La maison, dessinée sur le plan cadastral napoléonien de 1836, remonte vraisemblablement à la fin du XVe siècle ou début du XVIe siècle : l'utilisation du pan-de-bois pour la façade et les cloisons, la charpente, la cheminée en pierre de l'étage et l'escalier en vis au noyau particulièrement soigné confirment cette datation. Il n'est pas impossible que le bâtiment ait été à l'origine plus étendu vers l'ouest, ce qui expliquerait la disproportion actuelle entre la grande cheminée soignée de l'étage et les dimensions réduites de la pièce qu'elle occupe. L'escalier, primitivement dans une tour maçonnée hors-œuvre, a été inclus dans l'œuvre lorsque la maison a été agrandie sur la cour, vraisemblablement au XVIIIe siècle. Sous le passage couvert, on devine dans la maçonnerie l'angle de la maison primitive, confirmant cet agrandissement.

Au début du XIXe siècle, la maison appartenait à un chapelier, d'après l'état de section du cadastre. La maison aurait ensuite abrité l'atelier d'un maréchal-ferrant (dont subsistent des anneaux, crochets et fer à cheval fiché dans la cheminée au rez-de-chaussée), puis une mercerie au début du XXe siècle. On doit à cette dernière l'aménagement de la devanture de boutique, en 1902 d'après le propriétaire. La façade arrière a été partiellement remaniée, peut-être à la même époque. On note également l'adjonction d'une corniche en plâtre sur la façade principale. En 1975, la maison est remise en état et baptisée "l'Atelier". C'est peut-être lors de ces travaux que le pan-de-bois, jusqu'alors masqué par un enduit, a été remis en évidence. Par la suite, devenue propriété communale, la maison abrite des expositions. Le propriétaire actuel, lui-même artiste, perpétue cette activité sous l'enseigne "l'Atelier couleurs de fées".