La métairie de l'Étang-Beule (anciennement Étang-aux-Bœufs), signalée sur le cadastre napoléonien de 1814, faisait partie des propriétés de l'hôpital Saint-Julien de Laval et était tenue censivement de la seigneurie de Chambotz. Elle fut vendue comme bien national en l'an III pour 35 782 F. Selon les informations données par l'abbé Angot et par les matrices cadastrales, la propriété appartient ensuite à François Guyard, négociant à Laval, puis à Jean-François Verger, habitant à Nantes, puis à Anastasie Véron, de Laval, à partir de 1858. Suite au départ de celle-ci pour Londres, où elle réside un temps avec son second époux, l'Étang-Beule demeure en indivision entre ses enfants. Alors que son frère Edouard-Henri Véron mène une vie d'aventurier et oblige sa famille à éponger ses dettes, Aline-Marie Véron et son époux le chef d'escadron d'artillerie Joseph Vénier, chevalier de la Légion d'honneur, font construire une nouvelle maison à l'Étang-Beule, déclarée imposable à partir de 1868. Ces derniers résident à Laval puis à Dunkerque.

En 1894, la propriété est vendue par adjudication par les consorts Véron-Vénier au comte Christian d'Aliney d'Elva, député de la Mayenne, sans doute en lien avec la construction récente de son château du Ricoudet (1885), en vis-à-vis sur l'autre rive de la Mayenne. L'acte précise : "maison de maître élevée sur cave comblée d'un rez-de-chaussée distribuée d'un petit vestibule et pièce à la suite, salle à droite, décharge et cuisine à gauche, caveau sous l'escalier, et d'un premier étage divisé en cinq pièces, d'un grenier perdu au-dessus ; grand jardin anglais autour de la maison clos de murs et dans lequel se trouvent une pompe, un hangar et des cabinets d'aisance", le tout accompagné des bâtiments de ferme, logement, ancienne maison transformée en grange-étable, écuries, étable, remise, hangar, four, aire à battre, mare, terres. Largement remaniée autour de 1900, comme en témoigne le style de la façade et des ouvertures, la maison aurait alors servi de pavillon de chasse pour le comte d'Elva, passionné de vénerie.