Selon l'abbé Angot, qui ne fournit pas ses sources à ce sujet, la Grande-Terrinière aurait appartenu à la fin du XVIIIe siècle à plusieurs petits notables de Château-Gontier : Louis Bonneau notaire en 1772, Louis Bellanger licencié en droit, puis Anselme Jousselin chirurgien en 1791. Les lucarnes en arc segmentaire délardé à l'étage du logis donnant sur la Mayenne confirment une datation du XVIIIe siècle. Le cadastre napoléonien de 1835 figure la maison principale, dite du maître, ainsi que le corps à l'arrière composé d'un autre logis, dit du colon, et de dépendances agricoles. Cette partition, confirmée par la présence d'un jardin du maître distinct de celui du colon, confirme que la Grande Terrinière était une maison de maître, résidence de campagne intermittente pour le propriétaire doublée d'un logement pour le fermier qui exploite le domaine, composé notamment d'un verger et de vignes aujourd'hui disparus. Dans la 1ère moitié du XIXe siècle, la Grande-Terrinière appartenait à la famille Quinefault de Château-Gontier.

Dans le 1er quart du XXIe siècle, la demeure est considérablement agrandie par l'adjonction d'une pittoresque aile en faux pan-de-bois, à mi-chemin entre la maison normande et la pagode orientale. Bien qu'elle modifie radicalement la perception de l'ensemble, cette audace architecturale se donne à voir en bord de la Mayenne autant qu'elle cherche l'agrément du point de vue par sa terrasse, ses balcons et ses grandes baies. En cela, elle ne trahit pas l'esprit de la maison de maître du XVIIIe siècle qu'elle jouxte. Le jardin et son abondante statuaire sont également de création récente.