Le corps de logis sur rue du 15-17 Grande-Rue est la partie la plus ancienne de l'ensemble. En effet, sa charpente, commune aux deux numéros, et une des poutres de plancher du rez-de-chaussée sont constituées d'arbres abattus au printemps 1492 et à l'automne-hiver suivant. La division de ce corps de logis en deux habitations est documentée dès 1527 et pourrait découler d'un jumelage effectué lors de la construction, procédé qui permet de réduire les coûts de mise en œuvre.

Entre 1523 et 1527, un corps de logis est édifié le long de la rue Dorée, à l'arrière du 15 Grande-Rue. Il est séparé du premier par une cour et lui est relié par une galerie, déjà construite en 1527. Une cheminée monumentale à hotte droite, chanfreins profonds et corbeaux sculptés de trois ressauts chauffait la pièce du rez-de-chaussée. Elle a été démontée et se trouve aujourd'hui dans une maison de Chantrigné.

La seconde partie du corps de logis sur la rue Dorée est postérieure à l'adjonction effectuée en 1523 et 1527, en attestent les maçonneries du mur-gouttereau nord. Elle est toutefois déjà édifiée en 1640.

Les aveux rendus par les habitants en 1620, 1642 et 1661 montrent que chacune des deux parcelles comprenait deux caves, deux salles, deux chambres et deux greniers, répartis dans les corps de logis avant et arrière, reliés par des galeries. C'est vraisemblablement dans celles-ci que se trouvaient les escaliers dont la forme originelle reste inconnue.

Les façades donnant sur la Grande-Rue sont relevées au XVIIIe siècle, en attestent les linteaux à arcs segmentaires de leurs fenêtres.

Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle ou du début du suivant, une porte et une fenêtre ouvrant sur le rez-de-chaussée et une porte de cave sont percées dans la façade sur la rue Dorée du 15 Grande-Rue.