Dossier d’œuvre architecture IA85003087 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Mairie (ancienne), école primaire, 43 route de Sainte-Christine
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Le Mazeau
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse 43 route de Sainte-Christine
  • Cadastre 1835 C 463, 464  ; 2022 A 79
  • Dénominations
    mairie, école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, logement, clôture, portail

Une première école de hameau (1883)

Aucune construction ne figure à cet endroit sur le plan cadastral de 1835. Dès 1877, soit bien avant la création de la commune du Mazeau en 1889, les habitants du village réclament la création d'une école de hameau pour répondre à l'augmentation du nombre d'élèves et résoudre la question de l'éloignement du bourg de Saint-Sigismond où se trouve l'école communale. Le sujet est l'un de ceux qui opposent alors vivement la municipalité de Saint-Sigismond et la section du Mazeau. En 1881, le préfet de la Vendée expose au ministère de l'Instruction publique que ni la commune ni la section du Mazeau n'ont les moyens de cette construction, le budget communal ayant été fortement entamé par le procès tenu pour la propriété du marais communal du Mazeau, et qu'il faudra de toute façon vendre une partie de celui-ci. Le 2 mai 1882, un décret présidentiel octroie au Département de la Vendée 600.000 francs pour la création de 50 écoles de hameau, dont 5000 francs pour celle du Mazeau. L'Etat considère celle-ci essentielle car le village compte 76 garçons et 58 filles en âge scolaire, obligés de parcourir de 8 à 10 kilomètres pour se rendre au bourg de Saint-Sigismond.

Le projet est confié à l'architecte départemental Georges Loquet. Présenté le 9 août 1882, il prévoit un logement de fonction, établi dans l'angle formé par la route de Sainte-Christine et le chemin des Groies, et un bâtiment à l'est, perpendiculaire à la route de Sainte-Christine, alignant deux salles de classes (celle des filles au nord) encadrées par des préaux et celliers. Une cour, divisée en deux (pour les garçons d'un côté, les filles de l'autre) séparera les deux ensembles, et un jardin s'étendra au-delà du bâtiment de classes, à l'est. Ce projet est modifié par la suite : initialement prévu dans l'axe du bâtiment de classes, le logement est décalé vers le sud-ouest pour prendre place dans l'angle de rues, parallèlement à la route de Sainte-Christine.

Les travaux commencent durant l'hiver 1883, avant même l'acquisition du terrain, cédé le 30 octobre par Henri Desmier, notable du Mazeau (il demeure 26 rue Principale). Le chantier connaît rapidement des difficultés liées à l'entrepreneur en charge des opérations, Hibert, de Luçon, et surtout à son sous-traitant, Soulisse, de Benet. Dès le mois de mars, les travaux sont suspendus, Soulisse, poursuivi par ses créanciers, ayant abandonné le chantier. Le 31 mars, une note sur l'avancée des opérations indique que les toits de la classe et du logement sont achevés, que les angles des deux édifices sont bien bâtis en pierre de taille de Benet, que le mur de clôture de l'école et le plafond de la classe sont commencés, mais Soulisse s’est livré à des manœuvres déloyales pour ne pas avoir à payer les ouvriers, se présentant comme un simple conducteur des travaux. Il a aussi fait extraire du gravier du jardin pour le vendre à des particuliers, sans autorisation. Les ouvriers et les aubergistes qui les logent ne sont pas payés. Les travaux, pourtant repris par l'entrepreneur Moreau, sont donc suspendus, et les ouvriers se retournent contre Hibert. Bon an mal an, l'école de hameau du Mazeau sort de terre. Dès 1885, on estime toutefois qu'elle est trop petite et un agrandissement est envisagé. Le projet est finalement ajourné, beaucoup d'élèves, parmi les plus grands, continuant à aller à l'école communale du bourg de Saint-Sigismond, ou bien à l'école privée.

De l'école de hameau à la mairie-école communale (1895)

Lorsque Le Mazeau est érigé en commune en 1889, l'école de hameau devient école communale mais l'insuffisance de ses locaux est plus que jamais pointée du doigt. Il s'avère en effet nécessaire d'une part de recevoir une classe enfantine, d'autre part d'abriter la nouvelle mairie dans le bâtiment de logement de fonction. L'école compte 135 élèves, garçons et filles, accueillis tant bien que mal par un couple d'enseignants. Le conseil municipal du 2 mars 1890 approuve le principe de l'agrandissement dont le projet est confié à Abel Filuzeau, architecte à Fontenay-le-Comte (appelé dans le même temps pour la construction de l'église).

Ses plans, adoptés par le conseil le 27 avril, prévoient de créer la classe enfantine à la place du préau et du cellier qui prolongent la salle de classe des filles au nord. Le préau sera déplacé sur le côté nord de la cour. Le bâtiment de logement sera réaménagé de manière à accueillir la mairie dans une partie du rez-de-chaussée, et une chambre pour la nouvelle adjointe chargée de la classe enfantine, à l'étage. Le projet n'est approuvé par arrêté préfectoral que le 27 décembre 1894, permettant le début des travaux. Ceux-ci sont adjugés à l'entrepreneur Mesureau. Un devis complémentaire est présenté le 4 décembre 1894 pour des travaux apparus nécessaires pendant l'opération : agrandissement du préau des garçons, séparation des deux parties de la cour (filles au nord, garçons au sud) par un mur, etc.

Le nombre d'élèves augmentant, une extension a été réalisée à l'est à la fin des années 1950, avec construction d'un nouveau bâtiment de classes dans le prolongement d'un nouveau logement d'enseignants. Subventionné par arrêté préfectoral du 30 décembre 1958, le projet est approuvé par le conseil municipal du 28 juin 1959 qui décide de lacer l'adjudication des travaux. Le 22 septembre, le premier lot, celui du gros-oeuvre, est attribué à Roger Bonnet, entrepreneur à Cholet. Une dernière extension est menée en 2016-2017, consistant en la construction d'une nouvelle classe perpendiculaire à celle de la fin du 19e siècle, à la place de l'ancien jardin. Depuis 2002, l'école du Mazeau forme un Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI) avec celles de Saint-Sigismond et de Liez.

L'école et ancienne mairie du Mazeau comprennent plusieurs entités qui se succèdent d'ouest en est, le long de la route de Sainte-Christine. L'ancienne mairie et logement d'enseignant s'élève à l'angle formé par cette route et le chemin des Groies. Il s'agit d'un bâtiment à un étage, couvert d'un toit à débordement. La façade présente trois travées d'ouvertures. Les encadrements des baies sont saillants et les linteaux sont en arc segmentaire. L'étage de comble est éclairé par un oculus percé au sommet du mur pignon ouest. A l'arrière de ce bâtiment, au nord, se trouvent une petite cour et des remises.

Celles-ci sont prolongées vers l'est par le préau qui ferme la cour de récréation au nord. Le toit de ce préau est supporté par des poteaux de bois. Sur le côté est de la même cour de récréation, se trouve le bâtiment de classes de la fin du XIXe siècle. En simple rez-de-chaussée, il est éclairé par de larges baies à linteau en arc segmentaire. Un autre bâtiment de classe (construit dans les années 2010) prend place en retour d'équerre à l'arrière du précédent. Lui aussi en simple rez-de-chaussée, il présente en élévation un décor de bandes géométriques verticales et colorées.

A l'est, une autre cour de récréation s'étend entre le muret de clôture, à parement en granite, qui la délimite le long de la route, et les bâtiments construits dans les années 1960. Il s'agit, d'ouest en est, d'un logement d'enseignants et d'un bâtiment de classes. Le logement comprend un rez-de-chaussée, en partie occupé par un garage, et un étage. La façade est placée sur le mur pignon et présente trois travées d'ouvertures. Les garde-corps des baies comme celui de l'escalier extérieur qui dessert l'étage, sont en tubes d'acier. Le bâtiment de classes est perpendiculaire à ce logement. En simple rez-de-chaussée, sa façade est ordonnancée par les larges baies qui se déploient de part et d'autre de la porte centrale, accessible par un degré. Le solin est traité en parement de granite, identique au mur de clôture de la cour, et séparé par un bandeau en béton. Celui-ci répond aux appuis des baies, également saillants.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • béton
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 425. 1890-1924 : édifices et services publics de la commune du Mazeau.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 758. 1839-1913 : édifices et propriétés publics de la commune de Saint-Sigismond.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 T 479. 1881-1934 : construction et aménagement des écoles du Mazeau.

  • Archives municipales du Mazeau ; 1 D 1 à 20. Depuis 1889 : registres des délibérations du conseil municipal du Mazeau.

  • Archives municipales, Le Mazeau ; 3 M 1 à 4. 1890-1896 : construction d'une classe enfantine à l'école des filles, aménagement de la mairie-école.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Saint-Sigismond (comprenant Le Mazeau), 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 269).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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