Dossier d’œuvre architecture IA53004505 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Maison de maître
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Fromentières
  • Lieu-dit le Rocher
  • Cadastre 1833 A2 443 à 450  ; 2022 A 1080, 1604
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, dépendance, terrasse en terre-plein, portail, allée, cour, ferme

Aucun document antérieur au XIXe siècle n'a permis de retracer l'histoire ancienne du Rocher, bien que l'intérêt stratégique du site, en surplomb de Neuville, ancien site de franchissement de la Mayenne, ne fasse aucun doute. Le dictionnaire de l'abbé Angot demeure muet à cet égard. Les éléments les plus anciens se trouvent dans les bâtiments de part et d'autre de l'allée rectiligne, et notamment dans l'aile est de la maison de maître où sont à signaler des murs plus épais, les restes d'une cheminée ancienne et quelques ouvertures étroites à fort ébrasement, le tout néanmoins difficilement datable. Il n'existe aucune trace d'une éventuelle seigneurie et d'un manoir. Vers 1800, le Rocher n'était qu'une modeste closerie appartenant à un certain Pierre Trochon.

"La maison de réserve appelée le Rocher, jardin, issues, dépendances quelconques" est édifiée dans le courant du 1er quart du XIXe siècle, comme le précise l'acte de vente par Julien-René Perrault et son épouse Françoise Trochon, propriétaires à Château-Gontier, à un chirurgien des Deux-Sèvres, Isaac Poullain-Fontaine, daté du 20 novembre 1821 : "la maison de réserve a été bâtie au cours de la communauté d'entre M. et Mme Perrault, ainsi que tous les jardins et accessoires", soit entre 1806 et 1821. Cette maison est visible sur un dessin des années 1830 par Charles-Etienne Domaine : comme aujourd'hui, elle possédait trois travées et un étage carré, mais la toiture était à deux pans et non à croupes. Il s'agit vraisemblablement d'une modification de la 2e moitié du XIXe siècle, tout comme l'adjonction de décors sculptés en tufeau et la construction de l'aile ouest, côté Mayenne. Une carte postale des années 1900 montre que l'aile est était alors coiffée d'une balustrade ; la porte principale de la maison n'était pas cintrée comme c'est le cas aujourd'hui.

Le plan cadastral napoléonien de 1833 montre la maison de maître et les bâtiments de la closerie, mais surtout un vaste jardin avec différents espaces bien définis de part et d'autre de l'allée rectiligne qui sépare la demeure de la ferme. L'état de section précise : allée et petite allée, jardin anglais derrière la demeure, jardin français en carrés devant la façade principale, pépinière, parterre, carré d'eau servant de vivier. On note également la présence, devant la maison, de deux édicules circulaires non identifiés. Une partie de ces aménagements initiaux a disparu sous un grand parc à l'anglaise sans doute réalisé dans la 2e moitié du XIXe siècle. L'existence d'une orangerie est également attestée par les matrices cadastrales à la fin du XIXe siècle.

En 1826, les époux Poullain-Fontaine revendent la propriété à Auguste-Marie Goussé de la Lande, président du tribunal civil de première instance de Château-Gontier. Après son décès en 1856, sa veuve Marie-Amélie Mahier conserve la propriété près de trente ans. La famille Goussé était issue de la magistrature de Château-Gontier et avait acquis la terre noble de la Lande-Guibert à Ahuillé. L'abbé Goussé de la Lande (frère d'Auguste ?) est curé de Saint-Germain-de-l'Hommel de 1836 à 1845. Après le décès de la veuve Goussé de la Lande en 1882, la propriété passe à Mme Pallu du Bellay, puis à son gendre Ferdinand de Feydeau de Saint-Christophe, résidant dans la Vienne.

Tout récemment restaurée, et complétée d'un escalier au niveau de l'aile ouest, la maison arbore côté rue un curieux bas-relief qui serait une représentation médiévale de saint Erasme provenant du lieu-dit du même nom près de Bayeux. La propriété est désormais à la tête d'une vaste noyeraie biologique de 10 hectares, la plus importante de la Mayenne, appelée à se développer encore à l'avenir. Quant à l'ancienne ferme, en grande partie reconstruite dans la 2e moitié du XIXe siècle et depuis distraite de la propriété, elle a été de nouveau fortement remaniée au début du XXIe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle

La demeure est construite sur le rocher surplombant la Mayenne et Neuville, dont elle tire son nom. Perpendiculaire à la rivière, elle est orientée, pour sa façade principale, au sud-ouest. Elle est séparée de l'ancienne ferme par une allée rectiligne qui délimite un vaste parc.

La maison comprend un corps central à trois travées, avec étage carré et étage de comble, couvert d'un toit à longs pans et à croupes, et flanqué de deux ailes asymétriques plus basses. La façade se compose de trois travées ordonnancées. Au centre, la porte en plein cintre est accessible par un perron à deux volées symétriques. L'élévation en moellons enduits est complétée par des décors moulurés en pierre de taille de tuffeau : pilastres d'angles à motifs de losanges et de cercles, appuis et larmiers sur consoles aux ouvertures du rez-de-chaussée, chambranles à crossettes et linteaux à motifs de volutes et palmettes. La composition est couronnée par une corniche moulurée et une lucarne centrale à ailerons et fronton cintré. La façade postérieure, dépourvue de tout décor, présente également trois travées ainsi qu'une lucarne en bois.

Les bâtiments de l'ancienne ferme sont régulièrement disposés en U autour d'une cour distincte. On remarque quelques ouvertures cintrées en briques, ainsi que la lucarne passante d'un fenil, mais la plupart des baies ont été remaniées.

La demeure et son parc sont accessibles, côté ferme et côté Mayenne, par deux portails à piliers surmontés de vases : l'un d'eux présente un dessin de ferronneries très élégantes. Le parc à l'anglaise se déploie sur une longue parcelle vers le sud ; à l'ouest, une terrasse demi-circulaire délimitée de buis surplombe la vallée de la Mayenne.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : en charpente
  • État de conservation
    bon état, remanié, restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement architectural, pilastre
    • ornement géométrique, losange, cercle, volute
    • ornement végétal, palmette
  • Précision représentations

    Pilastres d’angles à motifs de losanges et de cercles, linteaux de fenêtres à motifs de volutes et palmettes, lucarne à ailerons en volutes.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 62/227. Vente de la maison de maître du Rocher en Saint-Germain-de-l'Hommel à Isaac Poullain-Fontaine, 20 novembre 1821.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 169-170, 577, 1492. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Fromentières, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 384. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Saint-Germain-de-l'Hommel, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 222 Q 49. Vente de la propriété du Rocher en Saint-Germain-de-l'Hommel à Auguste Goussé de la Lande, 3 décembre 1823.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 222 Q 49

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

Documents figurés

  • Vue du moulin de Neuville sur la Mayenne / dessiné par Charles-Etienne Domaine. 2e quart 19e siècle. 1 dess. (Collection particulière).

  • Vue du moulin de Neuville sur la Mayenne / dessiné par Charles-Etienne Domaine. 2e quart 19e siècle. 1 dess. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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