Dossier d’œuvre architecture IA72059362 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
Maison dite château de Méhoncourt, rue de l'Eventail
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mans (Le) - Le Mans
  • Commune Le Mans
  • Adresse rue de l' Eventail
  • Cadastre 2021 BO 463 à 465
  • Précisions anciennement commune de Sainte-Croix

Le château de Méhoncourt s'établie sur l'ancien bordage de Douce-Amie qui apparait dans les source en 1326 sous le nom de Dulce Amye comme propriété de l'abbaye de Luceau. L'ensemble comprenant des bâtiments à vocation agricole, des terres et des vignes est vendu comme bien national à Pierre Lepelletier en 1791.

Les petites annonces évoquent une vente du domaine en 1832. Domaine comprenant : un bâtiment d'habitation, plusieurs bâtiments d'exploitation, un champs de 34 ares et 1 hectare 60 ares de vigne dans lequel il existe une carrière. Elle revient alors à la famille du Puy de Pernay.

En 1846, la famille du Puy de Pernay demande à Pierre Félix Delarue de construire une maison. Celle-ci reprend un style apprécié par Delarue, inspiré d'une esthétique architecturale Renaissance et Louis XIII qui se retrouve tant dans l'agencement des corps de bâti que dans le décor porté particulièrement développé.

En 1897, la demeure devient la propriété de Charles Henry Belleville, capitaine d'artillerie mosellan. C'est à cette période que le site prend le nom de Méhoncourt. La famille habite la maison jusqu'au moins en 1917 selon les tables de recensement de population. Dans les années 1920, le château devient la propriété d'Alexandre Gross. Pendant la guerre, la demeure est réquisitionnée par l'armée allemande puis par la préfecture de la Sarthe en 1945 au profit de l'Œuvre de Secours aux Enfants qui recueille les enfants juifs qui avaient été cachés en Sarthe pendant la guerre. La demeure est à nouveau réquisitionnée en 1958 par le ministère de l'Intérieur pour y établir la 10e compagnie Républicaine de Sécurité. C'est à cette période qu'est construit l'immeuble en L à l'est du parc et que les étages sont modifiés.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Delarue Pierre-Félix
      Delarue Pierre-Félix

      Pierre Félix Delarue (1795-1873). Architecte diocésain et architecte départemental très actif. Succède à son oncle comme architecte départemental de l'Orne, à partir de 1818. En 1824, il devient également architecte départemental de la Sarthe. Il emménage alors au Mans. Il a réalisé et restauré de nombreuses demeures en Sarthe, en Mayenne, en Loir-et-Cher. Quitte ses fonctions pour s'installer à Paris à la mort de sa femme en 1863.

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Le château de Méhoncourt est implanté au milieu d'un parc clos par une grille en ferronnerie. Le bâtiment est de plan rectangulaire dont les angles est et ouest sont accostés de pavillons. Un avant-corps est placé en saillie au centre de la façade sud. Les murs sont recouverts d'enduit. la pierre de taille est visible aux encadrements et pour les décors : bandeaux, corniches moulurées, tables, chaînages d’angles en bossages, agrafes simples ou feuillagées, lucarnes à frontons, pilastres et colonnes. Les toitures sont couvertes d'ardoises.

Les façades

La façade sud est composée de plusieurs cors de bâti s'élevant sur trois niveaux : un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble. Le corps central est composé de trois travées. La travée centrale est saillante et coiffée d'un toit en pavillon percé d'une lucarne de pierre à fronton. Les baies sont en anse de panier et en plein cintre surmontées d'archivoltes en rez-de-chaussée, rectangulaires au premier étage. Celles-ci sont coiffées d'un fronton en arc segmentaire à volutes aux fenêtres latérales et triangulaire à la fenêtre centrale. L'appui de la fenêtre centrale du premier étage est travaillé en table et sculptée. Les étages sont séparés par un double bandeau. La corniche est à entablement. Le toit est à deux pans et croupes. Il est percé de trois lucarnes au fronton triangulaire latéralement et double fronton triangulaire et plein cintre sur la lucarne centrale.

A l'ouest est accolé un pavillon demi-hors-œuvre précédé en rez-de-chaussée d'un avant corps percé d'une porte centrale avec perron flanquée de deux fenêtres rectangulaires séparées par des pilastres décorés de tables rentrantes soutenant un attique coiffé d'une corniche à entablement au-dessus de laquelle s'établit un balcon fermé par des balustres. Ce balcon est accessible par le premier étage percé d'une porte fenêtre en arc segmentaire flanquée de deux fenêtres en plein cintre. Ces ouvertures à archivoltes sont encadrées par des pilastres adossés à des pilastres dosserets. Une arrière voussure est ménagée au-devant de la porte fenêtre centrale. Deux tables sortantes sont disposées au-dessus des fenêtres latérales. L'ensemble est surmonté d'un entablement composé de bandeaux, tables saillantes et modillons. La lucarne éclairant l'étage de comble est percée d'une fenêtre à arc segmentaire flanqué de pilastres dosserets et pilastres soutenant le même entablement qu'au niveau inférieur. Elle est surmontée d'un fronton brisé et sculpté. Des chaines d'angle en bossage complètent le décor. Le toit est à quatre pans.

A l'est une tour circulaire est reliée au bâtiment principal par un petit corps de bâti développé sur une travée et deux niveaux. Il est percé d'une porte fenêtre en rez-de-chaussée précédée d'un perron et dont les archivoltes reposent sur des pilastres. Au premier étage, la fenêtre est en plein cintre, les archivoltes reposent également sur des pilastres. Un entablement surmonte la travée. La tour est percée d'un fenêtre rectangulaire en rez-de-chaussée et à l'étage, et d'une lucarne pendante en plein cintre. Chaque niveau est séparé par des bandeaux. Les ouvertures sont flanquées de pilastres décorés de tables. Un médaillon est positionné entre les deux niveaux. La lucarne est coiffée d'un fronton galbé encadré de vases d'amortissement. Le toit est de forme conique et soutenu par une corniche à entablement.

La façade nord est composée d'un corps principal développé sur trois niveaux : un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble percé de lucarne à fronton triangulaire et trois travées. La travée est est percée de fenêtres rectangulaires. La travée central est percée d'un baie continue du rez-de-chaussée au premier étage en plein cintre avec agrafe. La travée ouest est percée en rez-de-chaussée d'une porte en plein cintre avec agrafe précédé d'un porche à quatre colonnes et délimité par un muret à balustres. Au premier étage se positionnent deux fenêtres en plein cintre à agrafe. A l'ouest est accolé un pavillon demi-hors-œuvre saillant percé en rez-de-chaussée par des fenêtres triplées et de deux fenêtres rectangulaires au premier étage.

Sur la façade ouest est accolée un avant-corps arrondi en rez-de-chaussée dont les deux travées adossées au bâtiment principal sont en saillie. Elles sont percées de fenêtres en plein cintre avec agrafe. Des chaines d'angle en bossage sont travaillés aux angles. La partie arrondie est aveugle. Bandeau, frise et corniche constitue l'entablement sommital au-dessus duquel s'établit la balustrade de la terrasse composée de balustres en candélabre. A l'extrémité ouest, la balustrade est rompue par un édicule composée d'une table oblongue muette et d'un fronton cintré.

Les intérieurs

La porte d'entrée principale, placée sur la façade nord ouvre dans un vestibule dont le sol est couvert de carrelage et les murs de lambris d'appuis décorés de tables. L'escalier en bois tournant avec jour et paliers intermédiaires se trouve dans le vestibule. Il permet l'accès aux niveaux supérieurs. Le vestibule dessert les pièces du rez-de-chaussée par des portes en plein cintre. Deux pièces de réception sont positionnées au sud. Celle de gauche est de plan rectangulaire avec un renfoncement pour la porte fenêtre ouvrant sur la façade sud. Des lambris d'appuis décorés de tables avec un motif de cuir enroulé sont positionnés sur l'ensemble des murs. Une cheminée monumentale est placée à l'est, face à une porte en anse de panier communiquant avec la seconde salle de réception à l'ouest. Le parquet est en panneaux à bâtons rompus. Le plafond est à solives apparentes.

La seconde pièce est également rectangulaire avec deux renfoncements, l'un correspondant à l'avant corps en rez-de-chaussée de la façade sud percé de fenêtre et le second correspondant à l'avant-corps arrondi accolé à la façade ouest dans lequel se trouve une cheminée monumentale et deux verrières. Trois niches en plein cintre font face aux fenêtres. Deux portes sont percées au mur est permettant la communication avec le vestibule d'entrée et l'autre salle de réception. Une autre porte est ménagée sur le mur ouest menant aux pièces de service. Le parquet est à panneaux en bâtons-rompus et le plafond avec solives apparentes. Des lambris d'appuis courent sur tous les murs et sont décorés de tables saillantes.

  • Murs
    • pierre de taille enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit en pavillon
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • agrafe, pilastre, colonne, coquille, serpent, vase, billette, cartouche, cuir découpé, grenade, chute, feston, guirlande, fleur, feuille, satyre, tête d'homme, candélabre, acanthe, pomme de pin, ruban, mufle de lion
  • Précision représentations

    Les façades de la demeure portent de riches décors : pilastres, chapiteaux végétaux, coquille, agrafes enroulés, tables... Sous la fenêtre de la travée centrale de la façade sud, une table est sculptée de deux serpents entourant un vase orné.

    Dans la salle de réception est en rez-de-chaussée se trouve une cheminée monumentale présentant un riche décor sculpté. Les chambranles ont une base attique et sont griffés. Ils se terminent par des coussinets décorés d'une large feuille d'acanthe et d'une pomme de pin. Le manteau est laissé lisse. La hotte droite porte en son centre un mufle de lion encadré de rubans au-dessus duquel se développe un décor architectural alternant coussinets enroulés et frise d'acanthe et pomme de pin prise dans un décor géométrique.

    Dans la salle de réception ouest en rez-de-chaussée est ménagée une alcôve dans laquelle se tient la cheminée. L'encadrement de l'alcôve présente un décor architectural de pilastres à chapiteau d'inspiration ionique soutenant un entablement composé de plinthes, de tors et d'une frise de billettes. Quatre coussinets enroulés et décorés de feuille d'acanthe surplombent la composition. En partie supérieure, un fronton abrite un riche décor : un cartouche de cuir découpé est flanqué de deux éléments végétaux. Aux extrémités du fronton se situe un décor de grenades. Le même décor architectural est repris au niveau de trois niches positionnées sur le mur nord de la pièce.

    La cheminée est entièrement sculptée sur sa hotte droite, son manteau et ses chambranles. Les chambranles sont formés par un pilier de trois colonnes à base attique. Les chapiteaux des deux colonnes arrières sont corinthien et le chapiteau avant est décoré d'une chute végétale retenue par un ruban. L'échine est formé de billettes et l'abaque est composée de volutes encadrant un chérubin. Au centre du manteau est sculpté un masque de satyre flanqué de deux cornes d'abondance d'où s'extraient des rinceaux composites. La hotte droite porte un décor d'architecture : deux pilastres portent un entablement et encadrent une table richement sculptés. Les pilastres, sur une base attique, sont décorés d'une table rentrante sur leur tors. Leur chapiteau d'inspiration ionique porte une palmette centrale et soutient un entablement composé d'une table saillante et de moulurations. Au centre de la table de la hotte se trouve un cartouche en cuir découpé avec une chute végétale ornée de rubans enroulés et de festons végétaux. Le cartouche est entouré de deux figures fantastiques mi-homme mi-oiseau. Deux candélabres encadrent la composition. En partie supérieure, une frise ornée de triglyphes alternant avec des colonnettes corinthiennes. Au centre, un masque masculin est couronné. Au-dessus, l'entablement soutient la corniche moulurée par des coussinets enroulés qui alternent avec un motif de coquille prise en plein cintre et surmontée d'une grecque. La corniche est formée de plinthes, de tores et d'une frise de modillons.

    La cheminée est encadrée de deux niches concaves couvertes par une voute en coquille. Deux verrières sont percées sur les murs en retour. Elles sont peintes d'un décor de cuir découpé avec une fleur d'abaque centrale entouré de guirlande et de festons végétaux en partie supérieure. La partie basse des verrières présente un décor de vase fleurie en son centre, encadré par deux éléments végétaux en frise.

    Les lambris présentent un décor de tables rectangulaires et losangées dans la pièce de réception ouest et le vestibule et de cuir enroulé dans la pièce de réception est.

    L'escalier est en bois. Les balustres sont en candélabres. Le départ de rampe enroulé décoré de feuilles d'acanthe.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Protections

Les étages ont totalement été modifiés pour répondre à la nouvelle fonction de la demeure.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 897. Bail à vie par les réligieux de l'Epau à Guillaume Lamuenays, prêtre au Mans de 2 quartiers de vignes en Douce-Amie moyennant 12 sols et 6 deniers de rente annuelle, 1489.

  • Archives départementales de la Sarthe ; Per 5. Petites Annonces de la Sarthe, 1780-1860.

  • Archives municipales du Mans ; G 48. Augmentations et diminutions de la matrice cadastrale, quartier de Sainte-Croix, 1822-1914.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 13. Etat des habitants de Sainte-Croix, 1831.

Bibliographie

  • GUITTON, Georges. L'étrange destin d'Ambroise Yzeux, paysan urbaniste manceau (1876-1941), Graphi Services, 2010.

  • LEVOYER, Daniel. "Le château de Méhoncourt de Douce-Amie à la CRS 10", in La Vie mancelle et sarthoise, 2021.

    n° 470, p. 2-5

Documents figurés

  • Plan de domaines dépendant du temporel du chapitre du Mans ou relevant de ses fiefs, et situés à Douce Amie et à l'Eventail, à Sainte-Croix / dressé par Jean Duguer, 1787. 1 dess : encre sur papier. (Archives départementales de la Sarthe ; G 12).

  • Plans cadastraux napoléoniens de la commune de Sainte-Croix. 1810. 3 feuilles : encre sur papier. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\329).

  • Plans cadastraux napoléoniens de la commune de Sainte-Croix,1846. 19 feuilles : encre sur papier. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\183\293 à 311).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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