A partir de 1421, une seigneurie de la Mousse non localisée, relevant de la baronnie de la Guierche, est mentionnée, et, en 1621, la seigneurie de ce nom située à Briosne, relevant de la même baronnie et appartenant à la famille Joly de Fleury. A partir de 1625 au plus tard, elle est indifféremment nommée terre et seigneurie de La Grande et Petite Mousse, de La Grande Mousse ou de La Mousse, et possède un droit de haute justice. En 1747-1748, le site, situé à proximité d'un bois taillis et de vignes, est occupé par huit bâtiments répartis en deux cours, et deux jardins dont l'un semble régulier. Il est bordé d'une longue allée boisée, dont le débouché sur la route royale est encore mentionné en 1814. En 1835, La petite Mousse compte un logis et quatre bâtiments répartis autour de la première cour, La Grande Mousse un logis et un bâtiment dans la seconde cour ainsi qu'un bâtiment près du chemin d'accès. Un champ de la fuie existe au nord-ouest, le jardin régulier a disparu. Après 1835, les deux logis sont agrandis, deux bâtiments de La Grande Mousse sont détruits et deux nouveaux construits, La petite Mousse compte un bâtiment de plus. Un souterrain-refuge est relevé en 1961, mais n'est pas localisé.
Synthèse :
Selon le plan de 1747-1748, le manoir de la Mousse semble organisé en haute-cour comprenant le logement et les étables F (cf. Des. 1), et basse cour avec le logis, les deux granges et les étables H.
Le logis (partie gauche et aile en retour), le logement et les étables F, quoique très remaniées, datent probablement du XVIe siècle.
Le logement est l'ancien logis seigneurial. Il était composé d'un corps principal à étage, carré ou en surcroît, cantonné au moins d'une tour sur l'angle donnant sur le chemin d'accès, et d'un corps secondaire adossé contre l'élévation postérieure, visible sur le plan de 1747-1748 et détruit avant 1835. Une porte bouchée dans le comble du corps principal suggère l'existence d'un autre corps de bâtiment adossé au pignon droit (tour sur l'angle ?), détruit avant 1747-1748. L'étage du corps principal est arasé à une date inconnue. Les vestiges visibles dans le comble permettent d'en restituer partiellement la distribution, sauf la position de l'escalier (Des. 2). L'escalier extérieur est un ajout du XIXe siècle. L'élévation postérieure est masquée par la végétation. Le logis actuel était peut-être le logis du fermier, mais la présence de la chambre haute de l'aile en retour laisse un doute quant au statut de son occupant.
Au XVIIe ou dans la première moitié du XVIIIe siècle (avant 1747-1748), les deux granges et les grandes étables H sont construites. La grange G date peut-être du XVIIe siècle. Les murs en maçonnerie semblent remplacer une structure sur poteaux ou en pans-de-bois (mortaises visibles à chaque extrémité des tirants). Le logis est sans doute agrandi en pans-de-bois vers la droite à cette période, l'épais refend portant la cheminée étant l'ancien pignon droit.
Au milieu ou dans la seconde moitié du XIXe siècle, le logis est remanié (reconstruction de l'élévation sur cour et construction du cellier-remise), les étables H sont probablement surélevées, ainsi que la grange D (surélévation en pan-de-bois), l'étable E et la remise sont construites, ainsi que le fournil et la porcherie en une même campagne de travaux (matériaux et mise en œuvre similaires).
Le corps de bâtiment prolongeant le fournil est construit au XXe siècle en fonction de la limite parcellaire créée après 1835 entre les deux anciennes cours.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.