Bien qu'aucun document n'atteste véritablement de l'existence d'un manoir, le Grand Val était une seigneurie relavant du comté de Laval. Les aveux conservés indiquent que le fief était aux mains de la famille d'Aché, seigneurs de Soulgé-le-Bruant, aux XVe et XVIe siècles : en 1445, Olivier d'Aché rend hommage pour son fief et domaine du Val, puis en 1531 Jean d'Aché pour sa "terre et appartenances du Val tant en fief que domaine", ainsi que la métairie de la Baudonière, l'hébergement et appartenances de la Perrine, plusieurs clos de vignes dont celui du Val de Mayne. Suivant un acte de 1483, les seigneurs du Val étaient fondateurs de l'église paroissiale de Houssay. En 1539, les frères d'Aché vendent l'ensemble à Jeanne Malabry. Au XVIIe siècle, la seigneurie est rattachée à celle de la Rongère, propriété de la famille de Quatrebarbes. En 1673, l'aveu d'Hyacinthe de Quatrebarbes fait état, au Grand-Val, d'une "maison dudit lieu faite à mur couverte d'ardoise, l'estable à bestiaux, cellier et pressoir estant aux bouts couverts de chaulme".

Au XIXe siècle, le Grand-Val est une des nombreuses closeries du domaine de la Rongère et compte dix-neuf hectares. Il ne reste rien des anciens bâtiments, visibles sur le plan cadastral napoléonien de 1833, dont les fondations ont en partie été utilisées pour la construction des bâtiments actuels par M. Couhé de Lusignan (neveu du marquis Gabriel de Chavagnac), portée au registre des matrices cadastrales aux années 1856-1857. L'ensemble peut être daté du 3e quart du XIXe siècle. Les lucarnes sont ajoutées à l'occasion de l'aménagement du comble dans la 2e moitié du XXe siècle. Le portail est également récent. La maison de la Perrine, près du bourg de Houssay, qui pourrait avoir été le manoir associé à la seigneurie, a été remaniée et n'est guère plus lisible.