Dossier d’œuvre architecture IA53004447 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Château, Magnanne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Ménil
  • Lieu-dit Magnanne
  • Cadastre 1833 B2 615 à 618 622 631  ; 2022 B3 1484 à 1487 1624 1625
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, portail, parc, jardin, ferme, grange, chenil, écurie, orangerie, chapelle, atelier, remise, communs

Un rapide état des lieux de la documentation

Il existe une littérature assez abondante sur Magnanne, l'un des plus importants et remarquables châteaux de la Mayenne. Néanmoins, il n'y a à ce jour aucun travail monographique véritablement sérieux et aucune étude architecturale. En 1872, le comte de Falloux rédige un article sur Magnanne pour le recueil d'eaux-fortes de Tancrède Abraham : il y relaie une tradition déjà existante attribuant le château à Mansart (Jules Hardouin-Mansart ?), qui sera ensuite reprise à l'envi mais ne sera jamais justifiée. Quelques années plus tard, en 1888, l'historien André Joubert publie une monographie sur la commune de Ménil, dans laquelle il consacre de nombreuses pages à Magnanne et à ses propriétaires. Il reste prudent sur la datation du château, qu'il considère commencé sous Louis XIII et achevé à la fin du XVIIe siècle. L'abbé Angot, dans son dictionnaire, bâtit son article "Magnanne" sur les travaux de Joubert et ne s'avance pas davantage.

En 1964, Pierre Lavedan propose un court article dans le Congrès Archéologique de France consacré à l'Anjou ; l'édifice est présenté avec les châteaux de Craon et de Pignerolles dans une évocation de l'architecture classique entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle. Il y reconnait que l'attribution à Hardouin-Mansart est probablement légendaire et ne se base sur aucune source ; en contrepartie il propose, reprenant Mussat, l'intervention d'un membre de la famille Corbineau, sans davantage de fondement. Pour la datation du bâti, il reprend "la date généralement admise de 1680-1700, très valable" mais il souligne de nombreux archaïsmes architecturaux. On peut cependant se permettre de s'interroger sur l'étude réelle des lieux menée par l'auteur, qui présente Magnanne comme un château "construit en briques avec chaînages de pierre", quand le gros-œuvre est en réalité en moellons.

Depuis lors, le château fait l'objet de nombreux articles de presse ou présentations succinctes dans des ouvrages sur le patrimoine ou les châteaux mayennais. On y présente souvent Magnanne comme un cadeau de Louis XIV aux Racappé et une œuvre de (Jules Hardouin ?) Mansart de la fin du XVIIe siècle. Tout aussi peu vraisemblable est la proposition, pourtant régulièrement avancée, d'André Le Nôtre comme auteur des jardins qui se résument en réalité à deux parterres.

La seule documentation fiable disponible concernant le château, mais de manière indirecte, est le fonds de la famille de Racappé (et dans une moindre mesure, celui de la famille de La Tullaye) conservé aux Archives départementales de la Mayenne. Malheureusement, ce fonds que l'on pourrait considérer comme les restes du chartrier de Magnanne a été sévèrement amputé. Déjà l'abbé Angot signalait vers 1900 que ce chartrier avait été aliéné et dispersé douze années auparavant. Il n'est pas certain qu'André Joubert ait eu accès à davantage de documents en 1888 car il ne relève aucune archive concernant la construction du château. Malheureusement, aucun travail antérieur n'a été effectué à partir des archives du château, celui-ci n'ayant sans doute pas encore éveillé l'œil des érudits à cette date. Signalons que les dernières archives présentes au château auraient été emportées, de même qu'un portrait de Henri-François de Racappé en maréchal, dans les années 2000. Afin d'étudier convenablement le château, il faut donc mettre de côté les attributions légendaires et les datations hasardeuses, afin de revenir aux documents existants, incontestables mais qui ne parlent malheureusement du château qu'entre les lignes, et à l'architecture elle-même.

  

Le manoir puis le château des Racappé

Le titre le plus ancien conservé est une copie de l'acquisition par échange du "lieu manoir et domaine nommé et appelé de Meignannes" entre Bertrand Gouyon, seigneur de Beaucorps, et Jean de Racappé, en 1429. En introduction au fonds de Racappé, deux cahiers rédigés tardivement retracent depuis le XVe siècle l'histoire de cette famille, que l'on présente tantôt comme d'origine bretonne, angevine ou tourangelle. Le "manoir de Meignannes" est à nouveau cité dans les années 1530 lors d'un procès entre Renée Espéron et son époux Pierre de Racappé, accusé d'homicide. En 1539, devenue veuve, elle déclare devant le sénéchal d'Anjou posséder "le lieu domaine et appartenance de Meignannes situé en la paroisse de Menil, tenu du seigneur de Lasnerye".

Leur fils Claude de Racappé, chevalier seigneur de Magnanne, de Ménil, de Taigné et de Bressault, est le premier de la famille à apparaître dans l'entourage royal : il est dit gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, chevalier de son ordre, capitaine lieutenant des gardes du roi. En 1563, il achète la seigneurie de paroisse de Ménil. Il réside aussi bien à Magnanne qu'à la cour ; c'est lors d'un de ses séjours parisiens, en 1568, que l'un de ses vassaux, le calviniste René de la Rouvraye, seigneur de Bressault, vient occuper Magnanne en signe de rébellion. Claude dénonce auprès du roi cet acte de félonie et obtient l'envoi de troupes pour récupérer son domaine. Une sauvegarde royale lui est remise afin que le domaine de Magnanne soit préservé de tout pillage et réquisition lors du passage des soldats. Le manoir de Bressault est aussitôt confisqué et René de la Rouvraye est exécuté en 1572.

La présence d'éléments anciens dans le premier niveau (pièces de service) de la partie sud du logis confirme la théorie d'André Joubert selon laquelle le manoir initial occupait l'emplacement du château actuel : les piédroits de cheminées à congés ou une porte chanfreinée percée dans un mur légèrement courbe, probablement médiévaux, le support d'une cheminée et les restes d'un escalier à marches en ardoise, difficilement datables. En outre, les caryatides et les têtes sculptées ornant deux cheminées des cuisines sont des éléments vraisemblablement du milieu du XVIe siècle : ce décor, inspiré de modèles prestigieux et probablement commandé par Claude de Racappé, devait orner la cheminée d'une pièce d'apparat du manoir, avant d'être ultérieurement remonté dans les cuisines. De plus, les fossés partiellement en eau qui enserrent le château actuel sont très certainement ceux de l'ancienne plateforme médiévale : l'espace contraint dans lequel le logis et les communs s'inscrivent confine à une étonnante promiscuité, tandis que l'irrégularité de la cour d'honneur et l'exiguïté du jardin d'agrément sont sans rapport avec l'ampleur du programme architectural. Le pont qui enjambe la douve et l'allée qui mène au château ne sont pas dans l'axe de la demeure et altèrent l'harmonieuse symétrie de l'ensemble. Le bâtiment de communs dit "grange d'abondance", réminiscence d'une grange seigneuriale à la fin de l'époque moderne, pourrait prendre appui sur des fondations antérieures. Une chapelle Saint-Jacques, dont l'ancienneté n'est pas connue, pas plus que la localisation, est citée au milieu du XVIIe siècle.

En 1619, le fils de Claude, René de Racappé (1599-1673), qui occupait alors ses domaines bas-bretons, décide de fixer sa résidence en la maison seigneuriale de Magnanne. En 1660, il obtient l'érection en châtellenie de la terre et seigneurie de Ménil, assortie de divers droits comme le patronage des églises Saint-Georges et Saint-Martin, le droit de four à ban, le droit de pêche dans la Mayenne entre la métairie de la Rivière et le prieuré de Vaux, le droit de chasse dans toute l'étendue de la châtellenie. Parmi ces droits, celui de faire "édifier au lieu de sa seigneurie un château décoré de douves, pont-levis et mâchicoulis", pourrait avoir permis de lancer des travaux d'embellissement à Magnanne, ce qu'aucun document n'atteste toutefois. Par la suite, Henri-Michel de Racappé (1624-1690), après avoir résidé successivement aux manoirs vassaux de Bressault et de Braye, prend possession de Magnanne. L'épuisement de la considérable dot de 45 000 livres de sa première épouse Geneviève Cornuau, ainsi que ses importants emprunts (dont un de 30 000 livres contracté auprès de Jean Bachelier, marchand bourgeois de Paris, dès 1667, dont on retrouve trace dans les archives), portent à croire qu'il aurait également pu se lancer dans des travaux, qui ne sont pas davantage documentés. Le seul indice en faveur de cette théorie est une cheminée du XVIIe siècle remontée à l'envers dans le comble.

Une estimation des meubles en 1675 laisse entendre que Magnanne est déjà à cette époque une vaste demeure avec salle basse, salle haute, cuisine, chapelle et surtout de nombreuses chambres. Néanmoins, la désignation de salles basse et haute semble encore s'apparenter à une terminologie médiévale. Les éventuels travaux réalisés par Henri-Michel de Racappé pourraient être à l'origine des tensions avec sa seconde épouse Anne Marest, qui ne réside plus avec lui et obtient en 1684 la séparation de biens devant le présidial d'Angers. Poursuivi par ses créanciers, il laisse à sa mort en 1690 un monceau de dettes. Un aveu rendu en 1692, mentionnant le "château de Meignannes entouré de grands fossés, portail, écurie, granges, greniers, pressoir, étables, cours, jardin, le tout en ladite enclose ; et dans le domaine de Meignannes, composé d'un autre grand jardin, allées et avenues, bois de haute futaie, close de vignes, prés et terres labourables", confirme que l'ampleur des bâtiments à cette époque.

  

La construction du château actuel : l'apport de la dendrochronologie

Après 1690, le château et la seigneurie passent à Henri-François de Racappé (1664-1750), lequel achète en 1699 la charge de lieutenant des maréchaux de France au baillage et sénéchaussée d'Angers. En 1701, il obtient de Louis XIV l'érection de Magnanne en marquisat : la seigneurie est alors considérée comme "l'une des plus belles de la province d'Anjou, soit par le revenu de plus de douze mille livres de rente que par les bastimens ornés de toutes décorations, et entourez de fossez très profonds revestus de ponts levis". Cet acte peut être considéré comme le point de départ de la reconstruction du château de Magnanne sous la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. La rareté des documents d'archives faisant quelques allusions aux travaux a dû être complétée par une campagne de dendrochronologie réalisée sur les différentes parties de la charpente du logis et sur celle de la grange. Elle a permis de lever définitivement la controverse sur la datation et le commanditaire de Magnanne, ainsi que d'écarter les précédentes hypothèses quant à son (ses) architecte(s), bien que celui-ci ne soit toujours pas identifié.

Une première campagne est réalisée avec des bois abattus à l'automne-hiver 1702-1703 : celle-ci concerne la moitié nord du logis, incluant très certainement le pavillon, et englobe la travée centrale. L'analyse de la charpente montre d'ailleurs une césure nette à cet endroit ; la travée centrale devait initialement accueillir des lucarnes dont l'enchâssement est visible au revers des frontons, tandis que l'enrayure semble avoir été conçue pour supporter un lanternon qui ne fut peut-être jamais réalisé. Une chute d'enduit au niveau de la travée centrale côté ouest révèle également un oculus muré et un bandeau qui confirment un changement de parti lors de la seconde campagne. Par ailleurs, l'encadrement harpé des fenêtres de l'étage de la partie nord du logis diffère de celles de la partie sud et trahit l'interruption du chantier. Quel est l'aspect de Magnanne à l'issue de cette première campagne ? Il est vraisemblable que l'aile nord neuve se soit greffée sur le bâtiment antérieur sud, dont le soubassement conserve les vestiges. A l'appui de cette hypothèse, la mention d'une "tour" dans un inventaire de 1714, jusqu'ici inexpliquée : cette tour ne peut être qu'un vestige de l'ancien château encore en élévation à cette époque. Ce même document, malheureusement incomplet, confirme la première campagne de travaux en citant le "grand grenier neuf" correspondant au comble sur la moitié nord du logis, ainsi qu'une grande cuisine neuve alors "remplie de tuffeau que le marquis de Magnanne a déclaré être destiné pour ses bâtiments".

Devenu veuf et homme très dévot, Henri-François de Racappé se retire auprès du père Louis-Marie Grignon de Montfort et passe les vingt dernières années de sa vie dans l'entourage du prédicateur. Il meurt au sein de la communauté à Saint-Laurent-sur-Sèvre en 1750. Il abandonne ainsi ses titres et Magnanne à son fils Henri-Michel-Augustin de Racappé, maître de camp de cavalerie et guidon des gendarmes de la garde du roi, probablement dès 1716. En 1728 est rédigée une succincte reconnaissance des meubles du château de Magnanne appartenant à Henri-Michel-Augustin de Racappé : on y dénombre "douze chambres garnies chacune de leur lict de maître avec fauteuil et chaises d'ouvrages à petits points tapisserie de haute lisse en verdure et personnages, avec miroirs, glaces et trumeaux, commodes de bois de noïer et autres ouvrages de marquetteries", ainsi que la vaisselle d'argent, trois armoires de linge, la batterie et les ustensiles de cuisine. Les travaux d'agrandissement se poursuivent par la construction d'une nouvelle chapelle accolée au pavillon nord, dont on signale la bénédiction le 3 mars 1731 : "la chapelle qui est au bout de la maison seigneuriale de cette paroisse a été bénite par Mre François Drouault prêtre-curé de céans, par la permission de Mgr l'évêque d'Angers". La cloche, pendue à une lucarne du pavillon nord, porte la date 1732.

L'étude de dendrochronologie a permis d'établir que la moitié sud du logis est édifiée avec des bois de charpente abattus entre 1733 et 1738. C'est donc une interruption d'une trentaine d'années qui marque le chantier. La moitié sud est construite à l'identique de la moitié nord, mais on note un subtil décalage des travées par rapport à la travée centrale. Celle-ci est entièrement rhabillée, pourvue de nouveaux décors, de pilastres colossaux et de frontons. Le petit pavillon et la courte galerie au sud, qui font pendant à la chapelle au nord, ne peuvent être que postérieur à ces travaux. Comme pour la chapelle, l'adjonction n'est pas sans maladresses : proportions peu harmonieuses, symétrie d'ensemble rompue, fenêtres partiellement condamnées, dissemblance des lucarnes. En parallèle, les intérieurs bénéficient d'un renouvellement du décor dans le goût du début du XVIIIe siècle. André Joubert relève sur un lambris la signature de l'atelier parisien "Crespin, au Pont-Rouge, à côté de Notre-Dame en 1730". Les tableaux qui ornent trumeaux et dessus de porte sont identifiés comme des copies d'Antoine Watteau ("Pierrot content", grand salon ; "La Partie carrée", salon de musique), de Nicolas Lancret (série des "Quatre Eléments", grand salon), et de Jean-Baptiste Pater ("La Bonne Aventure", chambre du pavillon sud), modèles largement diffusés dans la haute société parisienne du début du XVIIIe siècle.

Dans sa composition et son architecture, Magnanne s'inspire directement, avec toutefois un certain archaïsme, des hôtels particuliers parisiens entre cour et jardin, comme l'hôtel Salé construit dans les années 1650. Les modèles parisiens sont alors largement diffusés dans les villes de province par l'intermédiaire de la noblesse parlementaire, comme à Rennes (Parlement, palais Saint-Melaine). Peut-être puise-t-il également dans le vocabulaire architectural propre à la reconstruction de certaines abbayes sous influence mauriste à la même époque, notamment autour de Rennes et du Mans.

  

Un projet global inachevé ?

Parmi les communs, seule l'imposante grange d'abondance, qui rappelle l'importance du domaine de Magnanne qui comptait alors vingt métairies et vingt closeries, a fait l'objet d'une étude dendrochronologique. Celle-ci a permis de conclure à une mise en œuvre de bois abattus à l'automne-hiver 1739-1740, une campagne qui suit donc de très près celle de l'achèvement du logis. Il est très vraisemblable, par comparaison des formes et des décors, que les deux ailes enserrant le parterre devant la façade ouest du château et que les bâtiments de la ferme datent des mêmes années. L'ensemble figure sur l'atlas de Trudaine, réalisé entre 1745 et 1780, où on note d'ailleurs des bâtiments supplémentaires dans l'avant-cour du château.

En 1743, Henri-Michel-Augustin de Racappé acquiert le marquisat de Château-Gontier ; il sera revendu par sa veuve en 1760. Il passe les dernières années de sa vie en son hôtel parisien où il décède en 1755. Le domaine de Magnanne donne alors à contempler un château d'exception pour le Haut-Anjou, mais dont le chantier plus complexe qu'il n'y parait se révèle à travers les nombreuses anomalies architecturales que l'œil attentif peut déceler. Les abords du château laissent une impression d'inachèvement. L'étroitesse du jardin d'agrément, coincé entre les bâtiments et un vaste potager, questionne. L'accès au château, irrégulier et asymétrique, sans portail (un pont-levis est encore signalé en 1755), sans grande avenue, sans pavillons de gardien, sans demi-lune ou saut-de-loup, semble faire de Magnanne un domaine incomplet. On peut également s'interroger sur l'orientation voulue au château, car si l'accès se fait par l'est, c'est bien vers l'ouest que la demeure se fait accueillante, avec un avancement plus prononcé des pavillons, les deux ailes en retour, les parterres et le grand portail à piliers. Un autre accès plus monumental à Magnanne aurait-t-il pu être envisagé puis abandonné ? N'était-il pas envisagé d'aménager des jardins en terrasse descendant vers la Mayenne ?

Tributaire de ses assises médiévales et peut-être de l'inachèvement de ses abords, Magnanne occupe une position ambivalente entre le bourg, la rivière et la route. En effet, le château ne regarde pas vraiment le bourg de Ménil, mais la silhouette basse et écrasante de ses toits en est visible. Il ne joue pas non plus de sa proximité avec la Mayenne, à la fois proche et éloignée, que l'on ne contemple que depuis les parties hautes. Il ne communique pas non plus avec une grande route où il n'aurait pas manqué d'être signalé par un grand portail, des pavillons et une large avenue. En l'absence de sources complémentaires pour l'expliquer, la discrétion de Magnanne dans son environnement contraste avec la grandeur de son architecture et interroge sur les intentions de ses commanditaires.

 

L'évolution du site à l'époque contemporaine

 Le dernier homme de la branche aînée des Racappé s'étant éteint, c'est sa sœur Anne-Thérèse de Racappé qui hérite du domaine de Magnanne et l'apporte à Salomon-François de La Tullaye qu'elle a épousé en 1715. Le domaine semble traverser la période révolutionnaire sans encombre ; il ne figure pas parmi les biens nationaux saisis par l'administration et vendus ou loués. Le XIXe siècle passe étonnamment inaperçu à Magnanne, alors que de nombreux châteaux sont édifiés près de la Mayenne et que les plus anciens, comme la Rongère, sont agrandis et remaniés. Sans doute est-il peu habité car il n'est pas véritablement mis au goût du jour, hormis le remaniement de quelques cheminées. On relève tout au plus, dans le comble, les signatures de diverses réfections de couverture dont une en 1866. Autour du château, la présence de quelques essences prisées dans les jardins du XIXe siècle suggère l'aménagement d'un parc à l'anglaise dont on cerne mal l'ampleur. La presse ne donne aucun indice sur la vie au château à cette époque, s'il est un lieu de fêtes, un relais de chasse, une résidence estivale ou permanente.

Un nouveau mariage, entre Charlotte-Cécile de la Tullaye et Edmond de Sabran-Pontevès en 1870, voit la propriété changer de mains une seconde fois. Le nouveau propriétaire s'adonne à sa passion pour la photographie dans les parties hautes du pavillon nord, comme le rappellent les inscriptions "cabinet noir" et "atelier de photographies" sur deux portes. Le monte-charge du pavillon est placé en 1873, comme l'indique une inscription. Dans les années où l'historien André Joubert rédige sa monographie sur Ménil (1888), il signale une restauration sur les appartements du rez-de-chaussée par l'architecte angevin Auguste Bibard, dont l'intervention est restée très discrète ; il pourrait néanmoins être intervenu sur une partie des lambris, notamment ceux de la chapelle. Il est également probable qu'il ait pu faire retoucher les décors sculptés des encadrements des portes d'entrée, pour restauration ou re-création (chapiteaux des pilastres, visage, entablement) : des comparaisons de motifs peuvent être établies avec certaines de ses réalisations en Maine-et-Loire, notamment les châteaux de la Douve à Bourg-d'Iré ou celui du Patys à Segré. La fin du XIXe siècle voit également l'installation d'un système d'alimentation en eau de la demeure, dont il reste notamment une grande cuve métallique dans le comble du pavillon sud.

La ferme, touchée par un incendie le 11 juillet 1934, est en partie reconstruite. Les bâtiments à l'origine jointifs sont reconstruits à l'écart les uns des autres, à l'exception d'une aile du XVIIIe siècle épargnée et simplement remaniée. Dans le 1er quart du XXe siècle, un hangar au sud du logis est transformé pour abriter, semble-t-il, une petite scierie : il ne reste des installations que l'axe de transmission et les roues à courroies.

En 1923, le château est vendu au baron Edouard Creuzé de Lesser qui œuvre à sa préservation pendant une cinquantaine d'années. Une équipe de compagnons du devoir intervient sur les combles dans les années 1930, d'après les signatures toujours visibles. Le baron obtient le classement au titre des Monuments historiques en 1958 : la protection concerne les façades et toitures du logis et des ailes en retour, les façades et toitures du bâtiment de communs au sud, le sol de la cour et des douves, le vestibule d'entrée et l'escalier de marbre, les deux escaliers de service en bois, le grand salon et ses boiseries, le salon des portraits et le salon des masques. Le château est ensuite revendu à trois reprises, en 1979, 2002 et 2005. Le château, qui a accueilli un temps un musée de céramique française et espagnole, est ouvert à la visite pendant la période estivale.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 16e siècle, 1er quart 18e siècle, 2e quart 18e siècle , datation par dendrochronologie
    • Secondaire : 19e siècle, 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle, 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1703, datation par dendrochronologie
    • 1732, porte la date
    • 1740, datation par dendrochronologie
  • Auteur(s)

Le château de Magnanne est campé sur un coteau à faible pente, sur la rive droite de la Mayenne qui dessine à cet endroit un profond méandre. Si sa façade orientale est tournée vers la rivière, à l'est, il n'entretient pas véritablement de lien visuel avec elle, étant distant de près de 500 mètres. Sa silhouette trapue ne domine pas la vallée mais s'insère discrètement dans un paysage légèrement vallonné. Le château et ses communs prennent place sur une plateforme rectangulaire délimitée par des fossés sur trois côtés, en eau sur deux seulement. Curieusement, l'allée arborée, le petit pont sur la douve et la grille en fer forgé ne proposent pas un accès frontal et solennel au château : ils sont légèrement désaxés et paraissent sous-proportionnés au regard des dimensions des bâtiments.

 

 Le logis, élévations et décors extérieurs

Le corps de logis est édifié entre cour d'honneur à l'est et jardin à l'ouest - bien que le parti initial non abouti semble avoir été d'accueillir le visiteur par l'ouest et donc, peut-être, de déployer des jardins vers l'est. Il est construit en moellons enduits, le tufeau taillé étant réservé aux encadrements des baies, aux angles et aux décors. C'est un bâtiment rectangulaire ponctué à ses extrémités par deux pavillons, lesquels s'avancent davantage côté jardin que côté cour. La symétrie d'ensemble est rompue par la dissemblance des adjonctions postérieures, le bâtiment de la chapelle au nord et un salon au sud. Cette symétrie n'est d'ailleurs qu'apparente, car la campagne de relevés réalisée dans le cadre de l'inventaire a montré de nombreuses irrégularités dans le plan du bâtiment.

Les façades se développent sur environ 50 mètres de long. La façade est, côté cour et fossés, s'organise sur onze travées, dont deux pour chaque pavillon. La travée centrale est magnifiée par ses pilastres colossaux et son grand fronton cintré couronné d'un pot à feu. La porte est accessible par un perron à deux volées demi-circulaires orné d'une grille en fer forgé. Elle présente un encadrement mouluré, des pilastres et une corniche à denticules. Les vantaux en bois sont ceux d'origine, avec leur décor géométrique, les motifs de heaumes à plumes et la chute de végétaux centrale autour d'un visage sculpté. La fenêtre qui surmonte la porte est ornée de crossettes, d'ailerons en volutes et d'un larmier. Le reste de la façade est traité avec sobriété, avec des encadrements de fenêtres simplement harpés, des bandeaux d'appui et de niveau, une corniche moulurée. La toiture à longs pans et à croupes est ajourée de lucarnes en pierre profilées en arc segmentaire surmontées d'amortissements. Les épis de faîtage sont en forme de pots à feu. On remarque également les gargouilles en forme de tête de dragon placées aux extrémités des gouttières.

La façade ouest, donnant sur les parterres, présente des dispositions tout à fait similaires, si ce n'est que le fronton central est ici triangulaire et le décor sculpté de la travée centrale plus fouillé : avec masques grimaçants, enroulements, végétaux. Le cadre central est orné d'une chute de trophées maintenue par un ruban, où prennent place un flambeau, un carquois et des flèches entrelacés de fleurs, sur lesquels est posé un couple d'oiseaux bec à bec, comme une allégorie de la paix et de l'amour triomphant des armes. Le dessin du perron est ici en revanche un simple degré rectangulaire.

Les extrémités du corps de logis sont flanquées par la chapelle au nord et un salon au sud : ces deux agrandissements présentent un volume similaire mais sont traités très différemment l'un de l'autre, dans le nombre et la taille des ouvertures ainsi que dans la forme des toitures. Ils se raccordent assez maladroitement avec les deux ailes de communs qui enserrent le jardin.

 

 Le logis, organisation intérieure et décors

La travée axiale du château matérialise à l'extérieur l'emplacement de l'escalier d'honneur construit en pierre et marbre, orné d'un garde-corps en fer forgé à dessin de balustres. Il s'agit d'un escalier suspendu à deux volées droites en retour séparées par un palier. L'écoinçon de la voûte en arc de cloître supportant le palier de l'étage est sculpté d'un grand rinceau d'où émerge un angelot tenant une branche de rosier. De part et d'autre de la cage d'escalier, les salons du rez-de-chaussée et les chambres de l'étage sont disposés en enfilade. Les salons d'apparat se distinguent par leurs plafonds à la française et leurs lambris sculptés de style rocaille d'une grande finesse.

La partie nord du rez-de-chaussée est occupée par le grand salon qui se déploie sur trois travées. La cheminée en marbre et la table d'applique qui lui fait face sont surmontées de glaces (l'une d'elles a remplacé un portrait équestre d'un marquis de Racappé aujourd'hui disparu). Parmi le foisonnant décor sculpté, on remarque les trophées d'armes, les armoiries et les dragons couronnant les quatre grands tableaux des trumeaux. Les scènes bucoliques que ceux-ci représentent reproduisent la série des "Quatre Eléments" peinte par Nicolas Lancret au début du XVIIIe siècle, aujourd'hui conservée au Palazzo Barberini à Rome. Les tableaux des dessus de porte figurent quant à eux une danse villageoise, une scène galante, une allégorie de la comédie et un repas champêtre. Au-dessus de la table d'applique, le petit cartouche présentant un aigle perché sur une gerbe de blé, tenant un rameau que semblent convoiter un serpent et un lion, avec l'inscription "Quatuor optima", semble faire référence à une fable ou à une devise familiale mais demeure obscure.

Succédant au grand salon, le rez-de-chaussée du pavillon nord abrite un petit salon et un salon de musique. Le décor des boiseries y fait respectivement référence à la nature (fleurs et végétaux) et à la musique (instruments). Dans les deux pièces, les dessus de porte sont ornés de tableaux de scènes galantes, tandis que ceux qui surmontaient les cheminées ont disparu, remplacés par des glaces. Le tableau du dessus de porte du salon de musique est une copie inversée de "la Partie Carrée" de Watteau, œuvre de 1713. L'angle du pavillon nord est occupé par un escalier de service montant de fond en comble, en vis suspendue avec jour central, orné de balustres, d'une élégance remarquable. Il débouche, au dernier niveau, sur une porte peinte dont le décor est largement estompé : il représente deux paysages dont un port. Un monte-charge daté de 1872 est aménagé au sommet.

Le bâtiment accolé à l'extrémité nord du logis est occupé par la chapelle à laquelle est accolé un dégagement avec un escalier en bois. La chapelle dédiée à la Vierge est également ornée de remarquables boiseries où le décor sculpté est ponctué d'éléments religieux : angelots, instruments de la Passion, cœur, couronne d'étoiles, monogrammes de la Vierge et du Christ, etc. L'autel en bois est surmonté d'un tableau du début du XVIIIe siècle réalisé d'après "la Grande Sainte Famille" dite de François 1er, peinte par Raphaël en 1518 et offerte au roi de France par le pape Léon X, conservée aujourd'hui au musée du Louvre.

La partie sud du rez-de-chaussée est occupée sur une travée par une pièce à cheminée en pierre à fonction mal définie (petit salon ou chambre, transformée ensuite en cuisine), puis sur deux travées par la salle à manger. Les boiseries y sont peu ornées, à l'exception des portes du vaisselier où l'on retrouve le décor fouillé visibles dans les salons et la chapelle. Celui-ci fait face à une cheminée en pierre ornée d'une glace également richement sculptée, avec coquilles, rinceaux et autres motifs végétaux.

A la suite de la salle à manger, le pavillon sud est occupé par une grande et une petite chambre ainsi qu'un dégagement avec un escalier de service en bois à balustres. Dans la grande chambre, la cheminée en marbre est surmontée d'une glace dont l'encadrement en bois est finement sculpté. Les tableaux des quatre dessus de porte représentent des scènes de détente ou de promenade dans des paysages bucoliques, l'une d'elles est identifiée comme une copie de "La Bonne Aventure" de Jean-Baptiste Pater. En pendant de la chapelle, l'extrémité sud du château est occupée par un petit salon aux boiseries sans ornement et à cheminée en marbre.

Le sous-sol est divisé en quatre espaces également disposés en enfilade sous les différentes parties du château, voûtés en anse de panier et pourvus de cheminées. On trouve ainsi du sud au nord : une pièce avec cheminée sculptée de deux cariatides, une grande cuisine dont la cheminée est supportée par deux colonnes sculptées de figures animales et humaines, une pièce avec cheminée et évier en pierre, une grande salle dont la voûte d'arêtes repose sur deux colonnes.

L'étage carré est occupé par huit chambres toutes pourvues de cheminées, en pierre ou en marbre. Une seule chambre conserve un décor complet de boiseries, sans ornement particulier.

Le niveau de comble donne à voir l'impressionnante charpente de l'édifice. La structure comprend des chevrons et des jambes de force reliées par des aisseliers aux entraits retroussés. Le sous-faîtage est garni de petites pièces de bois formant des motifs géométriques, principalement en chevrons ; la partie centrale, déconnectée du reste de la charpente, est établie sur quatre fermes obliques et traitée en enrayure carrée. Le comble conserve également les vestiges du système d'alimentation en eau établi au XIXe siècle : grande cuve à usage de château d'eau, restes de tuyauterie et notices pour le bon usage de la robinetterie. On relève également de nombreux graffiti réalisés au XIXe siècle sur les conduits de cheminées et les portes.

  

Les communs et la ferme

Deux bâtiments de communs sont placés en retour de la façade postérieure du château, enserrant le petit jardin d'agrément composé de deux parterres. Les façades antérieures sont identiques et présentent une composition symétrique. La porte, en arc segmentaire et pourvue d'un large encadrement à bossages, est placée au centre et couronnée d'un fronton cintré. Les travées des extrémités sont délimitées par des pilastres à bossages et surmontées de frontons triangulaires. Les frontons sont sculptés, au centre, de scènes de chasse (un loup et un sanglier acculés par des chiens), et aux extrémités, de représentations allégoriques des saisons illustrées par les travaux des champs. Une certaine grossièreté du dessin et de l'exécution ressort de ces décors, qui ne peuvent être attribués au sculpteur des ornements du logis, dont la finesse est sans rapport. Les façades postérieures des deux ailes sont en revanche très différentes : l'aile sud possède un soubassement, de nombreuses ouvertures, des travées irrégulières et des lucarnes, tandis que l'aile nord est dépourvue de soubassement et presque aveugle (porte charretière et lucarne gerbière).

L'aile sud, accessible depuis le logis par une courte galerie maçonnée, devait abriter au rez-de-chaussée les écuries. L'étage semble avoir été dévolu au divertissement et peut-être au logement d'invités, avec trois chambres en enfilade lambrissées et pourvues de cheminées, dont une dite "salle de billard". L'aile nord, exposée au sud, aurait été une orangerie avant d'être transformée en étable et écurie puis, plus récemment, en pièce de vie.

Dans la cour sud prennent place plusieurs petites annexes, un puits, les restes d'un chenil, peut-être un bûcher et ce qui semble être une ancienne scierie.

A l'angle des fossés en eau prend place un bâtiment aussi long et presque aussi imposant que le logis lui-même. Il s'agit d'un vaste espace de stockage, dit "grange d'abondance", servant autrefois de cave, de cellier et de grenier et témoignant de l'importance du domaine agricole de Magnanne. Comme le logis, la vaste façade à neuf travées se déploie sur un bâtiment rectangulaire ponctué par deux pavillons saillants, avec une travée centrale magnifiée par des pilastres à bossages et un fronton triangulaire. Celui-ci est sculpté de deux gerbes de blé sur un fond de vigne, illustrant la fonction du lieu. Les fenêtres sont en arc segmentaire et disposent d'encadrements saillants. L'imposante toiture brisée est percée de lucarnes. L'intérieur dégage de vastes espaces dont les plafonds sont étayés par des poteaux en bois : rez-de-chaussée semi-enterré, étage et deux niveaux de comble, le tout desservi par un escalier en vis en bois orné de balustres.

La ferme du domaine est placée immédiatement au nord du château et répond en quelque sorte à la grange d'abondance. Trois bâtiments principaux s'organisent autour d'une cour quadrangulaire. Le logis des fermiers est placé en fond de cour : il comprend sous le même toit à longs pans et à croupes deux logements jumeaux dont les portes sont placées sous un fronton triangulaire. Le comble à surcroît à usage de fenil est accessible par des lucarnes gerbières placées sur les pignons.

En retour à droite se trouve un vaste corps de ferme dont la composition est symétrique mais qui réunissait probablement plusieurs fonctions sous un même toit : logis, grange, remise, écurie. La grande porte cintrée au centre présente un décor de bossages et un fronton triangulaire sculpté d'un décor fortement altéré. Les fenêtres sont en arc segmentaire et disposent d'encadrements saillants. En face, une vaste étable présente pour toute façade un bandeau de treize fenêtres étroites. A l'arrière est placée une remise à ouverture sur le pignon coiffée d'une demi-croupe.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier en vis avec jour en charpente
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ornement architectural, pilastre, fronton
    • ornement en forme d'objet, pot à feu, heaume, trophée, carquois, flèche, flambeau, casque, arme, instrument de musique, croix latine, couronne
    • ornement végétal, fleur, feuillage, rinceau, vigne, blé
    • ornement figuré, tête humaine, putto ailé, cariatide
    • ornement géométrique, volute, coeur
    • ornement animal, oiseau, lion, serpent, aigle, coquille, loup, sanglier, chien, lapin
    • représentation figurative, scène galante, figure allégorique profane, sainte-famille, scène de chasse, élément, saison
  • Précision représentations

    Travées centrales du logis ornées de pilastres colossaux et de frontons, dont un surmonté d'un pot à feu. Décors d'ailerons à volutes, de trophées (carquois, flèches, flambeau), d'oiseaux.

    Porte principale à motifs géométriques, végétaux, tête humaine et heaumes à plumes.

    Ecoinçon de la voûte de l'escalier d'honneur sculpté d'un rinceau d'où émerge un angelot.

    Salons d'apparat ornés de lambris sculptés de très nombreux motifs, en lien avec la fonction des pièces : thématique belliqueuse dans le grand salon (casques et autres trophées, dragons), printanière dans le petit salon (fleurs), musicale dans le salon à musique (instruments), religieuse dans la chapelle (instruments de la Passion, cœur, couronne de la Vierge, têtes d'angelots etc). Tableaux de scènes galantes et allégorie des Quatre Eléments, grande Sainte-Famille. Petit cartouche sculpté d'un aigle perché sur une gerbe de blé, tenant un rameau que semblent convoiter un serpent et un lion, avec l’inscription "Quatuor optima". Portes du vaisselier ornées de coquilles, rinceaux et autres décors végétaux.

    Cheminée du sous-sol ornée de cariatides. Piliers de la cuisine sculptés de têtes humaines et animales.

    Frontons des deux ailes de communs sur jardin ornés de scènes de chasse (un loup et un sanglier acculés par des chiens) et de représentations allégoriques des saisons illustrées par les travaux des champs.

    Fronton de la grange orné de deux gerbes de blé sur un fond de vigne.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    classé MH partiellement, 1958/08/06
  • Précisions sur la protection

    1958/08/06 : classé MH partiellement (façades et toitures du corps de logis principal et des deux ailes en retour ; façades et toitures du bâtiment des communs situé au Sud ; sol de la cour et douves ; vestibules d'entrée et l'escalier de marbre ; deux escaliers de service ; salle à manger et pièce qui lui fait suite au Sud ; grand salon situé au Nord avec sa console ; salon des portraits et salon des masques)

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; E 3727. Papiers de la famille de Racappé, 1543-XVIIIe siècle.

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 2462. Apposition de scellés au château de Magnanne à Ménil suite au décès du marquis de Racappé, 1755.

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 3006. Condamnation du marquis de Racappé à faire la foi et hommage des terres de Ménil et Bressault consolidées et à communiquer les titres d'érection du marquisat de Magnanne, 1742.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 47 J 1. Fonds de la Tullaye ; aveux, baux, dénombrements et travaux concernant les biens du domaine de Magnanne et de Ménil, 1537-1851.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 47 J 4. Fonds de la Tullaye ; biens parisiens de la famille Racappé/La Tullaye, XVIIIe siècle.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 47 J 8. Fonds de la Tullaye ; baux et montrées du domaine de Magnanne en Ménil, XVIIIe siècle.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 1. Fonds de Racappé ; copies de titres et documents pour servir de preuves à l'histoire de la maison de Racappé, dits "chartrier de Racappé", vers 1888.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 11 à 13. Fonds de Racappé ; successions et partages, 1452-1761.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 16. Fonds de Racappé ; dettes et emprunts, 1586-1690.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 20. Fonds de Racappé ; érection de la seigneurie de Ménil en châtellenie et de la seigneurie de Magnanne en marquisat, 1660-1738.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 21. Fonds de Racappé ; acquisition par échange de la terre de Magnanne en Ménil, 1429.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 36. Fonds de Racappé ; honneurs d'église et patronnage, pièces relatives à la chapelle de Magnanne, 1558-1730.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 383 J 37. Fonds de Racappé ; aveux rendus au duché d'Anjou et au roi pour le fief de Ménil et ses dépendances, 1449-1740.

  • Archives privées. Chronique de l'église de Ménil (copie), 1835.

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/19-2. Monographie communale de Ménil, par l'instituteur Chalmel, 1899.

Bibliographie

  • ABRAHAM, Tancrède. Château-Gontier et ses environs : trente eaux-fortes. Château-Gontier : Bézier, 1872.

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • ANGOT, Alphonse. La Mayenne : sites, monuments et souvenirs du département.

  • BOUFLET, Bertrand, BOUFLET, Jacques-Henri, VILLEROUX, Nicole. Châteaux et manoirs en Mayenne. Laval : Siloë, 1987.

  • CHAUSSIS, Gilbert. La Mayenne de village en village. Laval : Siloë, 1984-1988.

    t. 2, p. 200-201
  • DENDROTECH. Rapport d'étude dendrochronologique, Château de Magnanne à Ménil, 2023.

  • JOUBERT, André. Histoire de Ménil et de ses seigneurs d'après des documents inédits. Paris : Librairie Emile Lechevalier, 1888.

    p. 70-99
  • Le patrimoine des communes de la Mayenne. Paris : Éditions Flohic, 2002.

  • SOULANGE-BODIN. Châteaux du Maine et de l'Anjou. Paris : éditions d'Art et d'Histoire, 1934.

    p. 26-28

Périodiques

  • BECHU, Philippe. Un gentilhomme dévot au XVIIIe siècle, Henri-François de Racappé. Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 89-1, 1982.

    p. 39-59
  • CRENN, Bernard, DERRIEN, Pierre. MALGRANGE, Geneviève. Le château de Magnanne à Ménil. La Mayenne, archéologie, histoire, t. 8, 1985.

    p. 229-234
  • Le Petit Journal. Article concernant l'incendie de la ferme du château de Magnanne, 12 juillet 1934.

  • ROYER-PANTIN, Anne-Marie. Château de Magnanne, l'esprit grand siècle. Vieilles Maisons Françaises, t. 294, novembre 2020.

    p. 50-57

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Plan cadastral napoléonien de Ménil, 1833. (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2745).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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