Dossier d’œuvre architecture IA53004575 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Maison, 25 rue Dorée
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Lassay-les-Châteaux
  • Adresse 25 rue Dorée
  • Cadastre 2023 AC 255
  • Précisions
  • Dénominations
    maison

La maison du 25 rue Dorée et 9 Grande-Rue, dans une large mesure reconstruite au cours des premières années du XVIIe siècle, présente une distribution et un décor qui témoignent de la richesse du logis et de son commanditaire. Du côté de la place principale, elle se démarque par une échauguette débordant sur la voie.

La maison du 25 rue Dorée se déploie sur une parcelle en forme de lanière, qui relie la Grande-Rue à la rue Dorée et procède vraisemblablement du lotissement du bourg à l'époque médiévale.

En 1512, Jean Sanson, prêtre et chanoine du Mans, possède une maison à cet emplacement. En 1516, celle-ci comprend une cour, qui servait auparavant de jardin, et un porche, ainsi qu'un jardin, situé de l'autre côté de la rue Dorée. De la maison du XVIe siècle, il ne reste pas de trace, si ce n'est quelques possibles éléments de remploi (appui de la large fenêtre sur cour du premier niveau, appui de la fenêtre étroite sur ruelle du premier niveau et baie à chanfrein convexe du rez-de-chaussée sur cour).

La maison actuelle est réédifiée entre 1607 et 1629, selon une étude dendrochronologique (prélèvements sur les poutres de plancher et les solives uniquement). Cette datation est corroborée par la forme des deux cheminées du rez-de-chaussée et d'une cheminée de l'étage – à hotte droite et possédant un linteau porté par deux corbeaux sculptés de volutes – ainsi que par l'escalier rampe-sur-rampe, qui possède des dispositions similaires à celui du couvent de la ville. L'analyse des maçonneries de la tour d'escalier rectangulaire, située en milieu de parcelle et greffée sur l'arrière de la maison du 7 Grande-Rue, montre que la reconstruction de la maison du 25 rue Dorée-9 Grande-Rue est postérieure à l'édification de celle du 7 Grande-Rue, qui pourrait dater, au moins en partie, du XVIe siècle.

L'inventaire des titres de la ville de Lassay offre une description de la distribution de cette maison en 1642, qui appartenait alors à Marguerite Piette, veuve de Jamet le Damoiseau. Sur une cave se trouvaient deux salles et une cuisine ; au premier niveau, deux chambres et un grenier, le tout desservi par une tour d'escalier. Cette distribution correspond encore à celle du rez-de-chaussée. L'ensemble s'étendait de la Grande-Rue à la rue Dorée. La maison était accessible par une cour située derrière et au bout du logis, dans laquelle se trouvait une écurie – édifice encore présent dans la cour, vraisemblablement édifié au XVIe siècle (petits moellons non assisés et baies à chanfrein droit).

L'aveu rendu en 1680 au seigneur de Lassay par Allexandre le Damoiseau apporte des précisions et témoigne d'un agrandissement. Dans la cuisine du rez-de-chaussée, deux fours sont mentionnés, qui ne sont pas cités dans l'aveu précédent. Ils peuvent avoir été omis ou réalisés entre temps. Les deux bouches en sont encore visibles dans la cheminée située à l'arrière de la maison et l'arrondi du massif forme une légère saillie dans la rue Dorée. Une garde-robe et une étude, à côté d'une des salles du rez-de-chaussée, sont ajoutés. Le premier étage est agrandi d'une pièce en encorbellement, qui enjambe le massif du four à pain et accueille deux études. La section nord de la corniche qui couronnait l'ensemble du premier niveau est alors déplacée pour orner le nouveau pan de mur sur rue, mais elle n'est pas assez longue pour couronner l'ensemble de cette adjonction et est prolongée d'une corniche de bois. Au premier niveau, des cloisons sont édifiées pour aménager une antichambre entre les deux chambres.

Au XVIIIe siècle (avant 1753 ?), un corps de bâtiment bas est ajouté entre le massif du four à pain et le portail, sans doute à destination de lavanderie. Une porte est aménagée sur la rue dorée.

Une auberge nommée du "Grand Turc" y est installée dans les premières années du XIXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 17e siècle , datation par dendrochronologie
    • Secondaire : milieu 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
  • Dates

La demeure du 25 rue Dorée est bâtie sur une parcelle qui relie la Grande Rue à la rue Dorée. A l'ouest, elle est mitoyenne d'une maison, dans la parcelle de laquelle sa tour d'escalier hors-œuvre est encastrée, ainsi que d'une cour ouverte sur la rue Dorée et donnant accès à une dépendance – ancienne écurie –, tandis que son flanc oriental est bordé d'une étroite ruelle ménagée entre les parcelles.

La maison, édifiée en moellon de granit, s'élève sur un étage carré. Elle est dotée d'une cave, qui s'étend en deux pièces distinctes sous le corps de logis principal, orienté nord-sud. Le rez-de-chaussée du corps de logis principal est divisé en trois pièces : une salle sur rue (aujourd'hui séparée du reste de l'ensemble) et une salle centrale, donnant accès à la tour d'escalier et séparée de la troisième pièce, l'ancienne cuisine, par une cloison en bois de bois dont subsistent des potelets. Le premier niveau est composé d'une chambre sur la Grande Rue, ornée d'une tourelle en encorbellement sur la place, d'une seconde chambre et d'une antichambre, séparées par des cloisons en pan de bois, ainsi que d'une pièce surmontant l'ancien massif du four à pain. La charpente du corps de logis principal est divisée en deux principales parties : celle surmontant la pièce sur la Grande Rue, dont les pannes se trouvent dans le prolongement de la maison voisine et celle surmontant le reste du corps de logis. Les trois fermes de cette dernière se trouvent au droit des poutres de plancher des deux niveaux inférieurs – ce qui semble corroborer la cohérence de la reconstruction de cette partie. Les fermes sont pourvues d'un poinçon dont les angles sont abattus et renforcé à l'endroit où pénètre le faux-entraits. Les pannes reposent sur des embrèvements creusés au niveau du faux-entrait. Un corps de logis secondaire, haut d'un niveau, jouxte le corps principal, à l'ouest, avec lequel il communique à chaque niveau.

Du fait des contraintes liées à la forme de la parcelle, la tour d'escalier rectangulaire, hors-œuvre, est déportée sur le côté de la maison, à l'arrière de la maison mitoyenne. Elle témoigne de la permanence de la position des circulations verticales à l'arrière des maisons urbaines. En revanche, la forme de l'escalier, rampe sur rampe, est plus rare à Lassay – la seule autre occurrence documentée se trouve au couvent des bénédictines. Une arcade en plein-cintre s'ouvre dans le prolongement du mur-noyau, sur chacun des paliers.

Les cheminées de la salle centrale du rez-de-chaussée et de la chambre centrale du premier étage sont finement ouvragées. Les corbeaux en forme de volute surmontent des piédroits ornés de tables rentrantes, tandis que leurs linteaux sont surmontés d'une corniche moulurée. Le linteau de la cheminée de l'ancienne cuisine est quant à lui supporté par des corbeaux chanfreinés à doubles ressauts. De profonds piédroits surmontés d'un congé l'encadrent.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, sous-sol
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier tournant à retours sans jour sur voûte
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections

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Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 48. Chartrier de Lassay. Inventaire des titres de la ville de Lassay, 1765, vol. 2.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
Seure Marion

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