain ou fournils encore en élévation, 17 figurent déjà sur le cadastre de 1819. Ils sont dès lors bien souvent datables de l’Époque moderne, bien que certains aient pu être reconstruits à leur emplacement exact dans le courant du XIXe siècle.

Jusqu'à la Révolution, le four à pain, au même titre que le pressoir ou le moulin est le privilège du seigneur (droit de ban). Les sources écrites signalent plusieurs fours banaux à Guérande sous l'Ancien régime, notamment à Saillé, à Careil, à Mouzac et à Clis. Ces fours banaux étaient souvent baillés par le seigneur à un fermier qui en assurait la gestion et l'exploitation. L'abolition des privilèges seigneuriaux en 1793, entraîne probablement la multiplication des constructions de fours au sein des campagnes. Dans le courant du XXe siècle, la multiplication des boulangeries, ainsi que les progrès du transport, entraînent l'abandon progressif de ces édicules. Durant la Seconde Guerre mondiale, du fait des restrictions alimentaires, plusieurs sont néanmoins restaurés puis réutilisés. Depuis plusieurs années, de nombreux fours ont été rénovés à l'initiative d'associations de sauvegarde, d'habitants des villages ou de simples particuliers.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Implantation

Implantation dans un écart

La présence de fours ou de fournils est attestée sur le cadastre de 1819 dans 30 écarts. A cette date, on relève quasi-systématiquement un seul édifice par écart sauf à Kermarais (Fig. 1) qui en possédait 2. Réminiscence du four banal de l'Ancien Régime, ce dernier était en général la propriété commune de tous les habitants de l'écart : chacun venant à tour de rôle y faire cuire son pain. En Brière, l'intention de s'en servir était marquée par un fagot posé devant la porte. Le caractère communautaire du four explique son implantation au centre de l'écart, souvent près du « placître » du village (Kerbironné : Fig. 2, Le Mené : Fig. 3, Folhaie : Fig. 4, Savena : Fig. 5, etc.) ou en bordure du chemin le desservant (Kermarais : Fig. 1, Kerbenet : Fig. 6, etc.) ; il cohabitait dès lors bien souvent avec la croix, le puits commun ou la mare du village, aujourd'hui avec l'aubette de bus (Kergourdin, Fig. 7 ; Le Grand-Poissevin : Fig. 8).

Implantation dans un manoir ou une ferme

Plusieurs fours à pain ou fournil sont signalés sur le cadastre ancien dès 1819 dans la cour d'un manoir ou dans une métairie en dépendant (Boga : Fig. 9, Mébriant : Fig. 10, Kercassier : Fig. 11, Kercabus, etc.) mais les textes attestent l'existence d'une boulangerie ou d'un four à cuire pain bien avant comme à Coëtsal dès 1636, à Cardinal en 1685, à Kerroland et à Careil en 1749.

Dans le courant du XIXe siècle, de nombreuses métairies - bien souvent d'anciens manoirs déclassés - s'équipent ou se rééquipent de fours à pain ou de fournils individuels, tels Le Blanc (Fig. 12), Lévera (Fig. 13), Crémeur, Cardinal (Fig. 14), Drieno (Fig. 15).

De même plusieurs fermes ou rangées de fermes sont reconstruites avec un four à pain en pignon (Brézéan : Fig. 16, Kervin : Fig. 17), témoignant sans doute d'un affaiblissement progressif, dans le courant du XIXe siècle, des usages collectifs.

Four à pain et fournil

On relève deux types d'édifices : les fours à pain isolés, édicules de plan centré, construits suivant un plan semi-circulaire et couverts par la seule voûte du four, et les fournils, où le four est précédé par un petit bâtiment en rez-de-chaussée, généralement couvert par un toit à deux versants (Fig. 18). Les premiers correspondent majoritairement à des édifices construits avant 1819 alors que les seconds sont surtout le fait de constructions postérieures à cette date. Certains de ces fours sont intégrés dans des bâtiments qui peuvent remplir des fonctions multiples, remise-fournil (Kerroux : Fig. 19), étable-fournil (La Madeleine : Fig. 20). Trois fours à pains sont intégrés au pignon de logis (Brézéan : Fig. 16 ; Kervin : Fig. 17 ; Clis : Fig. 21 ; Mouzac (?) : Fig. 22).

Mise en œuvre

Les parois des fours et des fournils sont toutes maçonnées en moellons de granite, parfois recouvertes d'un enduit. Le linteau qui couvre la gueule du four consiste en une dalle de granite plus ou moins bien taillée, parfois délardée en arc segmentaire (Fig. 23). La voûte du four est généralement appareillée en brique (Fig. 24 et 25). La souche de la cheminée est également en moellons, sauf dans le cas de restaurations récentes, en brique, effectuées au XXe siècle. Au niveau du sol, une niche aménagée dans la maçonnerie permettait de recevoir les cendres ou les braises retirées du four au moment d'y mettre la pâte à pain (Fig. 26).

Les fours les plus anciens sont protégés par une épaisse couche de terre appliquée sur l'extrados de la voûte (Fig. 27). Ce type de couverture n'a pas toujours été conservé dans les cas de restauration ou de construction plus récente. On a alors recours à une toiture d'ardoises en appentis massé (Fig. 28).

La couverture des fournils est généralement en ardoises. Un cas repéré à Kerrobert (Fig. 29) portait visiblement une couverture en roseau.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 7 625
    • repérées 87
    • étudiée 0

Annexes

  • Tableau de repérage
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande