Dossier d’œuvre architecture IA72001584 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Église paroissiale Saint-Georges de Saint-Georges-du-Rosay
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Maine 301 - Bonnétable
  • Commune Saint-Georges-du-Rosay
  • Adresse place de l'église
  • Cadastre 1835 C 106  ; 2014 AB 130

Mentionnée vers 1280, l'église fut réparée dans la deuxième moitié du XVe siècle (couverture en tuiles en 1469-1475) puis remaniée dans le dernier quart du XVe et la première moitié du XVIe siècle : percement d'une baie en 1478-1479, tour surélevée en 1482-1483, couverte en ardoises en 1529-1530 et munie de lucarnes dans la décennie suivante, balet augmenté et couvert de tuiles vers 1543-1544. Des vitrages à losanges et une horloge sont également mentionnés.

Deux campagnes d'augmentations marquèrent la seconde moitié du XVIe siècle et le 1er quart du XVIIe siècle :

Entre 1550 et 1555 d'abord, une ou plusieurs chapelles furent édifiées à la place d'un balet, d'après le pourtraict présenté à la fabrique par Sanctot Chemin et probablement modifié en 1553-1554 (achat d'un demy-pilier et un demy-chapistreau et portement d’arche non prévus au devis). Le gros-oeuvre en moellons des carrières de la paroisse (Le Perray de Guérinet et La Maladrerie) et en pierres de taille de Saint-Germain-de-la-Coudre (Orne) fournies par le perrier Guillaume Lehoulx fut réalisé par les maçons fertois Olyvier Jothereau et Hierosme Le Plege. La charpente fut exécutée par Berthelot Touchard (façon des cintres des arches) et Pasquier Charon et la couverture en tuiles par Jehan Houyau. Au lancement des travaux, la vitre près de l'autel Saint-Gilles fut levée et massonnée. Le chantier s'acheva par la construction du balet de la chapelle clos de carreaux, couvert de tuiles et équipé de sièges, par Anthoine Pegu et Estienne des Maysons. L'autel fut installé l'année suivante.

En 1590 ensuite, le fort de l'église fut édifié, la grande porte murée, des canonnières percées, le balet, la barrière et les murs du cimetière furent réparés. La fabrique fit provision de poudre à canon. Entre 1615 et 1617, les maçons Charles Pingault et François et Louis Pouget et le menuisier Marin Buron œuvrèrent au parachèvement de la muraille du ballet et les guérites de ladite église furent couvertes ensemble.

Entre ces deux chantiers, quelques travaux d'aménagement intérieurs furent réalisés : pose d'un lambris de couvrement en chêne en 1569, réfection du beffroi du plancher de la tour-clocher en 1579, projet sans suite de clôture du chœur en 1604 par les maçons fertois Robert Viet et son fils Jehan. En 1623, ce dernier exécuta la voûte de la tour de l'église et l'année suivante la montée de la dicte tour (première pierre posée le vendredi 22 mars 1624). Les moellons de grès des fondations de l'escalier furent récupérés sur les murs en ruines du jardin seigneurial dans le village et la pierre de taille fut fournie par Chertrain, perier de sainct Gauburge.

Entre 1630 et 1631, les ballets furent refaits, puis l'église plusieurs fois réparée entre 1747 et 1790.

Restée invendue et en mauvais état en 1801, l'église fut réparée dans la première moitié du XIXe siècle (mention des créneaux entourant l'église en 1836, plafonnement du chœur en plâtre sur lattis en 1837 selon le devis de Laurent, commissaire-voyer de l'arrondissement de Mamers).

La restauration de l'avant-corps et de la nef, amorcée en 1853 par l'agrandissement du portail de l'avant-corps sur les plans et devis de l'agent-voyer cantonal Levillain, fut réalisée entre 1862 et 1866 par Edouard Lecomte, entrepreneur et marchand de bois à Bonnétable, sur des plans et devis donnés en 1858 par l'architecte Nourry-Blottin et corrigés en 1861 par l'architecte d'arrondissement Ernest Pieau selon les recommandations de l'architecte diocésain Boeswillwald (insistance sur la conservation du caractère défensif de l'église). La restauration, voulue complète mais très conservatoire de l'avant-corps, affirma ce caractère défensif : surélévation du mur couronnant le portail, orné d'une niche en brique, surélévation et couronnement en briques des deux tourelles cerclées de fer, remplacement de la couverture en tuiles par de l'ardoises, remplacement du lambris de couvrement portant la date 1539, orné de d'apôtres peints et complété au-dessus par un Jugement dernier fort détérioré et d'une exécution médiocre. La nef fut consolidée par deux contreforts à parement de grès et des chaînages de fer puis surélevée d'environ 1 m (reprise de l'aileron près de la tour). L'ancienne charpente sans contreventement fut remplacée par une nouvelle, à fermes boulonnées couverte d'ardoises. L'intérieur de la nef fut couvert d'un nouveau lambris de bois, nivelé et enduit.

En 1863, l'architecte A.L. David présenta un projet de sacristie de style néo-roman à construire dans l'angle de la chapelle et du choeur, pour remplacer la sacristie située du côté opposée et partiellement incendiée. Une nouvelle sacristie fut effectivement construite en 1871.

L'église fut inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1927. En 1932, la voûte en plâtre du chœur fut partiellement refaite sur les devis de Pascal Vérité, architecte des Monuments Historiques au Mans. Le classement aux Monuments historiques par arrêté du 18 juillet 1994 a annulé l'inscription.

Synthèse

Campagnes de construction des XIe et XIIe siècles.

La nef en moellons de calcaire et de grès roussard, éclairée de chaque côté par trois fenêtres étroites couvertes d'un arc monolithe, date du XIe siècle. La position des fenêtres indique la hauteur originelle des murs.

La majeure partie de la tour (jusqu'au larmier) puis le chœur, appuyé sur le contrefort de celle-ci et percé de baies couvertes d'arcs plein-cintre clavés, aujourd'hui bouchées, datent du XIIe siècle. La jonction du chœur avec la nef n'est pas connue (vestige de contrefort à droite de la porte nord de la nef).

Les vestiges du portail occidental de la nef, de style roman, couvert en plein cintre et orné de pointes de diamant et de billettes, peut être rattaché à l'une ou l'autre de ces campagnes. La nef fut surélevée peut-être dès cette époque (chaînes en grès roussard visibles au nord au-dessus des fenêtres du XIe siècle et au sud dans l'angle de la nef et de la chapelle), en tous les cas avant la 2e moitié du XVe siècle.

Travaux de réparations et d'embellissement du XVe siècle.

La fenêtre du rez-de-chaussée de la tour peut dater du XVe siècle, une fenêtre identique existait dans le mur est et fut bouchée au XVIIe siècle. Le portail occidental couvert d'un arc segmentaire et orné d'une moulure creuse arrêtée par des congés date de 1459 (achat des vantaux, cf. dossier), la porte du mur nord de la nef qui donne dans l'ancien cimetière peut dater de la même époque. Les trois fenêtres à réseau gothique de la nef et du mur sud du chœur datent probablement des années 1478-1479. Celle du chœur, à l'emplacement de la porte de l'actuelle sacristie, était encore close en 1864 d'un vitrail aux armes de la famille de Saint-Mars, seigneurs de Saint-Georges à la limite des XVe et XVIe siècles. Enfin, la partie haute de la tour-clocher, avec le larmier orné aux angles de personnages très érodés qui figureraient les Quatre Évangélistes, date de 1481-1482, sauf les fenêtres couvertes en plein-cintre plus tardives (percées vers 1579 avec la réfection du beffroi ?).

Construction de la chapelle sud. 1550-1555.

La chapelle à deux travées voûtées d'ogives construite entre 1550 et 1555 résulte du projet de Sanctot Chemin réduit en cours de chantier, comme en témoigne la commande de supports non prévus au devis (correspondant à la colonne engagée et au demi-chapiteau antérieur droit ?) et surtout l'arc-doubleau bouché du mur ouest, sans doute conçu pour ouvrir sur un bas-côté non réalisé. Les auteurs étaient actifs sur le chantier de Notre-Dame-des-Marais à la Ferté-Bernard dans les années 1540 (le maçon Olivier Jothereau était le serviteur de l'architecte Mathurin Delaborde). Du ballet de la porte ouest ne subsiste que la trace du toit dans l'enduit.

Travaux de couvrement et de distribution. XVIe-XVIIe siècles.

La portion de lambris orné de disques en bois portant un décor peint couvrant le haut de la nef est probablement le vestige du lambris posé en 1563. Le beffroi installé en 1579 porte des armoiries non identifiées, proches celles figurant sur la porte du logis de la Miloudière. La voûte sur croisée d'ogives couvrant la chapelle du rez-de-chaussée de la tour-clocher et l'escalier en vis suspendu desservant les parties hautes de cette dernière, datent de 1623-1624 et sont l’œuvre du maître-maçon fertois Jehan Viet. La chapelle semble avoir été réaménagée quelques années plus tard (réalisation en 1630 de l'imaige de Saint Sébastien pouvant correspondre au tableau en terre-cuite ornant le retable).

Fortification de l'église. 1590-1617

L'église fut fortifiée entre 1590 dans le contexte de la fin des guerres de la Ligue. L'élément majeur du système défensif est l'avant-corps ou fort, adossé au pignon ouest de la nef en 1590, achevé en 1616-1617 puis remanié dans le 3e quart du XIXe siècle. En 1590, il s'est agi de flanquer, sans doute hâtivement (plan irrégulier), le balet du portail occidental de deux corps de bâtiment en maçonnerie et couverts en terrasse. Entre 1615 et 1617, l'avant-corps, encore dénommé balet, fut achevé, régularisé (différence d'épaisseur de maçonnerie dans les parties hautes) et couvert d'un appentis : la partie centrale de la façade et peut-être les deux tourelles, mentionnées en 1617, datent de cette campagne de travaux. Le couvrement peint du balet daté de 1539 a subsisté jusque dans le 3e quart du XIXe siècle. L'arrachement visible dans la maçonnerie du mur-pignon de la nef n'est pas expliqué.

Les canonnières percées dans les murs gouttereaux de la nef sont pour certaines semblables à celles de l'église de Nogent-le-Bernard ou de la demeure voisine du Mortier (rotules manquantes). La grille en fer de la fenêtre sud de la nef peut dater de cette époque. La mention de créneaux reste problématique : s'agit-il d'un dispositif disparu lors de la seconde surélévation de la nef (cf. infra) ou bien d'une simplement d'une dénomination erronée des canonnières ? Le système défensif était sans doute complété par les murs du cimetière, réparés la même année.

Aménagements et restauration. XVIIe-XXIe siècle.

Le percement de deux nouvelles fenêtres couvertes en plein cintre dans la nef vers 1640 (date portée dans l'enduit extérieur) suit probablement l'installation du nouveau mobilier dans le chœur et les chapelles. Le chœur fut réaménagé une première fois dans la seconde moitié du XVIIIe siècle (surélévation (?), clôture et mise en place d'un nouveau mobilier autour du retable du siècle précédent), puis une nouvelle fois dans le 2e quart du XIXe siècle (couvrement par une fausse-voûte en plâtre en 1837, achat de l'autel-tombeau en marbre l'année suivante).

L'aspect actuel de l'avant-corps doit beaucoup aux travaux de restauration réalisés entre 1853 et 1866, auxquels il faut ajouter le percement des deux fenêtres (en 1853 ?) et le remplacement des anciens murs latéraux en pan-de-bois (?) de l'ancien balet par des cloisons de briques (sablière basse conservée sous la cloison de gauche ?). De la campagne de travaux des années 1862-1866 datent la seconde surélévation de la nef, ses deux contreforts nord, sa charpente et son lambris de couvrement. Il ne subsiste de l'ancienne sacristie, construite à une date inconnue et connue seulement par le dessin de 1858, que la porte d'accès ouverte dans le mur nord du chœur. La sacristie actuelle, construite en 1871, ne reprend du projet de sacristie néo-romane que le nouvel emplacement sur le flanc sud du chœur.

L'avant-corps a été restauré en 2005-2006, et la tour-clocher en 2009 (reconstruction du contrefort gauche de l'élévation ouest, restauration de la charpente et remplacement de la couverture en ardoises par des essentes).

L'église est de plan en croix latine. La nef, précédée par un un avant-corps fortifié et terminée par le chœur à travée droite et abside semi-circulaire, est flanquée à gauche de la tour-clocher à un étage carré et un étage de comble et à droite de la chapelle à deux travées de plan. La sacristie occupe l'angle entre le chœur et la chapelle. Le gros œuvre est en maçonnerie de moellons de grès, de grès roussard, de calcaire et de silex, avec chaînes d'angle en grès roussard et calcaire (nef et avant-corps), en grès (tour) ou en calcaire (chapelle). Les tourelles en encorbellement sur les deux angles de l'élévation antérieure de l'avant-corps sont en briques. L'avant-corps est couvert d'un appentis, les deux tourelles ont un toit conique. Le toit de la tour-clocher est en pavillon, celui de la sacristie comprend une croupe. La nef et le chœur sont couverts de tuiles, l'avant-corps et la sacristie d'ardoises, la tour-clocher d'essentes.L'avant-corps est distribué en un couloir couvert d'une fausse-voûte lambrissée, séparant deux pièces plafonnées. La nef est également couverte d'une fausse-voûte lambrissée, le chœur d'une fausse-voûte en plâtre. Les deux travées de la chapelle sont couvertes de voûte d'ogives à lierne et clés pendantes. La chapelle occupant le rez-de-chaussée de la tour-clocher est couverte d'une voûte d'ogives à clé annulaire et contient la tour d'escalier dans l’œuvre renfermant l'escalier à vis suspendue menant au beffroi. Le comble de l'avant-corps est accessible par une échelle de meunier.

  • Murs
    • moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile plate, ardoise, bardeau
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • toit conique
    • appentis
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis avec jour en maçonnerie
    • escalier dans-œuvre : escalier droit en charpente
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1994
  • Précisions sur la protection

    classement par arrêté du 18 juillet 1994. Annule l'inscription à l'Inventaire supplémentaire du 22 décembre 1927

Documents d'archives

  • AD Sarthe : 157 AC 41. Archives communales déposées de Saint-Georges-du-Rosay. Église et presbytère : consolidation et réparation, devis rapports, PV d'adjudication et de réception, plan. 1837-1873.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 157 AC 41
  • Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 74. Fonds Menjot d'Elbenne. Papiers Robert Charles. Saint-Georges-du-Rosay : cop. et extr. tirés des archives de fabrique. 1459-1701.

  • AD Sarthe : 13 2357 - 2359. Saint-Georges-du Rosay. Fabrique, délibérations. 1811-1817 ; 1829-1859 ; 1846-1906.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 13 F 2357 - 2359
  • AD Sarthe : 13 F 2360 - 2367. Saint-Georges-du Rosay. Fabrique, comptes. 1459-1483 ; 1529-1555 ; 1555-1557 ; 1579-1597 ; 1600-1622 ; 1623 - 1629 ; 1630-1637 ; 1701-1705.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 13 F 2360 - 2367
  • AD Sarthe : 13 F 2370. Saint-Georges-du-Rosay. Fabrique. Bâtiments, mobilier. 1843-1864.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 13 F 2370
  • AD Sarthe : G 824. Paroisse de Saint-Georges-du-Rosay. — Fabrique. Dont compte pour l'année 1541 et pour les années 1746 à 1770.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : G 824
  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 477. Fond Paul Cordonnier-Diétrie. Dossiers par commune. Saint-Georges-du-Rosay.

  • AD Sarthe : L 344. SUPPRESSION DU CLERGE : REVENUS DES CURES, CHAPELLES ET PRESTIMONIES ; DECLARATIONS ET COMPTES. Cure de Saint-Georges-du-Rosay. 1791-1793 .

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : L 344
  • AD Sarthe : 2 O 287/6. SAINT-GEORGES-DU-ROSAY. Bâtiments communaux. Eglises : travaux, restauration (1837-1933). Presbytère :réparations, aliénation, location avec plan de 1853 (1813-1938).

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 O 287/6
  • AD SArthe : 5 V 232. Saint-Georges-du-Rosay. fabrique, comptes. 1813-1906.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 5 V 232

Bibliographie

  • CAUVIN, LOTTIN, René-Jean-François (éditeurs scientifiques). Chartularium insignis ecclesiae Cenomanensis quod dicitur : Liber albus capituli... Institut des provinces de France. Mémoires. 2e série. T. II. Le Mans, Monnoyer, 1869.

    p. 722
  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie. 6 tomes. Le Mans : Monnoyer ; Paris : Bachelier, 1829-1842.

    T. V p. 224
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Articulation des dossiers