Dossier d’œuvre architecture IA53004570 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Maison, 5 rue Saint-Sauveur
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Lassay-les-Châteaux
  • Adresse 5 rue Saint-Sauveur
  • Cadastre 2023 AC 18
  • Précisions
  • Dénominations
    maison

La maison située au 5 rue Saint-Sauveur comporte deux corps de logis distincts et des pièces aux niveaux de sols variés, qui témoignent de phases de construction et de rénovation successives. En raison de la complexité de ces dernières, le phasage qui suit ne peut qu’être hypothétique. Il se fonde sur la synthèse des sources écrites (AD Mayenne, 138 J 48) et sur l'analyse du bâti conservé.

L'édifice est situé à l'extérieur des limites médiévales de Lassay, le long de l'ancien faubourg partant en direction du Mans. Une maison est mentionnée à cet emplacement dès 1527. Elle est alors possédée par Mathurin Morand. Elle se compose à cette date de "maison, champ et jardin nommé le champ du verger scis au haut de la ville" et d'une cour devant la maison. Cette première maison pourrait, au moins en partie, correspondre au corps de logis avant, au sud de l'ensemble, orienté est-ouest, bien que celui-ci soit dans de larges proportions modifié par la suite. Le relevé du plan montre en effet que le corps de logis avant possède des maçonneries continues et d'une même épaisseur (près d'un mètre) et des dimensions ainsi qu'un plan rectangulaire, divisé en deux ensembles présentant des niveaux variés, qui pourraient correspondre à ceux d'un petit logis du XVIe siècle. La cheminée située dans le mur-pignon occidental, dont les corbeaux ont été buchés (en remploi comme supports des poutres transversales ?) mais dont les profonds ébrasements et congés sont encore visibles, pourrait également dater de cette époque.

En 1567, cette première maison apparaît divisée entre les héritiers de Louis de la Motte et de Françoise Thoumin et Jacques Morand. Le second possède un cellier, une cave, une chambre et un grenier, ensemble qui pourrait réunir la partie orientale du corps de logis principal et la cave de la partie occidentale. En effet, le niveau plus bas de la pièce en rez-de-chaussée de la partie orientale du corps de logis avant par rapport à la partie occidentale, l'absence de cheminée et sa moindre largeur (un tiers) concordent à la désigner comme un cellier. Jacques Morand possède alors une maison servant de grange, située à l'arrière.

En 1603, la maison semble réunie en un seul ensemble, appartenant à Guillaume de la Motte, avocat et élu particulier à Lassay. Dans la description qui en est alors faite, il est indiqué qu' "aux deux costés il y a deux pavillons bastis de nouveau". L'un de ses deux pavillons correspond au corps de logis arrière. La datation par dendrochronologie de sa charpente en pavillon, ainsi que de l'enrayure basse de la charpente de couvrement de la tour d'escalier hors-œuvre, mises en œuvre entre 1594 et 1598, ainsi que la forme de ses ouvertures (fenêtres étroites à linteaux fins, non chanfreinées) le confirment. L'autre pavillon "basti de nouveau" pourrait soit désigner le corps de logis avant, restauré à cette occasion, soit la tour d'escalier. Il est possible que la section inférieure de celle-ci ait préexisté aux nouveaux corps de logis : les mortaises vides du noyau suggèrent un changement de disposition des marches et la porte située entre le palier du premier niveau de la tour d'escalier et la chambre haute du corps de logis sud est chanfreinée (unicum dans l'état actuel de la maison), ce qui évoque une datation du XVIe siècle. Le noyau pourrait également constituer un remploi provenant d'une tour préexistante, qui aurait distribué le logis par son flanc arrière, ce qui expliquerait la présence de la porte chanfreinée. Par ailleurs, Guillaume de la Motte possède, à l'arrière de la parcelle, "une petite grange, une boulangerie avec une petite étable et cellier, le tout en un tenant ».

En 1642, la maison appartient à Barbe Pottier, veuve de Guillaume de la Motte. Elle comporte alors deux salles (une dans chacun des corps de logis ?), une cuisine, des chambres, une cave. A côté de la maison se trouvent "four et fournil, grange, étable, boulangerie, jardin".

En 1754, Armand Thoumin, sieur du Bouillon et entreposeur de tabac, est propriétaire de la maison. La description qui en est alors faite montre un état proche de celui de 1603 et une distribution similaire à celle qui s'observe aujourd'hui : deux salles sous lesquelles se trouvent deux caves (corps de logis arrière et partie ouest du corps de logis avant), une cuisine (partie est du corps de logis avant ?) et des chambres. Dans la cour se trouve un four et fournil, une grange et étable servant d'écurie et une petite maison servant de boulangerie.

Sur le cadastre dressé en 1813, la maison apparaît en un seul ensemble. Sur le cadastre dressé en 1840, elle est divisée en deux propriétés : le corps de logis avant avec la cour située à l'avant de celui-ci et le corps de logis arrière, dont dépendent les dépendances arrière. C'est vraisemblablement entre ces deux dates que d'importants travaux ont été effectués au corps de logis avant : rénovation de la façade avant et repercement des ouvertures, ajout d'un escalier entre les deux pièces (pour pallier au fait que l'escalier en vis dépend de l'autre propriété ?) et modification de la charpente (remploi de bois de la charpente précédente ?), s'accompagnant d'une surélévation des murs (pour permettre l'aménagement de la pièce sous comble de la partie orientale ?). C'est peut-être à cette même époque que la petite cuisine en appentis, possédant une pierre d'évier, a été ajoutée, contre le mur nord du corps de logis arrière. En 1840, un champ planté en verger se trouvait toujours à l'arrière de la parcelle bâtie.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle , daté par source
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle , daté par source, datation par dendrochronologie
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1595, datation par dendrochronologie

La maison du 5 rue Saint-Sauveur se trouve en retrait par rapport à la rue. Elle est composée de deux corps de logis disposés en équerre.

Le premier, dit corps de logis avant, est de plan quadrangulaire et orienté est-ouest. Il est divisé en deux par un mur de refend, la partie occidentale mesurant les deux tiers de la partie orientale. Il est distribué par un escalier situé dans l'angle sud-ouest de la pièce orientale. Sa partie occidentale comporte une cave (reliée à celle du corps de logis nord), une salle en rez-de-chaussée comportant une cheminée obstruée et une chambre à l'étage. Sa partie orientale ne comporte pas de cave, un rez-de-chaussée plus bas que la salle voisine, une chambre à l'étage carrée et une chambre dans le comble habitable. La façade principale est ouverte de trois portes, qui donnent accès, d'ouest en est, à la cave, à la salle occidentale et à la cuisine. Les linteaux de portes et de fenêtres sont monolithes et surmontés d'un arc de décharges s'étirant sur toute leur largeur.

Le corps de logis nord, dit corps de logis arrière, est de plan quadrangulaire, s'approchant du carré. Il est composé d'une cave, d'une salle en rez-de-chaussée, communiquant avec une petite cuisine au nord, dotée d'une pierre d'évier, de chambre au premier étage. Chacun de ces niveaux communique avec les pièces occidentales du corps de logis sud, à l'exception du niveau de comble. Ce corps de logis est distribué par un escalier en vis, situé dans une tour hors-œuvre. Un escalier droit bordé d'une épaisse maçonnerie relie la base de la tour à la cave. Une pièce en encorbellement (anciennes latrines ?) se situe au premier niveau, dans l'angle formé par la tour et le corps de logis nord. La charpente en pavillon constitue un unicum parmi les charpentes observées autour de Lassay. Il s'agit d'une charpente dite mixte, dont les pannes sont portées par les faux-entraits.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 48. Chartrier de Lassay. Inventaire des titres de la ville de Lassay, 1765, vol. 2.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
Seure Marion

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