Dossier d’œuvre architecture IA53004453 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Foisneau Nicolas (Contributeur)
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Manoir, puis ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Ménil
  • Lieu-dit Gouby
  • Cadastre 1833 B6 1376  ; 2022 B6 1667
  • Dénominations
    manoir
  • Destinations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, étable, remise, grange, four à pain, toit à porcs, cour

Gouby (ou Goubil) est un ancien fief relevant du duché d’Anjou par le fief de Magnanne, ce dont témoigne un document de 1455 relatif à un aveu des lieux de Braye et Gouby au château d'Angers. D'après l'abbé Angot, le lieu est désigné sous le terme de "fief de Gobis" en 1298 et de "terre et appartenance de Gobiz" en 1387, mais les documents cités par l'érudit, tirés du chartrier de Magnanne, ont aujourd'hui disparu. La seigneurie est la propriété de Fouquet Barré en 1298 et de Briand de Couesmes en 1382 et 1387. Elle appartient en 1404 à Jean Leveser (?), seigneur de la Clarté et de Couesmes et à Hardouin de Maillé, seigneur du Plessis de Marigné, en 1449. Elle passe au XVIe siècle à la famille Fleury du Tertre. Il ne reste aucun aménagement qui puisse être relié aux périodes les plus anciennes de l’occupation du lieu.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Gouby est dans les mains des Léridon, famille de marchands puis d’officiers de Château-Gontier : Briand Léridon a la profession de marchand en 1614, il se plaint alors que son fief n’est plus obéi. A sa suite, on trouve René Léridon, puis Joseph, sieur des Aillères et avocat à Château-Gontier, puis François receveur des aides en 1733, puis Jacques-François à la veille de la Révolution. En 1671, Michel de Racappé, seigneur de Magnanne, indique dans son aveu au roi que "noble homme René Léridon sieur des Landes est mon homme de foy lige deux fois à cause de sa terre, domaine et appartenances de Goubis, la première foy pour raison de la maison principalle, granges, estables, jardins, verger, chastaigneraye, bois de haute futaye, terres labourables, prés, pastures, landes et la moitié du clos de vigne dudit lieu [...]". D'autres aveux concernant Gouby, datant du XVIIIe siècle, sont également conservés parmi les archives de la famille de Racappé.

Du fait de son statut noble, le logis doit être considéré comme un ancien manoir. Son apparence architecturale actuelle l’apparente cependant plutôt à une maison de maître. D’ailleurs, dès le milieu du XVIIe siècle au moins, le lieu est tenu par un fermier. En 1733, Gouby est qualifié de "métairie et logis" : il constitue alors une ferme dotée d’une maison à étage dont une partie peut servir au séjour occasionnel du propriétaire, qui réside en temps normal dans la ville voisine. En 1833, la ferme de Gouby, propriété d’un certain Joseph Lemesle, est environnée de vignes, de prés et de châtaigneraies et possède une petite mare.

Le logis et les dépendances principales figurent sur le plan cadastral de 1833. La date de construction du logis est difficile à appréhender, en raison des transformations des façades et de l’omniprésence des enduits. Seule la charpente, en bon état de conservation et qui n’a subi que peu de remaniements, permet de proposer une datation. Elle est du type à chevrons formant fermes (dite aussi à chevrons porteurs). La présence d’un double contreventement, constitué d’une panne faîtière et d’une panne sous-faîtière solidarisées par des décharges assemblées en croix de Saint-André, la rattachent à un sous-type qui se généralise à partir de la seconde moitié du XVe siècle. Le fait que les faux-entraits soient positionnés au-dessus de la sous-faîtière et qu’ils soient "emboités" dessus par une sorte d’encoche invite à dater la charpente de la 2e moitié du XVIe siècle. Il pourrait donc s’agir d’une reconstruction liée à la reprise en main du domaine par la famille Léridon. Les charpentes de la partie nord de la grange-étable et de l’écurie-remise peuvent être datées, comme pour le logis, de la 2e moitié du XVIe siècle, voire du XVIIe siècle.

L’appentis nord du logis a été ajouté à une date indéterminée, entre la phase de construction du bâtiment et le XIXe siècle. D'importants remaniements sont intervenus dans la 2e moitié du XIXe siècle. Les ouvertures de la demeure ont alors été entièrement reprises, sur le corps principal et sur l’appentis nord, l’appentis ouest a été ajouté et la toiture a été dotée de croupes. A l’intérieur, l’espace a été fractionné de façon à aménager un vestibule central donnant accès à un escalier en bois dans-œuvre, tandis que les cheminées ont été remplacées. D’importantes transformations sont également à signaler dans les dépendances agricoles : agrandissement de l’étable, reprise des façades de l’écurie-remise, ajout d'une petite étable, d'une porcherie, d'une remise et reconstruction ou transformation du four à pain.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle, 17e siècle, 2e moitié 19e siècle

Les bâtiments sont implantés sur le versant d’un coteau, à quelques centaines de mètres de la Mayenne qui coule à l’est. Ils sont disposés sans ordre autour d’une cour irrégulière accessible par un chemin en impasse. Le logis dispose d'une vue remarquable sur la vallée et la rivière.

Le logis, de plan rectangulaire, est orienté au sud vers la campagne. Il est couvert d’un toit à longs pans et à croupes avec égout retroussé, sommé d’épis de faîtage en zinc. La façade, dissymétrique et dépourvue de tout décor, présente deux travées et une porte à imposte. Un contrefort est visible dans l’angle gauche. Le bâtiment est enveloppé, sur les côtés ouest et nord, par des appentis dont les ouvertures possèdent des encadrements alternant briques et pierres calcaire. L’appentis ouest, correspondant à une cuisine, est orné, côté sud, d'un mur-écran avec pilastre, corniche et pierre d'évier sous la fenêtre. L’intérieur du logis, largement transformé, présente un corridor central donnant sur un escalier tournant en bois, à retours avec jour. La présence d’un pan coupé dans l’embrasure ouest de la porte de liaison entre le corps principal et l’appentis nord pourrait laisser penser que le bâtiment était primitivement doté d’un escalier à vis inscrit dans une tour hors-œuvre, mais cet indice est ténu et il convient d’être très prudent dans son interprétation. La remarquable charpente est à chevrons porteurs avec double contreventement, constitué d’une panne faîtière et d’une panne sous-faîtière solidarisées par des décharges assemblées en croix de Saint-André. Les marques d'assemblage sont toujours visibles à la jonction des pièces de charpente.

Située à l’est de la cour, la grange-étable est constituée de deux parties : un corps de bâtiment en simple rez-de-chaussée, au nord, et un corps de bâtiment en rez-de-chaussée et à comble à surcroît, prolongé par un appentis postérieur, au sud. La partie nord possède une charpente du type à fermes et à pannes. La partie sud présente des petites ouvertures cintrées disposées régulièrement ; les chaînes d’angle, les piédroits des portes hautes et basses percées sur le pignon et les appuis des jours du rez-de-chaussée sont en parpaing de brique, tandis que les arcs des portes et des jours du rez-de-chaussée et les jours du surcroît sont en brique de petit module. Au nord de la cour, l’écurie-remise est également constituée de deux corps de bâtiment. Le corps ouest est doté d’une charpente à pannes sous chevrons porteurs et de contreforts renforçant le mur sud. La façade du corps est présente des jours et portes en brique au traitement comparables à ceux de la grange-étable. Les aménagements intérieurs de l’écurie sont toujours en place (cloisons en bois délimitant des boxes). Un four à pain (partiellement démoli), une petite étable, une porcherie et une remise aujourd’hui ruinée complètent l’ensemble.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • schiste moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 2304. Exhibition des titres du lieu seigneurial de Gouby, 1654.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 37. Fonds de Racappé ; aveux rendus au duché d'Anjou et au roi pour le fief de Ménil et ses dépendances, 1449-1740.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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