Aucune construction ne figure à cet endroit sur le plan cadastral de 1836. La ferme est construite dès l'année suivante pour le compte de Pierre Bouhier (1799-1873), cultivateur et pêcheur, et son épouse, Véronique Fleurisson (1800-1867). La ferme passe au gendre de Pierre Bouhier, Eugène Suire (1842-1877), pêcheur, et à son épouse, Anne Bouhier (1839-1899). Prématurément veuve en 1877, Anne Bouhier vit là avec ses filles Anna et Eugénie et son fils Gustave. L'inventaire après décès et le partage des biens d'Eugène Suire décrit un logis plus petit qu'aujourd'hui, composé seulement de deux chambres sous grenier, avec une étable et un fournil.

Gustave Suire (1866-1926), marié avec Marcelline Fontaine (1867-1936), agrandit le logis sans doute à la toute fin du 19e siècle. A sa mort, il comprend désormais trois chambres sous grenier, avec écurie à l'arrière. La ferme passe ensuite à son fils, Ernest Suire (1897-1984), cultivateur et pêcheur, et à son épouse, Marie Guéret (1900-1985). Dans les années 1920-1930, le logis est un temps divisé en deux logements, la chambre à l'est et la cuisine qui la prolonge étant occupées par Marcelline Fontaine veuve Suire. Au début des années 1950, Ernest Suire et Marie Guéret ouvrent là un café, en récupérant du mobilier (grandes tables et bancs en bois) de l'ancien café Thevin qui était situé au Pont aux chèvres. Le café se tient en particulier dans la chambre est. Ernest Suire continue en parallèle son activité de pêcheur et de cultivateur dans les grandes parcelles de marais qui lui appartiennent au nord et à l'ouest de la ferme.