Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.
- enquête thématique départementale, rivière Mayenne
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Mayenne - Mayenne Est
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Commune
Mayenne
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Lieu-dit
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Adresse
154 rue des Vallées
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Cadastre
2022
AW
609
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Dénominationslogement patronal
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Appellationschâteau des Vallées
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Parties constituantes non étudiéesparc, clôture, mur de clôture, portail, cour
La "Lavandrie des Vallées" située paroisse de Saint-Martin de Mayenne est signalée au XVIIIe siècle comme propriété d'un certain Etienne Jore négociant et de son épouse Françoise Bigot. En 1772, le partage des biens de la succession de Anne Richard, négociante, inclut "les maisons, lavanderies, arrivoirs, jardins, prairies et dépendances composant la blanchirie des Vallées située près la ville de Mayenne, avec la calandre, presses, vernes, auges, généralement tout ce qui dépend de la ditte blanchirie ; avec les maisons, jardins, terres et prés des Vallées", alors tenus à ferme par un négociant du nom de Jacques Colombel.
Situé un peu plus au sud que la demeure actuelle, l'établissement appartenait au début du XIXe siècle, d'après le cadastre de 1820, à Noël-Thomas Féron. La famille Féron, qui possède de multiples ramifications, était implantée à Madré, près de Couptrain, au milieu du XVIIIe siècle. C'est sans doute à la fin du XVIIIe siècle que François Féron, marchand de son état, quitte Madré pour s'implanter à Mayenne où il développe un négoce de toiles ; selon les travaux de Max Roche, il est conseiller municipal de la ville en 1803. L'activité est reprise par ses fils, notamment Noël-Thomas qui s'établit aux Vallées comme blanchisseur, pour y demeurer jusqu'à son décès en 1836. Sa succession comprend un patrimoine déjà important incluant "une maison et des bâtiments industriels servant de blanchisserie et de teinturerie avec pré attenant, un second pré et trois petites maisons pour les ouvriers de l'usine".
Le fils de Noël-Thomas, Adolphe Féron, après avoir tenu un négoce de toiles avec son frère à Paris, revient à Mayenne pour s'y marier en 1833. Il reprend l'usine familiale au décès de son père et poursuit le développement de l'affaire. Il devient rapidement l'un des plus riches et influents notables de la ville, dont il est conseiller municipal et juge de commerce ; au faîte de sa carrière, il devient conseiller général du canton de Mayenne en 1871 ; il décède le 18 juin 1879. Les matrices cadastrales indiquent qu'il est le commanditaire de la grande maison patronale, surnommée "château des Vallées", bien qu'elle n'ait été achevée qu'après sa mort, en 1882, pour devenir imposable en 1885. Construite face à la Mayenne, sur l'emplacement d'un jardin, la maison témoigne de l'éclatante réussite de la famille Féron. L'architecte demeure toutefois inconnu. Le fils d'Adolphe, Gustave Féron, négociant lui-même puis rentier, hérite de la propriété et suit vraisemblablement l'achèvement des travaux. Si l'on en croit la monographie communale de 1899, il semble que l'entreprise Féron ne soit plus en activité à cette date.
La maison n'a pas connu de modification profonde, si ce n'est semble-t-il le percement de quelques petites ouvertures côté rue dans la 2e moitié du XXe siècle. Initialement construite en bord de ville, elle est aujourd'hui incluse dans l'agglomération de Mayenne du fait de la périurbanisation.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle
La maison est construite à flanc de coteau, parallèlement à la Mayenne qui coule quelques dizaines de mètres en contrebas. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire imposant dont les façades sont mises en relief par de légers avant-corps, flanqué d'une tour circulaire au sud, dans l'axe de la vallée. La façade sur la rivière, orientée au nord-ouest, présente sept travées et un avant-corps central de trois travées resserrées. La façade postérieure, côté rue, possède à l'inverse deux avant-corps latéraux et seulement trois travées. La maison compte un niveau de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés, ainsi que deux étages de combles.
Le gros-œuvre en moellons de schiste généralement laissés apparent contraste avec les décors de briques rouges : bandeaux et corniches, chaînages d'angles, encadrements des ouvertures et des plein-de-travée. L'ensemble du rez-de-chaussée et le corps central de la façade principale accentuent la polychromie architecturale par l'alternance de lits de briques et de lits enduits blancs, alternance reproduite aux arcs des fenêtres. On remarque également les assises de briques plus sombres qui matérialisent, volontairement ou non, la base du second étage, témoignant peut-être d'interruptions sur le chantier. La corniche à modillons surmonte une frise en carreaux de faïence à motifs géométriques (dents de scie et losanges) qui fait également le tour de l'édifice. La haute toiture à longs pans et à croupes est ajourée d'un niveau de lucarnes en bois à pilastres et corniches et d'un niveau d'œil-de-bœuf en zinc. Le faîtage est couronné d'épis également en zinc.
La tour, qui vient rompre la symétrie de l'ensemble mais lui confère tout son pittoresque, et coiffée d'une haute poivrière qui en double pratiquement la hauteur. Elle est ornée d'une corniche à festons en briques et d'une grande arcature où s'inscrivent deux grandes baies superposées, tournées vers la vallée, le jardin mais aussi le site de l'ancienne usine. L'épi de faîtage porte un fanion orné de l'initiale F des Féron.
On accède à l'entrée principale par un perron précédé d'un escalier en fer-à-cheval. Le parc, clos de haies et de murs, s'organise sur une vaste parcelle longeant la Mayenne ; on y accède par une grille en ferronnerie du côté de l'ancien chemin de halage et par un portail à piliers sur la rue des Vallées. Ce dernier est flanqué d'une petite maison de gardien. On note également la présence d'une petite fabrique à toit en pavillon.
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Murs
- schiste moellon
- brique
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Toitsardoise
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Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, 2 étages de comble
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Couvrements
- charpente en bois apparente
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
- toit conique
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État de conservationbon état
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Techniques
- céramique
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Représentations
- ornement géométrique, losange, dent de scie
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Précision représentations
Frise en carreaux de faïence à décors de losanges et de dents de scie.
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Archives départementales de la Mayenne
- (c) Archives départementales de la Mayenne
- (c) Archives départementales de la Mayenne
- (c) Archives départementales de la Mayenne
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 8 187. Partage de la succession de Anne Richard, incluant la blanchisserie des Vallées à Mayenne, 22 octobre 1772.
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Archives départementales de la Mayenne ; 5 J 6. Inventaire de meubles à la Lavandrie des Vallées à Mayenne, 5 février 1773.
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Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 254, 255, 627, 628, 1550, 1554. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Mayenne, XIXe-XXe siècles.
Périodiques
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ROCHE, Max. "Une famille mayennaise dans le commerce des tissus au XIXe siècle, les Féron : un exemple de mobilités". Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 93, 1986.
p. 95-110
Documents figurés
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Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).
Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.
Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.