Aucun document permettant d'établir les origines de la Haute-Roche n'a été retrouvé. L'abbé Angot écrit seulement au sujet de la Basse-Roche aujourd'hui détruite (mais confond-t-il avec la Haute-Roche ?) : "Maison ancienne, avec porte en accolade, fenêtres grillées et cheminée en granit. Fief et métairie appartenant pour moitié à Mathurine Gazet, épouse de Jacques Marest, sieur d'Abatant, 1609". Le traitement général du bâti, des ouvertures et des cheminées, laisse penser qu'il pourrait s'agir d'un ancien manoir, ou en tout cas d'un logis de notable. A la fin du XVIIIe siècle en revanche, c'était une simple closerie relevant du domaine de la Monnerie et de la seigneurie de la Feuillée. On peut également s'interroger sur le tertre visible au nord, sur la parcelle nommée "les Buttes" du cadastre ancien : s'agit-il d'un relief naturel ou artificiel ?
Les bâtiments, qui figurent sur le plan napoléonien (non daté), à l'exception d'une dépendance de la 2e moitié du XIXe siècle et du four qui semble avoir été déplacé de quelques mètres (aujourd'hui détruit ?), semblent pouvoir être datés du XVIe siècle, de par la forme des pignons, des baies originelles et des cheminées. Les chaînages visibles sur les façades antérieure et postérieure indiquent que le petit logis de gauche fut construit avant celui de droite. Les remaniements des XIXe et XXe siècles (ouvertures et petite niche à encadrements en briques) ont été gommés par une restauration très interventionniste menée par l'architecte des Bâtiments de France Jacques-Henri Bouflet entre 1989 et 1991. Des baies à meneaux et traverses ont été ajoutées, de même que les lucarnes en pierre factices et la tour d'escalier carrée, pour donner au logis les allures d'un manoir médiéval. Des jardins réguliers ont également été créés autour des bâtiments.
Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.