Dossier d’œuvre architecture IA53004471 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Maison de maître dite manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune La Roche-Neuville
  • Lieu-dit l' Hermitage
  • Cadastre 1833 A1 274-275  ; 2022 254 A 75-76
  • Précisions anciennement commune de Saint-Sulpice
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, portail, mur de clôture, four, hangar agricole, remise, écurie

La demeure de l'Hermitage, volontiers qualifiée de manoir bien qu'elle n'ait jamais été le siège d'une seigneurie, doit être en réalité considérée comme une de maison de maître. La première mention relevée par l'abbé Angot date de 1649, à l'époque où le propriétaire est Gabriel Constantin, conseiller au parlement de Bretagne et grand doyen de l'église d'Angers. En 1670, le domaine est vendu par Gabriel de Langan, marquis de Bois-Février (neveu du précédent ?), également conseiller au parlement de Rennes, à Hyacinthe de Quatrebarbes qui l'adjoint à son domaine de la Rongère.

L'ensemble du corps de logis figure sur le plan cadastral napoléonien de 1833. On distingue au moins deux campagnes de constructions : le pavillon peut être daté sans trop d'hésitation du XVIIe siècle, de par sa forme générale et le décor de ses cheminées. Les bâtiments accolés ainsi que l'étable ou écurie sont présumés antérieurs, mais aucun élément architectural ne permet d'avancer une datation précise. Le portail couvert avec ses tours circulaires date sans doute également du XVIIe siècle. Cette pseudo-fortification renvoie, comme le pavillon et ses échauguettes, au statut social prestigieux du commanditaire de cette demeure de campagne, peut-être Gabriel Constantin ou Gabriel de Langan.

Les archives de l'Hermitage sont conservées au sein du chartrier de la Rongère. En 1690, Hyacinthe de Quatrebarbes fait donation de la propriété, pour un motif inconnu, à un bourgeois nommé Jean Denis, qui prend le titre de "sieur de l'Hermitage". En 1729, son fils Jean-Baptiste-Pierre Denis, sieur du Bory et cavalier de maréchaussée résidant principalement à Laval, en hérite. Le partage de sa succession fait état du "lieu et closerie de l'Hermitage situé proche le bourg et paroisse de Saint-Sulpice, composé d'une maison de maître, d'une salle par bas, d'un petit cabinet à côté, une cuisine, un office, un sellier à côté, une chambre à ouvroir de l'autre côté de ladite cuisine, une chambre sur ladite salle, un cabinet à côté, une autre chambre sur la cuisine, les greniers dessus couverts d'ardoizes, une cour close avec murs et pallis, une petite maison étant à côté du portail, le fournil, étable, écurie, un toit à porcs, le puits étant dans ladite cour, un jardin clos de murs et pallis".

En 1778, la demoiselle Denis héritière du lieu baille la closerie de l'Hermitage à un certain Florent Péan ; toutefois, "ladite demoiselle bailleresse se réserve la maison de maître, la salle par bas, la petite chambre d'à costé, les chambres par hault, les cabinets, les deux greniers dessus, un cellier à son choix, le petit jardin devant icelle dite maison, et les deux tourelles ; de façon que lesdits preneurs n'auront seulement pour logement que la cuisine, grenier dessus, l'office de la dite maison, un cellier avec le grand jardin". De la même façon, lorsque Nicolas Denis, résidant à Rennes, cède à titre de viager les closeries de l'Hermitage et des Portes à Jean Anger, gros commerçant en fil, en 1798, il se réserve la "chambre par hault régnante sur la salle de la maison du dit lieu de l'Hermitage, un petit cabinet aussi par hault à coté de ladite chambre, un petit jardin au-devant de ladite maison, droit de faire cuire du pain au four du dit lieu et de déposer du bois dans la cour".

Vers 1829, l'Hermitage est racheté pour servir de dot à la seconde épouse de Gabriel de Chavagnac qui le réintègre dans le domaine du château de la Rongère. La remise, le hangar, le four et les toits à porcs, qui ne figurent pas sur le plan napoléonien, sont ajoutés dans la 2e moitié du XIXe siècle. Le logis est restauré entre 1978 et 1980 : les ouvertures sont presque intégralement refaites, elles conservent néanmoins leur emplacement et leur forme originelle. Seule une petite baie cintrée est percée et une lucarne en pierre à fronton triangulaire se substitue aux petites lucarnes en bois du XIXe siècle. Une ancienne fenêtre murée de la façade postérieure du pavillon est réouverte, tandis qu'une autre est supprimée sur le mur-pignon. L'intérieur est également modernisé mais conserve ses charpentes, son escalier à vis et ses cheminées du XVIIe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

La demeure, construite en moellons de schiste et de grès et couverte d'ardoise, est établie au sommet du coteau en rive droite de la Mayenne, le long d'un ancien chemin se terminant aujourd'hui en impasse. Le logis comprend un gros pavillon à étage de plan rectangulaire et deux bâtiments de taille décroissante accolés vers l'ouest. Le pavillon se caractérise par sa porte cintrée surmontée d'un petit jour carré, ses grandes fenêtres à encadrements harpés, sa corniche moulurée, sa haute toiture à longs pans et à croupes et sa grande souche de cheminée en briques sur le versant nord. Il se singularise surtout par ses deux échauguettes plates en brique, en léger encorbellement aux angles nord-ouest et sud-est, couvertes par un léger débord du toit principal. La lucarne à fronton triangulaire est une restitution dans le goût du XVIIe siècle. Passé la porte du pavillon, on accède à un vestibule où se trouve l'escalier en vis en pierre desservant l'étage ; une porte en plein cintre donne sur la grande salle du rez-de-chaussée, pourvue d'une grande cheminée en pierre ornée de moulures et de pilastres. Une cheminée identique se trouve dans la chambre à l'étage.

A la perpendiculaire se trouve un corps de dépendances couvert d'un toit à longs pans et à croupes, incluant une étable ou écurie surmontée d'un grenier avec lucarne gerbière, une remise, un hangar à poteaux en bois ainsi qu'un four à pain. Les ouvertures sont pour la plupart encadrées de briques de grand module. L'entrée de la propriété, partiellement close par un mur de clôture, s'effectue au sud-ouest par un portail couvert en maçonnerie avec une porte charretière et une porte piétonne cintrées. Leur encadrement est en blocs de granite et de tufeau. Le portail est flanqué de deux tours circulaires coiffées de poivrières sans fonction précise si ce n'est l'apparat. Celle de gauche est percée d'une curieuse ouverture à encadrement monolithe. Une corniche moulurée ornée d'une frise d'arceaux court au sommet des tours et du portail.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non consultable
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 362 J 18. Chartrier de la Rongère ; maison de maître de l’Hermitage à Saint-Sulpice, notes, baux, contrats, 1685-1828.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 362 J 30. Chartrier de la Rongère ; affaire Denis concernant notamment l’Hermitage à Saint-Sulpice, 1760-1761.

  • Archives départementales de la Mayenne, Laval ; MS 80/24-3. Monographie communale de Saint-Sulpice, par l'instituteur Lenfant, 1899.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • Le patrimoine des communes de la Mayenne. Paris : Éditions Flohic, 2002.

Documents figurés

  • Plan cadastral napoléonien de Saint-Sulpice, 1833. (Archives départementales de la Mayenne, Laval ; 3 P 2841).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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