Le 21 août 1866, une lettre du ministre des Beaux Arts informe le préfet de la Vendée de l'attribution à l'église de Maillé d'un tableau dont la réalisation a été commandée à Mme Millet et qui représentera la Vierge au Rosaire. Les frais d'encadrement seront à la charge de la fabrique paroissiale. Cette œuvre fait ainsi partie de celles commandées par l'Etat sous Napoléon III pour développer la production artistique, puis données à différents établissements dans tout le pays. Pour ce faire, l'Etat fait appel à des peintres-copistes chargés de reproduire des œuvres de peintres célèbres. Pauline Millet, née Delaire, est de ceux-là. Outre le tableau pour Maillé, elle a réalisé plusieurs œuvres pour d'autres églises en France, par exemple Villandry (Indre-et-Loire), et surtout Morthemer (Valdivienne, Vienne) où elle a produit le même sujet, copié de la même façon.

La livraison du tableau ainsi donné à l'église de Maillé, tarde toutefois et, le 24 janvier 1867, le curé Coutand écrit au sous-préfet pour s'en inquiéter. On lui répond, le 31 janvier, que le tableau n'a pu être expédié, n'étant pas encore réalisé. Le 20 juin, après nouvelle réclamation du curé, le ministre des Beaux Arts assure au préfet que le tableau sera bientôt achevé, Mme Millet ayant été malade, ce qui a retardé son travail. Le 29 octobre, le curé exprime ses doutes : n'ayant toujours rien reçu, il se demande si le tableau n'a pas été envoyé dans une autre commune. Le tableau arrive finalement à Maillé le 11 novembre et, le 8 novembre 1869, le conseil municipal vote une somme de 131 francs pour payer le transport et l'encadrement.

Le tableau était placé à l'origine sur la tribune, à la place de l'orgue, avant d'être transféré dans le chœur dans les années 1980. Il a été restauré en 1998 par Marc Philippe, restaurateur à Fondettes (Indre-et-Loire). Il présentait des désordres sur la toile (déchirures) et le vernis (craquelures). L'œuvre a été entièrement repeinte. Le cadre doré a été restauré par Dominique Pannesay, de La Jaudonnière (Vendée).