Dossier d’œuvre architecture IA53004466 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Manoir (vestiges), puis demeure dite château
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - L'Huisserie
  • Commune L'Huisserie
  • Lieu-dit Bonne
  • Cadastre 1810 C2 21 22  ; 2022 C 196, 198, 459, 549
  • Dénominations
    manoir, demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    dépendance, grange, étable, écurie, toit à porcs, pigeonnier, cour, mur de clôture, hangar agricole, puits

Un site féodal ancien pour un point stratégique

L'histoire de Bonne est relativement bien connue, grâce à des documents épars disséminés dans différents fonds des Archives départementales de la Mayenne. L'abbé Angot, dans son dictionnaire de la Mayenne, relève la première mention d'un seigneur de Bonne à la fin du XIe siècle : Hamelin de Bona témoigne d'une donation de Foulques du Bignon à Saint-Nicolas d'Angers. D'après le cartulaire de la Trinité de Vendôme, un certain Odon de Bonne, vassal de Guy de Laval, témoigne d'une sentence du comte d'Anjou en 1105.

A cette époque, on trouve probablement sur le site de Bonne une motte castrale, aujourd'hui entièrement disparue mais dont il restait peut-être encore les vestiges d'une douve à la fin du XXe siècle, remblayée depuis. Le site présente une forme circulaire, visible en photographie aérienne et sur le cadastre actuel, mais absente sur le cadastre ancien de 1810 : il pourrait s'agir de la traduction dans le paysage de la forme naturelle du mamelon dominant la Mayenne, ou de la trace d'un aménagement fossoyé du milieu du Moyen-Age. Quoi qu'il en soit, la topographie est hautement favorable à une implantation ancienne, avec une éminence en position dominante contrôlant un ancien passage à gué sur la Mayenne en contrebas, encore signalé à la fin de l'Ancien Régime.

La seconde moitié du Moyen-Age constitue un angle mort dans l'histoire du lieu, avec peut-être une phase de déclin voire d'abandon. La famille de Bonne perdure pourtant, comme en atteste le mariage de Jeanne de Bonne avec Jean L'Enfant de la Patrière en 1411. Bonne est également mentionné dans plusieurs aveux du XVe siècle, rendus au comté de Laval pour la haute et moyenne justice, et à la baronnie d'Entrammes pour le fief et le domaine. Les originaux ont disparu, mais ils sont cités dans un inventaire des titres de la seigneurie rédigé en 1662. On apprend ainsi que la seigneurie appartient au XVe siècle aux seigneurs de la Feuillée : Jean de la Feuillée en 1415, Georges d'Orange seigneur de la Feuillée en 1496. En revanche, il n'existe aucune description des lieux à cette période, mais il subsiste un fragment du logis à l'entrée de la propriété, datable de 2e moitié du XVe siècle par ses vestiges de fenêtre à meneau et traverse et le piédroit d'une imposante cheminée.

Le manoir des Beloce

La famille Beloce, dont on sait peu de choses, devient propriétaire de Bonne dans des circonstances inconnues dans la 1ère moitié du XVIe siècle. En 1547, Jacques Beloce rend aveu à Jean de la Pommeraye seigneur d'Entrammes "pour raison de la terre de Bonnes, circonstances et despendances, subiectz rellevant d'icelle". Son fils Jean Beloce décède avant 1613, date à laquelle sa veuve Marie Lefebvre rend un aveu à la baronnie d'Entrammes qui livre une description succincte des bâtiments : "Et premier ma maison seigneurialle de Bonnes, la maison du mestaier dudict lieu, les granges, estables, fournil, court, estres, estraiges, jardins, douves à l'entour, vergers et autres jardins et courtilz hors lesdites douves, terres labourables y joignant contenant le tout trois journaux et demy ou environ. Item 25 journaux de terre ou environ, de bois de haulte fustaire, vallées et taillys ; Item un petit closeau de terre près l'estraige auquel est mon colombier dudict lieu de Bonnes […] ; Item mon estang contenant un journau ou environ […] Item mondit moulin de Bonnes, portes, chaussées, pescherie, rivages, apartenances et deppendances". Le fief est assorti de droits de haute, moyenne et basse justice, droits de colombier, "de garennes à connilz, liepvres et autres gibbiers", de pêche en la rivière de Mayenne.

Les Beloce font probablement remanier le manoir. On peut supposer, d'après la montrée de 1764 (voir infra), qu'ils font agrandir le logis dans la 2e moitié du XVIe siècle : un gros pavillon lui-même flanqué d'un pavillon d'angle vient s'accoler à un simple logis rectangulaire plus ancien avec une tour d'escalier. A l'appui de cette hypothèse, la datation du pigeonnier (cité en 1613) par dendrochronologie, indique une mise en œuvre entre 1581 et 1585. Quant à la chapelle – probablement sous le vocable Sainte-Marie-Madeleine d'après le tableau qui en ornait l'autel - , elle n'est sans doute pas édifiée vers 1600 comme l'avance l'abbé Angot puisqu'elle n'est pas citée en 1613. Le choix de son vocable serait plutôt à mettre en lien avec Madeleine Lefizelier, épouse de Jean de Beloce (petit-fils du précédent, troisième du nom), seigneurs de Bonne vers 1650.

Ce sont les derniers Beloce à posséder Bonne, qu'ils vendent tout en continuant semble-t-il d'y habiter. Depuis 1654, Jacques de Birague était en instance pour en faire le retrait féodal, accusant (d'après Angot) les Beloce d'avoir "laissé tomber les murs, détruit les clôtures et fossés, et d'avoir vendu la cloche de la chapelle", mais ce n'est qu'en 1662 que Jean Beloce lui remet les titres de la seigneurie dont un inventaire est alors dressé. En 1668, Sébastien de la Porte, conseiller et médecin ordinaire du roi, doyen du collège des médecins de Rennes, y résidant ordinairement paroisse Saint-Etienne, achète la terre de Bonne au vicomte de Birague. En 1673, il passe contrat avec le maçon René Davy pour "parachever la muraille et closture de la pièce de terre de Lasnier que ledit sieur de la Porte veut mettre en vigne et qui déppend de sa terre de Bonnes".

  

Un état des lieux précis en 1764

En 1688, le testament de Sébastien de la Porte prévoit le legs du domaine aux Jésuites de La Flèche : "ma maison jardin fief et seigneurie de Bonne à l'entier ainsi que je la possède et la posséderai le jour de mon décès pour leur servir d'office entre La Flèche et Rennes et y établir une petite retraite et collège rural". Il pose comme conditions de dire à perpétuité deux messes par semaine dans la chapelle de Bonne pour le testateur et sa famille, et de prendre deux enfants de sa famille au collège de la Flèche. Sébastien de la Porte décède cinq ans plus tard, en 1693, et sa veuve Louise Ouvrard en 1698. Les Jésuites prennent alors possession de Bonne, mais le vœu du légataire ne semble pas véritablement avoir été exaucé ; la jouissance du domaine échoit au collège de Laval en échange de l'entretien d'un seul élève. En 1700, le domaine de Bonne était géré par un certain Maxime Anceny, fermier des postes et relais, résidant au faubourg du pont de Mayenne à Laval. En 1727, il supervise une série de travaux, notamment les réparations aux couvertures des bâtiments "de ladite court, chasteau et métairie de Bonnes", la remise en état des murs et espaliers du jardin, de la chaussée de l'étang et du moulin, ce dont témoigne un procès-verbal.

Un précieux procès-verbal de l'état du domaine de Bonne est réalisé en 1764 en vue de déterminer le sort des bâtiments alors peu entretenus. On y apprend que "la maison seigneurialle de ladite terre de Bonnes [est] composée d'un bastiment sous un comble, un gros pavillon au côté vers le midy, une tour ou un escalier avec un petit pavillon aux deux arretiers vers le levant dudit pavillon". Le corps de logis mesure 37 pieds de long sur 23 de large et est distribué de deux caves en sous-sol, cuisine et office au rez-de-chaussée, deux chambres à l'étage et deux greniers sur le tout, "lequel bastiment est construit de murs de pierre commune et mortier de terre crespis en dehors et enduits en dedans de mortier de chaux et sable". Quant au gros pavillon, de 28 pieds sur 30, il comprend "deux caveaux l'un sur l'autre, une cave, une salle dessus, une chambre sur ladite salle, grenier dessus". Une tour en pierre abrite l'escalier de bois, un petit pavillon d'angle, couvert "en forme de dôme extrêmement élevé" comprend office au rez-de-chaussée, cabinet et aisances à l'étage.

La visite se poursuit dans "une cour basse" close avec un grand portail d'entrée, où se trouve la chapelle dont tout le mobilier est passé en revue, notamment l'autel surmonté d'un tableau "représentant l'image de la Magdelaine". La charpente est dite en bon état mais le clocher et la flèche menacent de s'effondrer. On trouve également "une ancienne boulangerie ou buanderie, deux fours avec une laverie à côté", une écurie, un puits ; une seconde cour close avec portail "où sont les bastiments servant au métayer", logis en pierre et pan-de-bois, grange, pressoir, étables aux bœufs et aux vaches, toits à porcs et aux oies ; un jardin clos "servant autrefois de jardin à maître" et un jardin pour le colon avec four ; une "basse-cour ou verger où est le chenil" ainsi qu'une loge avec fouloire ; "la fuye [pigeonnier] scittuée entre l'écurie et la maison du métayer dont la tour est carrée […] servant à présent d'étable à moutons".

  

Abandon et destructions à la fin du XVIIIe siècle

La description très précise des lieux fait état d'un bâtiment en mauvais état, de murs "corrompus et lézardés", d'intérieurs délabrés, de planchers et charpentes menaçant ruine, de toitures en partie découvertes. En conclusion, "il paroist essentiel même pour le collège de Laval qu'il soit suprimé une partie desdits bastiments de ladite terre et singulièrement de la maison seigneuriale qui est inutille, qui n'est point occupée et qui depuis très longtemps ne l'a point été et qui est tombée en totalle ruine". La chapelle est également déclarée inutile, puisque la messe n'y est plus célébrée de longue date. L'examen du plan cadastral napoléonien de 1810 laisse penser que le manoir est effectivement démoli dans la 2e moitié du XVIIIe siècle. La chapelle connaît sans doute le même sort ; l'abbé Angot déclare en avoir observé les fondations vers 1910.

La montrée de 1764 indique que la conservation du vieux logis seigneurial est sans utilité "puisqu'il y a un autre corps de bastiment dans la même cour lequel est en bon état qui n'est point occupé aussy et qui peut servir de maison de maître". Ce bâtiment, effectivement visible sur le plan de 1810 et qui pourrait être daté la 1ère moitié du XVIIIe siècle , correspond à la moitié ouest de la grande demeure actuelle, dont la façade donne sur la cour. D'après la formulation de la montrée, ce logis, primitivement simple en profondeur, n'était apparemment pas conçu pour être une maison de maître : il pourrait donc avoir été construit par les Jésuites pour l'installation du petit collège et n'aurait que très peu servi. Une nouvelle montrée réalisée en 1780 signale qu'une partie des bâtiments de ferme a été réparée et reconstruite "depuis peu d'années" : il y est fait état du logis du fermier, du grand jardin, de la fuie servant de bergerie, des étables, écurie, porcherie et toits à volailles, puis du moulin et de ses dépendances.

A la Révolution, le "lieu et métairie" de Bonne est saisi comme bien national au titre des domaines ecclésiastiques. La propriété est adjugée le 19 janvier 1793 à Louis-Pierre Morin de la Blottais, négociant à Laval. En 1810, il participe à une demande de concession pour l'exploitation d'un filon d'anthracite à L'Huisserie. Personnage ambitieux, il rachète pour le prestige le château des La Trémoïlle à Montjean en 1818. Vers 1840, son fils aîné Louis y fait construire une luxueuse demeure, la Lanfrière. Le domaine de Bonne échoit au cadet, Philippe.

 

Le renouveau du domaine au milieu du XIXe siècle

Philippe Morin de la Blottais (1800-1877), résidant principalement place de Hercé à Laval, que la demeure doit son aspect actuel. Le corps de logis est doublé vers l'ouest, du côté de la vallée de la Mayenne, et pourvu d'une façade néoclassique aux décors soignés, caractérisée par ses portes cintrées au rez-de-chaussée et son balcon filant. L'agrandissement est signalé par les matrices cadastrales pour l'année 1852 et donc probablement achevé vers 1849. L'architecte est inconnu mais la composition semble faire explicitement référence à la façade de l'hôtel de ville de Laval. L'absence de corniche et le pan de toiture en zinc laissent penser qu'une balustrade ou un attique devait parachever l'édifice : ce couronnement a disparu ou n'a jamais été réalisé.

La demeure acquiert pour tout le XIXe siècle le statut de villégiature de campagne. Un nouveau logement pour le fermier et de nouvelles étables sont construits. En 1872, M. Morin de la Blottais obtient l'autorisation de clore sa prairie le long du chemin de halage et de stationner un "batelet" sur la Mayenne destiné à la traversée de la rivière. La création du parc, aujourd'hui en majeure partie occupé par des champs et des prés, n'est pas documentée, mais l'abbé Angot signale un aménagement à l'anglaise, avec "prairies et bosquets, rochers artificiels". C'est peut-être certains de ces rochers que l'on aperçoit encore aujourd'hui ; l'extrémité du parc est marquée par un grand rocher aménagé d'où la vue porte sur la vallée de la Mayenne, Sainte-Apollonie et le Port-du-Salut. Un dessin de Narcisse Morin du milieu du XIXe siècle représente ce panorama ; la légende précise "vue de la Trappe, prise du pavillon suisse de M. Morin de la Blottais". Un autre dessin signé par Charles-Etienne Domaine figure ledit pavillon posté au sommet du rocher dominant la Mayenne. Il apparait encore en arrière-plan d'une carte postale représentant la fromagerie du Port-du-Salut autour de 1900 : il s'agissait d'une sorte de pagode avec coursière, certainement l'une des fabriques de jardin les plus pittoresques de la vallée de la Mayenne.

En 1877, Marthe-Henriette Morin de la Blottais hérite de Bonne avec son époux le vicomte Ambroise de Meaulne en 1860. Le couple réside principalement à Bécon en Maine-et-Loire. En 1896, le guide touristique de Laval et ses environs évoque, vu depuis le Port-du-Salut, "le coteau noir de sapins et de rochers formant le bois de Bonne, éclairé du château de Mme de la Blottais". C'est ensuite leur fils Gaëtan, marquis de Meaulne, "homme de lettres", propriétaire à Paris, Laval et Bécon, qui en hérite vers 1900. Selon l'oralité, ce dernier joue et perd Bonne en faveur de la famille Lemoine qui entretient le domaine depuis cette date. Le cadastre indique la présence d'une fabrique de ferronnerie appartenant à la famille Lemoine à Bonne dans les années 1920. En 1926, un certain Jean-Baptiste Garrault électricien y tient un "outillage fixe". Quelques transformations d'ouvertures des anciens bâtiments de ferme sont à signaler à la fin du XXe siècle ou au début du XIXe siècle. L'ancienne grange accueille aujourd'hui un atelier et une boutique dédiés à la création et la vente d'objets de décoration.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle, 4e quart 16e siècle, 1ère moitié 18e siècle, milieu 19e siècle
    • Secondaire : limite 20e siècle 21e siècle

La propriété est établie au sommet du coteau en rive droite de la Mayenne, dont elle est distante d'environ 400 mètres. L'accumulation de constructions de différentes époques témoigne de l'épaisseur historique du site et de ses occupations successives. L'ensemble comprend une demeure principale avec cour précédée de deux loges de gardien ; la cour de ferme accolée au nord inclut l'ancien logement du fermier, les dépendances agricoles ainsi que les vestiges du manoir antérieur : une portion du logis, une grange et le pigeonnier.

La demeure, double en profondeur, est orientée est-ouest. Les maçonneries en moellons sont enduites tandis que les encadrements d'ouvertures, les chaînages d'angles et les décors sont en tufeau. La façade côté cour, à l'ouest, présente quatre travées d'ouvertures et quatre petites lucarnes en arc segmentaire, en bois essenté d'ardoises ; elle est dépourvue de décor, à l'exception d'une corniche à denticules. La façade vers la vallée, à l'est, est ordonnancée, plus large et beaucoup plus ornée. Elle présente cinq travées d'ouvertures ; la partie centrale, en pierre de taille au rez-de-chaussée et délimitée par deux colonnettes à l'étage, comprend trois portes en plein cintre surmontées de trois portes-fenêtres donnant sur un balcon filant avec garde-corps en ferronnerie. Les trois portes sont ornées de pilastres, d'arcs et d'agrafes moulurés. Les fenêtres et portes-fenêtres possèdent des agrafes, des chambranles, des appuis et des corniches moulurés. Le couronnement de la façade a vraisemblablement disparu ou n'a pas été réalisé. Le raccord entre les deux campagnes de construction, maladroit côté sud, est dissimulé côté nord par une tourelle montant de fond, coiffée d'une poivrière.

Les deux loges à l'entrée de la cour, dans l'axe de la maison, sont deux petits bâtiments rectangulaires couverts de toits à longs pans, ornés de bandeaux, de corniches et d'encadrements d'ouvertures en briques. La cour de la demeure est accessible depuis la route par une allée plantée d'arbres et séparée de la cour de ferme, au nord, par un mur de clôture. Contre celui-ci est construit un petit pavillon demi-circulaire à porte cintrée correspondant à d'anciennes latrines. Une allée circulaire dessinée dans la cour du logis entoure un tilleul et un érable.

Au fond de la cour de ferme, l'ancien logement du fermier en rez-de-chaussée est orienté à l'ouest et pourvu d'un escalier extérieur en pierre sur le pignon sud, donnant accès à l'ancien fenil. Presque attenant, le pigeonnier carré, coiffé d'un toit en pavillon, possède trois niveaux d'élévation. Une ancienne bergerie au rez-de-chaussée, une pièce pavée de tomettes à l'étage, accessible par un escalier extérieur en pierre ; le dernier niveau accueille les nichoirs en terre cuite insérés dans la maçonnerie. Un vaste corps en L face au logis correspond aux dépendances agricoles, dont une ancienne grange ; sur le pignon à l'entrée de la cour est visible une niche abritant une statuette. On note aussi la présence de toits à bêtes, d'un hangar métallique, des vestiges d'un puits et d'un four.

Il ne reste de l'ancien logis manorial qu'un fragment situé à l'entrée de la propriété. Il correspond à une portion d'une grande salle à cheminée, ouverte sur l'extérieur par une large fenêtre chanfreinée, primitivement à meneau et traverse, aujourd'hui murée. La pièce se prolongeait vers l'ouest, comme en atteste la cheminée tronquée dont il subsiste un imposant piédroit chanfreiné supportant un corbeau en quart-de-rond. Le bâtiment se prolongeait également au nord, comme le montrent l'arrachement du mur et l'encadrement d'une porte qui donnait sur la seconde pièce du rez-de-chaussée. L'étage a disparu mais le départ d'une fenêtre est visible. Une succession de trois caves subsiste sous le bâtiment : la première est plafonnée, la seconde est voûtée et partiellement remblayée, la troisième est inondée et inaccessible. L'hypothèse d'un départ de souterrain-refuge ou d'évacuation est en suspens.

L'ancien parc, converti en prairies agricoles, plonge vers la rivière Mayenne et offre un panorama remarquable sur le coteau opposé et le château de la Coudre : il comprend des bois, des arbres isolés - notamment un vieux chêne vert face au logis, ainsi que des aménagements mégalithiques, un "menhir" et peut-être un "dolmen" en partie recouvert. Une allée à travers bois encore visible devait mener au promontoire où se trouvait le kiosque aujourd'hui disparu.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 21. Montrée de la terre de Bonne en L’Huisserie, 18 septembre-5 octobre 1764.

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 156. Montrée pour des réparations à réaliser au domaine de Bonne à L'Huisserie, 8 mai 1727.

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 1336. Testament et apposition des scellés au décès de Sébastien de La Porte, seigneur de Bonne en L'Huisserie, 1688-1693.

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 1339. Apposition des scellés au décès de Louise Ouvrard, veuve de la Porte et dame de Bonne en L'Huisserie, 1698.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 2/813. Inventaire des titres, papiers et enseignements produits par Jean Beloce seigneur de Bonne en L'Huisserie, 1662.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 35/45. Document en référence à l’acquisition de la seigneurie de Bonne en L’Huisserie par Sébastien de la Porte en 1668, 1676.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 40/7. Montrée de la ferme et du moulin de Bonne en L’Huisserie, 26 juin 1780.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 14 J 287. Aveu et déclaration de la seigneurie de Bonne en L'Huisserie, 1613.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 110 J 16. Baux du moulin de Bonne en L'Huisserie, 1699-1700.

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/12-3. Monographie communale de L'Huisserie, par l'instituteur Veilpeau, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 612. Procès-verbal d'adjudication du lieu et métairie de Bonne en L'Huisserie, 19 janvier 1793.

  • Archives départementales de la Mayenne ; S 510. Autorisation donnée à Philippe Morin de la Blottais pour clore la prairie de Bonne en L'Huisserie et stationner un bateau sur la Mayenne, 1872.

Bibliographie

  • DENDROTECH. Rapport d'étude dendrochronologique, Bonne à L'Huisserie (pigeonnier), 2022.

  • GUEDON, Isidore. Laval et ses environs, guide de l'étranger, 1897.

  • MAZURIER, Sébastien. Habitats aristocratiques fossoyés et pouvoirs dans la baronnie de Laval du XIe au XVe siècle. Thèse de doctorat, 2006.

  • METAIS, Charles. Cartulaire de l'abbaye cardinale de la Trinité de Vendôme, 1893.

  • ROYER SAINT-LICAUD, Vicomte de. La maison de Méaulne. Paris : Gotha français, 1904.

    p. 76-77

Périodiques

  • Annonces avis divers de la Mayenne. Demande de concession d'une mine d’anthracite à L’Huisserie, janvier 1831.

Documents figurés

  • Plans cadastraux napoléoniens de L'Huisserie, 1810. (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2714 et 2884).

  • Dessins de la vallée de la Mayenne par Narcisse Morin, milieu du XIXe siècle. (Service des musées de Laval).

  • Papeterie près d'Entrammes à 3 lieux de Laval sur la Mayenne / dessiné par Charles-Etienne Domaine. 2e quart 19e siècle. 1 dess. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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