Dossier d’œuvre objet IM53000002 | Réalisé par
Eraud Dominique (Contributeur)
Eraud Dominique

Conservateur du patrimoine, chercheur à l'Inventaire général, conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Mayenne.

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Garnavault Sylvie (Contributeur)
Garnavault Sylvie

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel (Mairie de Laval).

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  • inventaire topographique
Chaire à prêcher, église paroissiale Saint-Vénérand, Église paroissiale Saint-Vénérand, rue du Pont-de-Mayenne, Laval
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Laval centre - Laval Est
  • Commune Laval
  • Adresse rue du Pont-de-Mayenne , 2 place Guillaume-le-Doyen
  • Cadastre 2018 AX 66
  • Emplacement dans l'édifice nef
  • Commune : Pays de la Loire, 53, Laval, hangar du quartier Ferrié Lieu-dit :

Cette chaire provient de la chapelle du couvent dominicain de Notre-Dame-de-Bonne-Encontre dit des "jacobins". Si l'on en croit les mémoires chronologiques de Maucourt de Bourjolly publiés en 1886, la fabrication de la cuve aurait débutée le 23 septembre 1679. Cette date est corroborée par l'abbé Angot qui écrit dans son dictionnaire : "c'est à François Langlois que le 6 janvier 1677, les religieux concèdent la fabrication d'une bancelle avec son devant et un petit agenouiller qui est situé devant la chesre prédicatoire du dit couvent…". La cuve aurait été réalisée d'après des gravures datées de 1660 et représentant des chaires du menuisier, dessinateur et graveur Jean Le Peautre (ou le Potre).

Le 1er mai 1795, l'évêque constitutionnel d'Orlodot obtient le transfert de la chaire dans l'église Saint-Vénérand alors élevée au titre de cathédrale. Son emplacement d'alors n'est pas déterminé.

Au XIXe siècle, elle est dotée d'un nouvel escalier à double révolution prenant place dans l'un des deux bas-côtés construits en 1870 par l'architecte Eugène Boret. Comme en témoignent les cartes postales et photographies de l'époque montrant l'intérieur de l'église, la chaire est placée dans le haut du collatéral droit : elle est posée sur un meuble en bois et occupe le centre de l'arcade donnant accès au bas-côté droit.

En 1910, la cuve avec son cul-de-lampe à culot est protégée au titre des monuments historiques.

En 1911, le panneau central de la cuve est détaché et débarrassé de la couche peinte qui recouvrait le paysage.

En 1989, à l'occasion des travaux de restauration dans l'église, la chaire est démontée puis entreposée dans un lieu inconnu (dans l'église Saint-Martin ?).

En 1922, le meuble est électrifié.

En 1996, la cuve, le dorsal et l'abat-voix sont transférés dans un hangar appartenant au Conseil départemental de la Mayenne. Quant à l'escalier, il est stocké dans l'église Saint-Martin où il se trouve encore.

En 2017, profitant de la fermeture de la réserve départementale, le meuble de prédication totalement démantelé et infesté, fait l'objet d'un diagnostic sanitaire, d'un dépoussiérage et d'un inventaire de ses pièces par les restaurateurs-conservateurs Julia Becker et André-Marie Bouvier assistés d'Héléna Bülow pour le dépoussiérage. La chaire, subit également une anoxie dynamique à l'azote réalisée par l'Atelier 3PA de La Croix-en-Touraine.

L'étude du meuble a notamment permis de dater plus finement certains de ses éléments : le dorsal aurait été réalisé au XVIIIe siècle, l'abat-voix au XVIIe siècle ou au XVIIIe siècle et le couronnement de celui-ci au XVIIe siècle.

Depuis 2018, l'ouvrage occupe le hangar 78 du quartier Ferrié et en 2022 sa polychromie a fait l'objet d'un diagnostic dont une étude stratigraphique par Lucie Cogné et Morgane Poirier.

En 2023, la Ville fait le choix de restaurer la chaire à prêcher et de de lui redonner son emplacement historique dans l'église, sans son escalier monumental. Le chantier débutera en janvier 2024 et se décomposera en trois tranches d'un an.

Les travaux seront confiés à Lucie Cogné, Morgane Poirier et Agnès Blossier pour les interventions sur les vestiges de polychromie et Les Ateliers de la Chapelle pour la restauration de la structure et du décor sculpté.

La chaire combine plusieurs essences de bois : chêne, châtaigner, orme et résineux. Elle se compose de quatre grands sous-ensembles :

1 - Une cuve avec un cul-de-lampe à culot,

2 - Un abat-voix constitué d'un entablement, d'un attique et d'un couronnement superposés,

3 - Un dorsal ou dossier,

4 - Un escalier à double révolution.

La cuve, de plan hexagonal tronqué, est formée de cinq panneaux trapézoïdaux et incurvés séparés par des montants. La base en cul-de-lampe à cinq faces séparées par des arêtiers galbés s'achève par un culot en bois tourné.

Le couronnement de l'abat-voix se compose d'un ciel et d'un cercle d’où partent six membrures en forme de "S". Un bas-relief est fixé sur le ciel.

Le dorsal est constitué de deux lambris dont un de soubassement, d'un palier, d'un chambranle et d'une porte.

L'escalier avec rampes et balustres en bois tourné forme un hémicycle.

La réunion des différents sous-ensembles est réalisée à l'aide de rainures et de languettes renforcées par des attaches métalliques.

Les lambris sont assemblés par des tenons et des mortaises chevillés. Le lambris de soubassement présente des moulures en gorge, doucine et bec de corbin.

La majorité des décors sculptés en bas-relief sont rapportés et chevillés. Certains sont cloués.

La chaire est majoritairement recouverte d'une polychromie en faux bois et de dorures à détrempe.

Le panneau formant le ciel de l'entablement est peint en bleu. Cette couche picturale cache un motif ancien.

  • Catégories
    menuiserie, sculpture
  • Structures
    • plan, polygonal
  • Matériaux
    • chêne, taillé, doré, peint, décor rapporté, décor en demi-relief
    • châtaignier, taillé, doré, peint, décor rapporté, décor en demi-relief
    • orme, taillé, doré, peint, décor rapporté, décor en demi-relief
    • bois résineux
  • Mesures
    • h : 600
    • l : 300
    • pr : 475
  • Précision dimensions

    Dimensions de la cuve : pr = 127, l = 168.

  • Précision représentations

    1 - La cuve

    Quatre des cinq panneaux sont sculptés du Tétramorphe : à droite, saint Marc et saint Jean, à gauche, saint Luc et saint Matthieu. Le panneau central figure Dieu le Père bénissant la ville de Laval. Chacune des cinq surfaces est délimitée par une moulure composée d'un boudin à talon avec palmette en agrafe. Les six montants séparant les panneaux sont ornés d'angelots et de chutes de rameaux d'oranger. Les frises supérieures sont constituées de rinceaux à feuilles d'acanthe. Au-dessus, la main-courante est décorée d'une suite de denticules surmontés de consoles ou d'ailerons alternant avec des fleurons.

    La partie basse du meuble est ceinte de tores de laurier enrubannés. Les arêtiers séparant les faces du cul-de-lampe sont agrémentés de bouquets de feuilles de laurier et de chêne. Chaque face est ornée de guirlandes de fleurs, de rubans plissés et de chutes végétales à grappes de raisin et glands.

    Un tore de feuilles d'acanthe sépare le cul-de-lampe et le culot. Celui-ci prend la forme d'un gland sommé d'un vase paré de feuilles d'eau et d'oves.

    2 - L'abat-voix

    L'entablement est pourvu de denticules. Sur ses cinq faces et de chaque côté d'un nœud médian, court une frise de bouquets de feuilles de laurier venant buter sur une agrafe à feuille de vigne attachée à chaque angle. De celles-ci émergent des drapés de fleurs formant des guirlandes et des chutes.

    Sur l'attique sont fixées des volutes à rosaces reliées entre elles par des guirlandes. Des pots à feux placés en acrotères dominent les angles.

    Le cerclage du couronnement est délimité par une corde et une frise constituée d'olives et de perles. Il est orné d'une succession de miroirs horizontaux, de pointes de diamant arasées et de fleurs à cinq pétales.

    Le couronnement s'apparente à une couronne royale surmontée d'une flèche constituée d'un globe aplati supportant un vase dominé d'une croix aux bras amortis. Les membrures sont garnies de palmettes superposées et reliées entre elles par des guirlandes de feuilles de laurier.

    Un bas-relief représentant la colombe du Saint Esprit surgissant d'une nuée rayonnante est fixé sur le panneau formant le ciel. Il cache une peinture ancienne figurant le même sujet.

    3 - Le dorsal

    La porte chantournée de deux écoinçons est surmontée de deux guirlandes reliées l'une à l'autre.

  • Inscriptions & marques
    • inscription technique, manuscrit, sur l'œuvre
    • signature, sur l'œuvre
  • Précision inscriptions

    Inscriptions et signatures à la mine de plomb sur le dessus de la frise du couronnement : INSTALLATION ÉLECTRIQUE 20 FÉVRIER 1922/LEPAGE et INSTALLATION ÉLECTRIQUE/BAUVEAU maison (illisible).

  • État de conservation
    • mauvais état
    • œuvre démontée
    • œuvre incomplète
    • traces de peinture
  • Précision état de conservation

    Le meuble est démantelé et présente d'importants désordres structurels.

    5% de ses pièces ont disparu et des traces de polychromie subsistent (notamment sur le ciel de l'abat-voix).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1910/12/10
  • Précisions sur la protection

    La cuve et son cul-de-lampe seulement.

Le riche décor sculpté de la chaire n'est pas sans rappeler celui des retables lavallois de la même époque.

Dossier ouvert en 1995 par Dominique Eraud et Philippe Bohuon dans le cadre de l'inventaire topographique de la Ville de Laval, et complété en 2017 et 2022 par Sylvie Garnavault.

Bibliographie

  • BECKER, Julia, BOUVIER, André-Marie. Dossier d'étude préalable et d'intervention en conservation sur la chaire à prêcher provenant de l'église paroissiale Saint-Vénérand à Laval. janvier 2018. (Rapport non publié). (Service Archéologie et Inventaire général de Laval).

    Service Archéologie et Inventaire général, Laval
  • COGNE, Lucie. Rapport d'étude de la polychromie des éléments de l'ancienne chaire à prêcher de l'église Saint-Vénérand. 12 octobre 2022. (Rapport non publié). (Service Archéologie et Inventaire général de Laval).

    Service Archéologie et Inventaire général, Laval
  • ERAUD, Dominique. Laval. Mayenne. Coll. Images du Patrimoine, n° 68, Nantes : Inventaire général (ADAGP)/A.D.I.G., 1990.

    p. 74
  • MAUCOURT DE BOURJOLLY. Mémoire chronologique de Maucourt sur la ville de Laval suivi de la chronique de Guitet de la Houllerie. Laval : L. Moreau, 2 vol., 1886.

Date(s) d'enquête : 1982; Date(s) de rédaction : 1995, 2017, 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Eraud Dominique
Eraud Dominique

Conservateur du patrimoine, chercheur à l'Inventaire général, conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Mayenne.

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Garnavault Sylvie
Garnavault Sylvie

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel (Mairie de Laval).

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Édifice
Église paroissiale Saint-Vénérand, rue du Pont-de-Mayenne, Laval

Église paroissiale Saint-Vénérand, rue du Pont-de-Mayenne, Laval

Commune : Laval
Adresse : rue du Pont-de-Mayenne