• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Cité HMB de l'Hermitage, square Commore-Guiné
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse rue Jean-de-Crabosse , rue Julienne-David , square Commore-Guiné , rue Alexis-Grassin , rue Charles-Thiercelin
  • Cadastre HX 3 5-327-328-320-330
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    cité d'HBM de l'Hermitage
  • Destinations
    logement et atelier d'artistes
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, cité, galerie d'art, atelier, cour jardin, escalier

À la fin du XIXe siècle, le quartier de l'Hermitage étant considéré comme l'un des quartiers les plus insalubres de Nantes, la municipalité lance avec l'Office public d'habitation à bon marché de Nantes, créé en 1913, un programme de construction de logements collectifs bon marché. En 1931, les architectes Gérard Guénault et Gabriel Guchet proposent un premier projet de trois barres d'immeubles parallèles à la Loire, accueillant dans un des bâtiments des logements dits améliorés et dans les deux autres des logements dits ordinaires. Ce projet n'est pas retenu car il ne correspond pas aux attentes de la Ville qui souhaite "créer un quartier neuf dont l'aspect s'harmonise avec le site." (exposé de M. Pouty, adjoint au Maire, lors du Conseil municipal du 21 juin 1932). Ils proposent alors un second projet appelé Groupe de l'Hermitage qui reçoit l'approbation du Conseil municipal : il s'agit de construire six bâtiments en éventail ouvert sur la Loire et sur le port, optimisant l'espace et l'orientation. Comme dans le 1er projet, les architectes distinguent deux types de logements, ordinaires et améliorés. Entre ces immeubles, des escaliers et des espaces verts mettent en scène les massifs rocheux du Sillon de Bretagne. Ces cinq "cours" prennent le nom de corsaires nantais : Jean de Crabosse, Julienne David, Commodore Guiné, Alexis Grassin, Chevalier Thiercelin. Le 5 février 1938, la 1ère tranche de 100 logements ordinaires est livrée, les 112 logements améliorés sont terminés en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, deux détachements de mitrailleurs de l'armée allemande s'installent sur les terrasses des bâtiments B et D. Le 23 septembre 1943, une partie des immeubles est détruite par les bombardements américains. Ils sont reconstruits à l'identique et achevés en 1953. Une restauration des six immeubles est réalisée en 1988.

En rupture avec la tradition des constructions liées au réseau viaire, les architectes tirent parti au mieux de l'orientation et du dénivelé du site. Les bâtiments des HBM sont placés légèrement en éventail et perpendiculaires à la Loire. Les architectes ont annoté ces immeubles A, B, C, D, E et F de l'ouest vers l'est. Pour chaque immeuble, le nombre de niveaux augmente en descendant vers la Loire : quatre à six niveaux au nord, et cinq à six niveaux, au sud. Les matériaux de construction : Les bâtiments sont traités avec une structure en béton sur laquelle un parement en granit met en valeur le soubassement. Des balcons pleins en béton sur toute la largeur, rythment les façades sud des immeubles. Les cages d'escaliers, qui desservent les appartements au sud des immeubles, sont éclairées par de grandes verrières. Une couverture en toit terrasse surmonte chaque immeuble. La distribution : Excepté le bâtiment F qui diffère quelque peu avec un retour en L, chaque immeuble est construit en deux parties : un volume principal rectangulaire et un second de plan carré avec vue directe sur la Loire. Ces deux volumes ne communiquent pas entre eux. Les étages sont desservis par 3 escaliers dans les volumes rectangulaires, et un dans les volumes carrés avec deux logements par niveau. Les niveaux 7 et 8 ouverts sur la Loire sont occupés par des ateliers d'artistes en dupleix : atelier ouvrant sur une terrasse pour le niveau 7 et niveau 8 occupé par une chambre avec salle d'eau. Les catégories de logements : Les bâtiments regroupaient deux catégories de logements : des HBM améliorés (immeubles C et D au centre, et volume carré des autres immeubles) et des HBM ordinaires (volume rectangulaire des immeubles). La différenciation se faisait par le niveau de confort (salle d'eau avec toilettes et douche) et le nombre de pièces. La surface des logements dits ordinaires variait entre 30 m2 pour un type 3 à 56 m2 pour un type 4 alors que celle des logements améliorés était de 48 m2 pour un type 3bis à 82 m2 pour un type 6. Chaque logement possédait une cheminée. Sur les plans de 1932, des emplacements commerciaux avec toilettes et débarras, sont prévus aux extrémités des bâtiments. En 2013, certains sont affectés à des galeries d'art et des ateliers d'artistes. Les aménagements extérieurs : Un aménagement minéral et végétal mis en place en 1942 dans les espaces intercalaires est toujours présent. Une des contraintes demandée à l'architecte Guénault était "de conserver le plus possible le rocher dans son état actuel". Les emmarchements ont ainsi été dessinés dans la roche, une rampe" à voitures d'enfant" ainsi que des escaliers entrecoupés par des paliers ont été créés. Les murets qui composent sont traités en moellons de granit. L'ensemble de ces aménagements assure une cohérence architecturale à la cité.

  • Murs
    • pierre
    • béton
    • maçonnerie
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier de distribution : cage ouverte
    • escalier isolé
  • Typologies
    immeuble 1ère moitié du 20e siècle
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cet édifice est un témoin essentiel de l'urbanisation du quartier de l'Hermitage qui devient par la suite quartier Sainte-Anne.

Bibliographie

  • BIENVENU, Gilles. Le quartier Sainte-Anne et l'Hermitage à Nantes, in Bulletin de la Société Archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Nantes, 1982, éd. Nantes Manoir de la Touche, tome 118 (AM 1Per 98/118).

    p. 126-129
  • HALGAND, Marie-Paule, PASQUIER, Elisabeth. La construction d'un patrimoine de l'Office Public d'HBM à Nantes Habitat de 1913 à 1993. [AM Nantes 1 Per 100/238].

    p. 20-21
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012