L'intégralité des bâtiments figure sur le plan cadastral napoléonien de 1833. La partie la plus ancienne des constructions actuelles semble être le logis en rez-de-chaussée, à gauche du corps principal : la forme du toit et de la porte suggèrent une datation de la fin de la période médiévale, sans certitude au vu des récentes transformations. La maison de maître, dont les ouvertures ont également été refaites dans le 1er quart du XXe siècle, date probablement du XVIIIe siècle. La porte à pilastres et fronton a été créée selon le goût du XVIIe siècle. Les dépendances, remaniées au fil des usages, datent peut-être aussi pour l'essentiel du XVIIIe siècle.

Selon les travaux de l'abbé Angot, la "maison seigneuriale de Landeucherie" serait signalée en 1642. Néanmoins, en l'absence de documents originaux, il convient d'être prudent ; le lieu n'est pas mentionné sur la carte de Jaillot de 1706 et est une simple ferme sur la carte de Cassini du milieu du XVIIIe siècle. Jean de Quatrebarbes, écuyer et sieur de la Brosse achète Landeucherie en 1616 de Jean d’Héliand, sieur de la Barre. C'est ensuite la résidence de Jacques de Quatrebarbes, dit l’abbé de la Rongère. Rattachée à la Rongère, la propriété devenue simple closerie fait l'objet de baux pour son exploitation ; une montrée est réalisée le 25 mars 1777, précisant qu'elle est occupée par le fermier Julien Meslin et son épouse Marie Chartier. La succincte description fait état d'une cuisine, d'un grenier, "d'apartemens" blanchis, d'un "grenier sur le portail", d'un pressoir, d'écuries, ainsi que de terres labourables et de "vignes de nul valeurs". La "closerie de l’Endeucherie" figure parmi les biens nationaux loués au profit de l’administration pendant la période révolutionnaire, avant d'être restituée à ses propriétaires.

En 1844, Alfred-Marie de Couhé de Lusignan, demeurant à Paris, hérite de la propriété dans la succession de sa mère Agathe de Chavagnac, soeur du marquis Gabriel de Chavagnac. La succession précise que la métairie compte 13 hectares de terres exploitées par le fermier Louis Gerbouin. L'ancienne maison de maître conserve son statut de logement de réserve pour les propriétaires. En 1864, Landeucherie est vendue à M. et Mme Penfentenyo de Cheffontaines, propriétaires du château de Neuville, pour 38 000 F. A la mise en vente du domaine de Neuville en 1884, un lot est consacré à la closerie de Landeucherie, alors exploitée à colonie partiaire par un certain M. Guesdon. Celle-ci comprend "la maison du fermier, trois chambres, grenier au-dessus des chambres et de la maison, un four ; une maison de réserve composée d'une cuisine et de deux chambres, grenier au-dessus et cave sous cette maison", un toit à volailles en appentis, un corps de ferme "en retour d'équerre au précédent [composé] d'un porche, d'une écurie et d'une pièce servant à loger le pressoir", un autre corps "formé d'une étable, d'un fond de grange et de toits à porcs avec parc au-devant", greniers sur le tout. Environ 13 hectares de terres y sont alors rattachés. A travers cette description, on reconnait aisément les bâtiments actuels, à l'exception du portail couvert, probablement détruit pour faciliter le passage des engins agricoles, et les hangars et stabulations ajoutés au cours du XXe siècle.