Dossier d’œuvre architecture IA85002460 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ecole primaire privée Saint-Pient
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Maillé
  • Lieu-dit Bourg (le)
  • Adresse 1 et 2 place Joseph-Herbert
  • Cadastre 1835 B 868  ; 2020 B 822, 1853, 1864
  • Dénominations
    école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, mur de clôture, logement

Aucune construction ne figure à cet endroit sur le plan cadastral de 1835. Installées depuis 1849-1850 dans une maison près de l'église achetée au curé Gaudineau (3 rue des Loges), les religieuses enseignantes de la congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie de Mormaison font construire à l'été 1888 leur propre école de filles, à quelques pas de là, au nord de l'église. Le terrain choisi, acquis par la congrégation en 1849 en même temps que la maison du curé Gaudineau, est appelé "le champ de la foire" : peut-être servait-il, avant la Révolution, aux foires et marchés. En 1888, est donc édifiée la nouvelle école, avec le logement au sud et le premier bâtiment de classes, au centre de l'ensemble actuel. Le logement comprend quatre petits appartements au rez-de-chaussée (une cantine y sera plus tard aménagée), quatre à l'étage et un grenier. Le 14 septembre 1888, le conseil municipal indique que les travaux sont en cours.

L'école de filles est alors au centre d'une vive querelle qui oppose à Maillé les partisans de l'Eglise et les anticléricaux, les uns et les autres alternant à la tête de la municipalité. De son côté, l'Etat et sa législation poussent la commune à se doter d'une école publique communale de filles, distincte de l'école des religieuses. L'Etat refuse même à celles-ci l'autorisation d'ouvrir leur école nouvellement construite, de manière à forcer la municipalité à créer sa propre école de filles dans ses propres locaux. L'école des religieuses, dont les nouveaux bâtiments sont pourtant prêts, ne peut ouvrir à la rentrée 1888. Le débat sur la question de l'école des filles de Maillé est vif à l'occasion des élections cantonales du 28 juillet 1889, tandis que l'Etat échoue à trouver un local ou un terrain pour établir une école communale publique de filles. Dirigée par le conservateur Xavier Pierceau, la municipalité soutient l'école des religieuses qui finit par obtenir l'autorisation d'ouverture de l'Etat et par ouvrir à la rentrée 1889, conservant son statut d'école communale des filles.

Le 11 décembre 1896, l'institutrice adjointe, soeur Marie Elénore décède prématurément (son tombeau se trouve au cimetière de Maillé), laissant seule la directrice, soeur Marie Chrysogone, âgée et en mauvaise santé. Fort de ce constat, l'Etat revient à la charge pour obliger la commune à construire son école publique de filles. Il finit par laïciser l'école des filles par arrêté préfectoral du 24 septembre 1897. A la rentrée du 4 octobre suivant, la commune ouvre, sous la contrainte, sa propre école publique de filles, en récupérant le mobilier scolaire qui se trouvait à l'école privée.

Quelques jours auparavant, le 30 septembre 1897, soeur Henri de Jésus, née Maria Bruneau, dépose une déclaration d'ouverture de l'école privée de filles dont elle prend la direction. Ordonnée par la loi, la sécularisation des trois religieuses institutrices est prononcée en 1903. Soeur Sainte Marie, née Alexandrine Bossis, prend la direction de l'école en 1904. Pour contourner les dispositions législatives de plus en plus restrictives, l'école est cédée le 29 septembre par la congrégation de Mormaison (en fait par soeur Saint Hilaire et soeur Louis Augustin, qui avaient acheté le terrain en 1874) à Edmond Debois, avocat à Poitiers, plus tard propriétaire à Maillezais, Bouillé-Courdault puis Fontenay-le-Comte. En 1912, l'école, dirigée par Anne-Marie Gay, compte 64 élèves. En 1912, une partie du jardin de l'école, au nord, est vendue au curé Célestin Soulard pour qu'y soit construits le presbytère et la salle des fêtes paroissiales.

En 1924, le curé Thibaudeau fait agrandir l'école pour l'ouvrir aux garçons, en construisant dans le jardin le bâtiment de classes au nord. Ouverte le 2 octobre 1924, l'école des garçons, tenue par l'abbé Capel, reçoit la bénédiction de l'évêque de Luçon le 17 mars 1925. En 1941, l'ancien curé Soulard et les époux Debois font don de l'école à l'AEP Union catholique mailletaise. En 1954, l'école des garçons voit la création d'une seconde classe, obligeant à des réaménagements dans son bâtiment de classe. L'inauguration des nouveaux locaux, le 12 septembre 1954, est l'occasion de fêter le centenaire de l'école. A partir de 1958, le logement abrite les religieuses infirmières qui, depuis 1948, logeaient au 5 rue de la Mairie. Propriété de François Gousseau, le terrain parallèle à l'école et à la rue Saint-Nicolas est acquis en 1965.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle

L'école est située près du carrefour au centre du bourg. L'essentiel de ses bâtiments est réparti sur les côtés nord d'un jardin et de deux cours de récréations : un ancien logement de fonction au sud, puis un premier bâtiment de classes (ancienne école des filles et classe maternelle), et enfin un second au nord (ancienne école des garçons). La cour sud est délimitée à l'est par un préau couvert qui relie le premier bâtiment de classes et le logement ; celui-ci est séparé de la cour par un mur de clôture. Un autre préau prend place dans l'angle sud-ouest de la cour nord.

L'ancien logement, au sud de l'ensemble, est celui dont l'architecture et le décor sont les plus élaborés. Comprenant un rez-de-chaussée (où se trouvait la cantine), un étage et un comble, il est couvert d'un toit à débordement et en tuile mécanique. La façade est structurée par trois travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Chaque travée comprend des baies à encadrement saillant et linteau en arc segmentaire, ainsi qu'une petite baie quadrilobée qui éclaire le comble. Le décor est créé essentiellement par le recours à la brique, en alternance avec la pierre, pour les encadrements des baies, les chaînes d'angles et la génoise qui souligne le toit.

Les deux bâtiments de classes possèdent chacun un plan rectangulaire, sous un haut toit à longs pans et en tuile mécanique. Le bâtiment sud, le plus ancien, présente en façade six baies au rez-de-chaussée, soit de hautes ouvertures (fenêtres et portes à imposte) dont le linteau est en arc segmentaire. Le bâtiment se distingue surtout par son décor en brique qui forme les encadrements des baies et les chaînes d'angles, ainsi que la génoise qui souligne le toit. Le bâtiment nord est d'une architecture plus sobre et plus simple. Les six hautes ouvertures qui percent là encore la façade présentent simplement des encadrements saillants, avec arêtes abattues.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • Vierge à l'Enfant
  • Précision représentations

    Sur la façade du bâtiment de classes sud, une console supporte une statue de la Vierge à l'Enfant.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une association diocésaine

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 O 410. 1836-1906 : construction et travaux aux écoles de Maillé.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1460 à 1465, 3578, 3579 (complétés par les registres conservés en mairie). 1836-1914 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Maillé.

  • Archives départementales de la Vendée. 1 T 472. 1882-1907 : écoles primaires de Maillé.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 T 1849. 1817-1939 : fonctionnement des écoles primaires de Maillé.

  • Archives municipales de Maillé ; 1 D 1 à 15. Registres des délibérations du conseil municipal depuis 1821.

  • Archives paroissiales de Maillé ; Paroisse de Maillé, carton 16, dossier 4. 1692-1951 : gestions des biens immeubles de la fabrique de Maillé.

  • Archives paroissiales, Maillé. Paroisse de Maillé, carton Divers III, dossier 6. 20e siècle : gestion des biens immobiliers de la paroisse.

  • Archives paroissiales de Maillé ; Paroisse de Maillé. Chronique paroissiale 1794-1958. Notes intéressant la paroisse de Maillé, recueillies chez un de mes bons paroissiens, Jean Guilloteau, chantre depuis plus de 50 ans [rédigé par Léon Charbonneau, curé de Maillé de 1892 à 1900, puis complété par ses successeurs].

  • Collection particulière. Almanachs de la paroisse de Maillé.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Maillé, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 132 ; complété par l'exemplaire conservé en mairie).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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