Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le plan cadastral napoléonien de 1810. Les premières maisons du hameau sont construites à la fin des années 1830. Les matrices cadastrales signalent en 1873 la construction de la maison, probablement achevée dès 1870, pour un certain François-Henri Dupuy qui en fait sa résidence principale. C'est probablement sa fille, Marie-Joséphine Dupuy, que l'on retrouve en 1908, résidant rue du Mans à Laval et à Montauciel à Entrammes avec son époux Marie-Joseph Cointet.

La maison, avec son architecture originale, est conçue pour profiter du paysage alentour, la vallée de la Mayenne, la ville de Laval et l'établissement Saint-Joseph-des-Champs. La grosse tour circulaire, qui donne son nom à Montauciel ou Monte-au-Ciel, abritant un vestibule au rez-de-chaussée et une chambre à l'étage, était ceinturée par deux balcons en bois recouverts de zinc. L'abbé Angot se contente de signaler "logis en forme de tour ronde" dans son dictionnaire topographique. Plus intéressant, on lit dans le journal la Mayenne d'octobre 1900 que, dominant le nouvel hippodrome de Laval qui occupait l'emplacement de l'actuel aérodrome, "la tour de Monte-au-Ciel rappelle le moulin de Longchamps et donne du pittoresque à ce coin du champ de courses". On trouve également dans le Laval Républicain d'octobre 1934 cette courte description qui fait toutefois erreur sur la nature du bâtiment : "un énorme pigeonnier très curieux intérieurement avec ses boiseries découpées à l'orientale par un artiste patient (1895)". La référence de cette dernière date n'est pas précisée, pas plus que l'artiste en question.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands installent un poste de guet sur la tour. La maison est victime des bombardements visant le camp d'aviation de Laval. Lourdement endommagée, elle est vendue en mars 1948 par Mlle Cointet à Jean-Marie Balé, cultivateur. Elle fait alors l'objet d'une importante remise en état au titre des dommages de guerre en 1949. L'architecte Bourdet signe le devis le 14 juin 1949, mais c'est l'architecte lavallois Marcel Brisard qui lève les plans et suit le chantier. Les travaux, confiés aux entrepreneurs Dubois et Cahoreau (maçonnerie, plâtrerie et ciment), Dalibard (charpente et couverture), Paudois (menuiserie), Chubilleau (zinguerie), sont réceptionnés en décembre 1951. L'aspect de la maison change radicalement, avec la transformation des couvertures et la suppression des balcons filants.

L'ancien corps de ferme a été remanié en logements dans la 2e moitié du XXe siècle.