Montgiroux était un ancien fief dont les possesseurs sont mentionnés dès les XIIe et XIIIe siècles dans l'Actus Pontificum cenomannis et les cartulaires des abbayes de Savigny et Fontaine-Daniel. Le manoir de Morand, datable de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, serait très vraisemblablement le siège de la seigneurie de Montgiroux à la fin du Moyen-Age. L'abbé Angot rapporte à ce sujet : "On donne pour l'ancien manoir un grand logis (du XVe ou du XVIe s.) sur l'Anxure, près d'un petit pont en dos d'âne, affectant l'arc brisé. Dans la façade du logis dominé par la colline sont percés des trous pour les pigeons ; sièges en pierre dans les embrasures des fenêtres. L'escalier était dans une tourelle qu'on a abattue". Il signale néanmoins dans le village une maison à cheminée ronde, disparue, qui devait également relever d'un habitat de notable sans doute plus ancien.

Au début du XVIIe siècle, le cardinal Mazarin, duc de Mayenne, achète "la terre, fiefs et seigneurie de Montgiroul, situés en la paroisse de Saint-Germain-d'Anxure, consistant en une maison seigneuriale, chapelle, fiefs, hommes, vassaux, haute, moyenne et basse justice, domaine, métairie de l'Écottay, Bois-Gigan, pâturages, rivières, moulin des Communes et moulin Morand". La chapelle et le moulin de Morand sont encore signalés sur le plan cadastral napoléonien de 1820 : il n'en reste aujourd'hui que de maigres vestiges. Après la Révolution, le domaine de Montgiroux, dont l'ancien manoir de Morand devenu simple closerie, est vendue par Louise d'Aumont à la famille Martin de la Tremblaye puis passe par mariage à la famille Le Tourneur. En 1858, Joseph-Henri Le Tourneur vend l'ensemble au comte Frédéric de Robien qui fera construire le château actuel à l'écart du village en 1864. Un hangar a été construit à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle à l'entrée du manoir, près des restes de l'ancien portail.