Située en contrebas de l'église paroissiale, la maison présente un corps de logis ancien (XVIIe s. ?) côté est, au-devant d'une partie également ancienne en rez-de-chaussée, côté ouest, mais qui a gagné un étage au XIXe siècle lorsque la maison devient presbytère, suite à l'achat par la commune en 1807.

Le 23 janvier 1777, devant le notaire de Beaumont-La-Chartre, Louis Rondeau du Noyer, notaire royal et procureur fiscal à Chemillé, et Marie Anne Poulle sa femme, demeurant au bourg et

paroisse dudit Chemillé, baillent à ferme à Louis Sevault, marchand tonnelier, et Louise Ag ? sa femme, demeurant au bourg et paroisse de Beaumont-la-Chartre, l'ensemble ainsi décrit :

un corps de bâtiment composé de deux chambres basses et deux chambres hautes, deux à cheminées et les deux autres sans cheminée, évier et petite chambre à côté servant de boulangerie, un four au pignon d'icelle, grenier et comble couvert de bardeaux, une cave sous l'une des dites chambres basses, issues et jardin dans un tenant renfermé de murs et haies, un puits… issues qui communiquent sur la rue de la Borde à l'église sur laquelle sont les portes d'entrée, trois écuries en un tenant de l'autre côté de ladite rue, issue et fourme à fumier devant lesdites écuries et jardin dans un tenant, et une petite issue derrière lesdites écuries, des jardins, plusieurs pièces de terre labourables en différents endroits, des prés et de la vigne au bourg et paroisse dudit Beaumont…

L'ancien presbytère en face de l'église paroissiale n'ayant pu être récupéré à la Révolution par la municipalité, la commune décide d'acquérir une maison pour servir de presbytère. Par une délibération du 8 décembre 1807, le conseil municipal de Beaumont-La-Chartre accepte ainsi l'offre de Mme Huet d'Artigné [au château de La Borde] de céder à la commune cette maison près de l'église pour servir de presbytère, pour la somme de 1200 francs - la valeur de la maison étant estimée à 1600 F par l'expert.

« Considérant que la position de la cure de Beaumont-La-Chartre ne peut laisser présumer la réunion à une autre commune, que la maison dont le conseil demande à faire l'acquisition est très convenable pour loger le desservant, que le prix exigé comparé à l'estimation de l'expert prouve suffisamment le désir qu'a madame Dartigné d'exercer un acte de bienfaisance envers la commune… »,

le conseil municipal achète la maison devant Rondeau, notaire, le 2 décembre 1809.

La description en est :

Une maison composée de deux chambres basses à cheminée, corridor entre, une autre petite chambre froide, un petit cabinet à côté servant d'évier, escalier devant, deux chambres hautes aussi à cheminée, grenier comble dessus, couvert en tuiles et bardeaux, cour devant et au bout de ladite maison, ci-devant close de murs, une grange au bout de ladite cour par le nord en mauvais état de réparation, cave sous l'une des chambres de ladite maison, jardin attenant à ladite cour vers le couchant et derrière ladite maison et grange, close de haies vives et sèches, qui en dépendent, dans laquelle clôture est un puits commun avec le propriétaire de la maison nommée le vicariat appartenant actuellement à la veuve de Pierre Richer comme étant aux droits d'être héritière de feu le sieur Gervais Sarcé, ancien curé de Beaumont-la-Chartre par acte notarié dûment en forme, joignant le tout d'une part vers midy à la rue tendant de la Borde à l'église dudit lieu, d'autre part vers levant à la rue de l'ancien cimetière, par autre part du midy lesdits sieurs Leverrier et Duchesne et du couchant la dite veuve Richer.

(…) la venderesse l'ayant acquis de Jean Amiot, charpentier, et Catherine Michel Gasnier sa femme, par acte à notre rapport du 13 octobre 1806…

La commune fait ensuite réaliser des travaux pour agrandir et rehausser d'un étage le bâtiment qui est adossé au logis ancien. Le bail à loyer commençant en 1936 pour le curé de Beaumont-La-Chartre décrit ainsi la maison :

- au rez-de-chaussée une chambre à feu à usage de salon [NORD], un corridor, une autre chambre à feu à usage de cuisine [SUD côté rue], une pièce derrière à cheminée, escalier au fond [probablement du corridor] donnant accès au premier étage, une chambre froide à côté de cet escalier, avec sortie sur le jardin,

- au premier étage une chambre à feu avec cheminée en marbre, une autre chambre froide avec alcôve derrière, une autre chambre à feu avec cheminée en marbre et une alcôve, chambre à feu derrière, cabinet de toilette et palier, grenier sur le tout couvert en ardoises,

+ cave sous la cuisine.

Cour, issues et jardin devant et en côté de ladite maison entourée de murs de clôture, puits commun. Le tout d'un seul et même tenant, joint d'un côté la rue conduisant de la route de Neuvy à la mairie et à l'église, et par devant la place de l'église.