Un premier cimetière devait entourer l'église, comme il était d'usage : il fut transféré une première fois au niveau de l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville à une date inconnue (au plus tard du XVIe siècle), probablement à cause de l'exiguïté de l'espace disponible. En 1801, ce second cimetière est dit en très mauvais état, les murs en partie tombés et trop bas, si bien que rien n'empêche les animaux d'y entrer. Rattrapé par les maisons du bourg, il pose désormais problème à la salubrité publique. De plus, l'élargissement de la route départementale exige qu'il soit mis à l'alignement, et la commune caresse le projet d'en faire une place publique. Une portion de terrain sur les hauteurs du bourg, route de Vancé, propriété d'un certain Louis Adet et partiellement close de haies, est envisagée au moins dès 1807 pour y transférer le lieu de sépulture. Il faut néanmoins attendre plusieurs années, de longues tractations et plusieurs projets différents.

Les plans et devis sont finalement établis par le commissaire voyer d'arrondissement Launay les 23 et 24 août 1820. Le 17 décembre, on adjuge les premiers travaux de clôture du terrain Adet à un certain Louis Joneau : "savoir faire des fossés sur trois faces, de six pieds de largeur quatre pieds de profond sous ficelle, et le long du chemin de Vancé relargir le fossé qui existe de deux pieds et tirer la levée au cordeau, le tout à raison de douze sols la toise courante. Le bois qui se trouve dans les haies existantes appartiendra audit Joneau qui s'oblige à fournir et planter un rang de haie en plant d'aubépine à ses frais et planter un second rang en charmille aux frais de la commune". La construction d'un portail en maçonnerie est adjugée à part le 5 août 1821, au sieur Jean-François Habert, maçon. On élève également une croix en ferronnerie sur un piédestal en pierre, toujours visible, signée "Maillot sep. 1821", au pied de laquelle on enterrera les restes de 204 personnes exhumées de l'ancienne église comme le rappelle une plaque. L'acquisition du terrain par la commune n'est scellée par un acte notarié que le 14 juin 1825.

Dans la 2e moitié du XIXe siècle, le cimetière est devenu trop exigu au regard de l'accroissement important de la population. Un terrain mitoyen, vers l'ouest, est acheté le 12 janvier 1874 à Paul Herbault, ancien boulanger héritier Adet, pour l'agrandir. Afin de remplacer les haies et de donner au cimetière un aspect satisfaisant, il est question de clore l'ensemble de murs en maçonnerie : les plans et devis sont fournis par l'architecte Ferdinand Travaillard. Les travaux sont réalisés en deux fois en fonction des sommes rendues disponibles par la vente de nouvelles concessions. En 1879, grâce au profit dégagé par la vente d'une vaste concession à la famille de Montesquiou, l'entrepreneur Morin en élève une première partie sur le côté du chemin de Vancé et en retour sur un champ voisin, soit 117 m. Le reste est construit par le maçon Pierre Bedu en 1891. Une nouvelle croix de cimetière en pierre est posée en 1878, comme l'indique la date portée, et le curé Pierre Mancelière est inhumé à son pied en 1882.

La population de Bessé-sur-Braye continuant de croître, la commune procède à l'achat du terrain restant de l'îlot formé par la route de Vancé, la rue de Salvart et une rue nouvellement aménagée, le 26 mars 1921. Cette rue prendra d'ailleurs le nom du vendeur, Paul Herbault. Une partie du terrain permet un nouvel agrandissement du cimetière, cette fois-ci vers le sud : les travaux sont confiés à l'architecte R. Lambert et à l'entrepreneur A. Hodet. Un nouveau portail d'entrée est alors créé au sud. L'entrée principale est pourvue d'un nouveau portail en 1989. La pointe ouest du terrain est à son tour aménagée et close d'une haie à la fin du XXe siècle ou au début du XXe siècle. Un abri avec des sanitaires est construit près de l'entrée principale. Une dernière portion du terrain acheté en 1921 demeure libre et sert de parking, à l'angle des rues de Salvart et Paul-Herbault.