La première phase de réhabilitation du quartier des Bruyères, appelée « opération Forêt », s'échelonne de 1978 à 1980. Elle concerne la partie sud de la cité et programme la construction de 88 pavillons positionnés en dents de scie le long du nouveau réseau viaire.

Le cabinet d'architectes en charge du projet est l'ATAUM (Atelier d'Architecture et d'Urbanisme du Maine) dirigé par François Coubard et Georges Montaner au Mans. Ces pavillons sont réalisés selon le procédé constructif SICCA-SIGMA, présenté lors de la première édition du concours Modèles-Innovations entre 1973 et 1975. Ce procédé de construction, SICCA-SIGMA, est mis au point par une cohorte d'architectes et bureaux d'études par la Société Industrielle et Commerciale des Charbonnages dans le Nord. Au Mans, la technique est distribuée par la Société de construction industrielle du Logement Maine-Anjou (IDL. La réalisation des cellules s'effectue par l'assemblage et le boulonnage de panneaux de béton armé positionnés autour d'un vide isolant.

La construction des pavillons de l'opération forêt se fait en deux temps. La première phase comprend la majeur partie de la zone avec 60 pavillons et la seconde phase, financée notamment par le dispositif PRI (Plan rénovation insalubre) est effectuée de 1979 à 1980 et concerne les 20 pavillons au sud-ouest bordant l'avenue du Docteur Jean-Mac.

Le choix par la ville et les architectes en charge du projet des Bruyères de ces Modèles-Innovations indiquent un changement net dans l'application des politiques publiques du logement social. Déjà à la fin des années 1960, l'apparition des villagexpo et du concours international pour la maison individuelle marquaient une rupture avec la politique des grands ensembles avec l'émergence des "chalandonnettes" soit des maisons individuelles groupées, construites en série.

Depuis 2018 ces maisons sont considérées comme habitat insalubre. Au moment de l'étude, elles sont condamnées et programmées pour être détruites.