Il s'agit des dimensions de l'Annonciation. La petite frise avec les portraits en médaillons fait 2,81 m de longueur et 12,5 cm de hauteur.

L'Annonciation est représentée de manière habituelle. Gabriel, présenté de profil accourant vers le Vierge, portait un lis à la main. De l'autre côté du vase, la Vierge se tient debout, de face, mais son bras droit disparu ne permet plus de connaître le mouvement de sa main. De l'autre main, elle tient un pan de son manteau bleu drapé très élégamment sur une épaule. Le vase creux décoré de gondrons pouvait vraisemblablement recevoir une branche de lis, en papier par exemple, mais les restaurateurs ont choisi, apparemment sans en avoir retrouvé de traces, de peindre une branche de lis au-dessus du col du vase. Au centre de la composition, le paysage vallonné est aride pour conduire le regard vers la colombe de l'Esprit Saint entourée d'un halo lumineux. Ailleurs, il est composé de petits bosquets de pins aux troncs filiformes. La scène limitée par une bordure peinte en faux-marbre est encadrée sur trois côtés de dix médaillons renfermant des bustes à l'antique. Ces personnages présentés de profil sont soit jeunes, joufflus et imberbes, soit plus âgés, barbus, au visage émacié. Tous ont un cou assez gros et des profils plutôt disgracieux qui manquent à l'évidence de finesse. Léon Palustre avait proposé d'identifier ces personnages avec les ancêtres du Christ. Il faut cependant reconnaître que tous n'ont pas des figures de rois ou de prophètes et que leur vêtement drapé sur l'épaule à la manière d'une toge romaine est loin de la représentation habituelle de ces personnages. Cet ensemble plutôt inhabituel par sa forme mêlant des sculptures polychromes et de la plate peinture, comme par sa composition est emprunt de nombreuses maladresses. Les médaillons au nombre de dix alourdissent considérablement la composition et écrasent complètement l'Annonciation et notamment les deux protagonistes qui semblent prisonniers d'un cadre trop étroit. Sur la face latérale droite de la hotte, le prophète Isaïe est présenté debout sur la bordure du cadre rectangulaire qui limite la composition, tourné vers la scène de l'Annonciation. Il tient d'une main une longue banderole qui serpente autour de son buste sur laquelle est écrit un verset de son livre annonçant la naissance du Christ. Sur l'autre face de la hotte, le personnage qui faisait pendant au prophète est entièrement détruit. Le manteau de la cheminée est couvert d'une frise de rinceaux gras à fleurons surmontée d'une composition sur fond bleu réunissant des sirènes et des rinceaux Renaissance au dessin complexe. Parmi les médaillons et de part et d'autre des armoiries figure un couple. L'homme coiffé d'un chapeau plat et la femme repeinte à l'image d'Anne de Bretagne représentent peut-être le prévôt et son épouse, les commanditaires.

L'inscription peinte sur le phylactère tenue par le prophète Isaïe : [ECCE] VIRGO CONCIPIET ET PARIET FILIUM correspond au verset 14 du chapitre VII de son livre qui est une préfiguration de l'Annonciation.

L'écu armorié tenu par deux sirènes porte : d'azur au chevron d'or accompagné de trois étoiles d'or posées 2, 1. Ces armoiries sont portées par la famille angevine Jousse (d'après Joseph Denais), mais aucun lien n'a pu être établi entre cette famille et la prévôté.

L'ange tenait à la main un sceptre fleurdelisé qui était déjà à moitié brisé au XIXe siècle et a maintenant entièrement disparu comme son avant-bras droit. La Vierge a également perdu la totalité de son bras droit. Toutes ces parties n'ont pas été refaites à l'exception de la main gauche de Gabriel. Ces sculptures étaient polychromes, mais les traces de couleur et de dorure retrouvées après le dégagement des repeints étaient infimes et la part de restitution est donc très grande. Il en est de même pour le paysage très dégradé qui a été en partie refait à partir des quelques éléments subsistants. Tous les médaillons sculptés encadrant la scène sont peints en marron pour imiter la terre cuite. Les peintures du manteau étaient également très délabrées et certaines parties ont été entièrement refaites comme le médaillon contenant un buste de femme à l'image du portrait d'Anne de Bretagne. Les peintures des parois latérales de la cheminée, en partie mises au jour avant l'arrivée des restaurateurs, ne sont pas toutes les deux dans le même état.