Dossier d’œuvre architecture IA85001925 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Canal du Clain
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation

Le canal du Clain est l'hériter de l'achenal du Bot Neuf, un des premiers canaux creusés au Moyen Age pour le dessèchement de la partie aval du Marais poitevin. Il semble même, de ce fait, le plus ancien parmi ceux encore en activité de nos jours. Dès 1199 en effet, l'abbaye de Moreilles entreprend de mettre en valeur les marais situés autour des anciennes îles de Moreilles et de Chaillé-les-Marais. Pour ce faire, elle creuse un canal entre l'extrémité nord-ouest de Chaillé-les-Marais (vers Tournebride) et la baie de l'Aiguillon, dont les rives se trouvent alors probablement plus en amont qu'aujourd'hui. En 1210, le canal est connecté à un autre qui part en direction de l'ouest, le Bot de Vendée (devenu canal de Sèvres). En 1274, Pierre de Velluire est autorisé par l'abbaye de Moreilles à utiliser pendant cinq ans son canal du Bot Neuf pour assécher un pré à Chaillé-les-Marais.

Comme tous les ouvrages de dessèchement, le Bot-Neuf est mis à bas par la guerre de Cent ans (dès 1267 cependant, le canal et son bot avaient été attaqués par le chevalier Maurice de Velluire). En 1526, sur décision royale, une remise en état des marais situés entre le Bot-Neuf et le canal de Luçon est décidée, et en 1559, l'abbé de Moreilles est mis en demeure de relever le Bot-Neuf et de placer une porte à son embouchure. Ces efforts sont aussitôt anéantis par les guerres de Religion. Lors de la visite des marais à remettre en état dans la région, le 28 janvier 1599, "étant au-dessous le bourg de Sainte-Radégonde (...), avons trouvé l'achenal du Bot Neuf, lequel commence et prend son cours en la rivière et achenal de la Vendée au lieu appelé la Bande, près le bourg et île de Chaillé, et s'écoule et descend ledit achenal en la mer". Le canal est alors en mauvais état, et les matériaux de sa porte ont été emportés par les troupes protestantes.

Pourtant, c'est bien ce canal que les associés des marais du Petit-Poitou, regroupés en société de propriétaires autour de Pierre Siette notamment, décident de relever, dans les années 1640, pour en faire l'un des principaux canaux évacuateurs de leur dessèchement. Le canal est toutefois prolongé vers le nord, rejoignant le canal des Hollandais. L'ancien achenal du Bot Neuf devient alors le canal du Clain (en référence à la rivière qui passe à Poitiers, ville dont sont originaires plusieurs associés au dessèchement ?). C'est sous ce nom qu'il apparaît sur la carte des marais du Petit-Poitou établie par Siette en 1648. L'ancienne appellation semble ressurgir en 1701, sur la carte de la région établie par Claude Masse : l'ingénieur du roi y mentionne le "canal du Marais Neuf ou de Sainte-Radegonde".

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 12e siècle, 2e quart 17e siècle

Long de plus de 12,5 kilomètres, le canal du Clain est un des principaux canaux évacuateurs des marais desséchés du Marais poitevin, en l'occurrence ceux du Petit-Poitou. Il prend naissance à la bonde du Coteau, au nord de Sainte-Radégonde-des-Noyers, à la limite avec la commune de Nalliers. Cette bonde permet, en cas de besoin, notamment en été, d'alimenter en eau le canal par prélèvement sur le canal des Hollandais, lui-même connecté à la rivière Vendée et au barrage de Mervent.

Filant en ligne droite vers le sud-ouest, le canal assure en grande partie la frontière entre les communes de Chaillé-les-Marais et de Sainte-Radégonde-des-Noyers. Il traverse les terres hautes de cette dernière à l'est du bourg, et poursuit sa route, toujours en ligne droite, jusqu'à sa porte, aux Grands Greniers. Au-delà, à travers son chenal, l'eau va se jeter dans l'anse du Brault, un des derniers méandres de la Sèvre Niortaise.

Conformément au modèle de canal développé au Moyen Age puis au XVIIe siècle, le canal est longé sur tout son itinéraire par deux digues ou "bots", qui supportent un chemin ou une route. Ce bot constitue une protection supplémentaire pour les marais desséchés situés de part et d'autre, au cas où le niveau d'eau dans le canal serait excessif. Quelques ponts permettent de franchir le canal, vis-à-vis de fermes (La Haye, la Sablière, Sauvagnac...) ou au croisement avec d'importants axes de circulation routiers (pont de la Courbe sur la D137 à l'ouest de Chaillé-les-Marais, pont sur la D25 à Sainte-Radégonde-des-Noyers).

  • Murs
    • terre
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association, Le canal appartient au Syndicat des marais du Petit-Poitou

Bibliographie

  • CLOUZOT, Etienne. Les marais de la Sèvre Niortaise et du Lay du Xe à la fin du XVIe siècle. Paris : H. Champion éditeur ; Niort : L. Clouzot éditeur, 1904, 282 p.

    p. 26, 62, 67, 68, 70, 73, 80, 83, 199 et 200.

Documents figurés

  • 1648 : Plan et description particuliere des maraits desseichés du petit Poictou avecq le partaige sur icelluy faict par le sieur Siette escuier conseiller ingenieur et geografe ordinaire du roy et controleur general des fortiffications de Daulfiné et Bresse, le 6 aoust 1648. (Bibliothèque nationale de France, GE DD 2987)

  • 1701 : Carte contenant une partie du Bas Poitou et de l'Aunis où se trouve Marans et l'embouchure de la Seyvre Niortaise, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, J10C 1293, pièce 7).

  • 1834 : plan cadastral de Sainte-Radégonde-des-Noyers. (Archives départementales de la Vendée, 3 P 267).

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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