Les communs du château de Bonnétable sont connus à partir du XVIIIe siècle. Ils consistaient alors, outre la maison du portier jouxtant le portail principal face au château et qu'il était prévu de reconstruire en 1721, en deux cours situées au sud du château. La première, dénommée basse-cour, comprenait une grande étable de 20 chevaux et deux magasins à matériaux. La seconde, dite cour du jardinier, renfermait la maison de ce dernier, dite des Grands Jardins, et diverses parties agricoles. Seul le chenil, réaffecté avant 1769 en maison de garde, était isolé à l'ouest des jardins. Ces bâtiments étaient alors pour la plupart affectés à différents officiers du château et certains furent baillés ou vendus à des particuliers dans le dernier quart du XVIIIe siècle, comme la maison des Grands Jardins en 1787.
En 1835, le jardin du château était bordé au sud, sur la rue de Luynes, par quatre maisons et un magasin appartenant à la duchesse de Montmorency, dont l'ancien chenil et la maison dite des Grands Jardins, et à l'ouest, sur l'actuelle rue du Maréchal Leclerc, par les bâtiments de la Basse-Cour et cinq autres maisons alignées sur la rue. L'ancienne maison des Grands Jardins fut augmentée en 1876.
Lors de la campagne de travaux menée entre 1880 et 1888 par les architectes Henri et Louis Parent pour Sosthène de La Rochefoucauld, de nouveaux communs furent édifiés dans l'enceinte du jardin potager vers 1884 (logement de cocher, écuries et remises et 3 serres), devant le château rue du Maréchal Leclerc en 1885-1886 (logements et remises ?) et autour de la ferme de La Lande, désormais incluse dans la nouvelle enceinte du parc entre 1885 (chenil et logement de piqueur) et 1891 (lavoir, d'une lingerie à vapeur et d'une glacière). Tous sont identifiables à l'emploi d'un style néogothique plus ou moins affirmé, à l'imitation du style employé pour la restauration du château (maçonnerie de moellons non enduite, baies de style gothique, éléments de fortification employés en décor, pignons découverts). Dans le même temps, l'ancienne maison du directeur de la scierie Lecomte construite vers 1847 et incluse dans le périmètre du nouveau jardin potager vers 1880 fut réaffectée en logement de jardinier et l'ancien chenil puis logement fut remanié et réaffecté vers 1887 en logement de postillon, écurie et remise.
En 1884, le château fut alimenté en eau courante grâce à une pompe actionnée par une éolienne Bollée et reliée à un château d'eau, et l'année suivante par un bélier hydraulique du même constructeur. A partir de 1890, une machine à vapeur construite par Marshall Son et Cie à Gainsbourough assure l'éclairage électrique.
Synthèse
Des communs mentionnés au XVIIIe siècle subsistent la maison dite des Grands Jardins au 3 de la rue de Luynes, édifice du XVIIIe siècle plusieurs fois remanié, peut-être la maison 1 de la même rue, datable de la 2e moitié du XVIIIe siècle et réputée avoir abrité le régisseur, et l'ancien chenil remanié et augmenté dans le dernier quart du XIXe siècle. La maison dite du jardinier, dans l'enceinte du jardin potager aujourd'hui propriété de la Communauté de Communes Maine 301, est l'ancienne maison du directeur de la scierie Lecomte, construite vers 1847 et rachetée vers 1880. Seule la principale des 3 serres a été conservée. Les communs construits ou augmentés dans le dernier quart du XIXe siècle devant le château, dans le jardin potager et autour de la ferme de la Lande partagent le même style néogothique (fenêtres à meneau et traverses, lucarnes à fronton pignons, pignons découverts, éléments de fausse fortification). Ceux de La Lande, dont l'ancien chenil, semblent partiellement désaffectés.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.